Le Septième Commandement.

« TU NE DOIS PAS VOLER ! »

 

 


 Ce n’est pas beau de voler ! C’est même d’une grande laideur morale. Beaucoup de consciences pas encore complètement éteintes se révulsent à l’idée du vol. Surtout en pensant que l’on peut soi-même être victime d’un vol. Même les voleurs sont parfois volés…

Les voleurs sont donc considérés comme de méprisables individus. Et c’est quoi le vol ? La définition est simple : un voleur c’est quelqu’un qui prend quelque chose appartenant à autrui, sans son accord et, le plus souvent même, sans qu’il le sache !
Pour respecter le Commandement interdisant le vol il suffit donc de toujours clairement discerner ce qui appartient à autrui !

Cela n'est pas difficile, pensera-t-on. Et ainsi l’affaire est déjà toute réglée. Mais qu'est-ce, en vérité, que la propriété d'autrui dont il ne faut rien prendre?

C'est tous ses biens matériels, s’il en a, son argent, son or ou ses pierres précieuses, ses vêtements aussi, et, bien sûr, sa maison ou sa ferme, avec ses animaux et tout le reste… Ses animaux surtout, car il s’agit alors d’êtres vivants avec lesquels se tissent des relations vibratoires toutes particulières.

Avez-vous remarqué, à ce sujet, que, lorsqu’il est de plus en plus question que les Hébreux quittent l’égypte du pharaon Ramsès, il n’est, par contre, absolument pas question que Moïse et les siens partent en laissant un seul animal sur place ? N’est-ce pas interpellant ? Il est clair qu’il ne s’agit pas fondamentalement ici de la valeur utilitaire ou marchande de ces animaux mais de biens autrement plus précieux…

Le septième Commandement – remarquons-le bien - ne précise pas que, avec « Tu ne dois pas voler ! » il s’agisse uniquement de biens terrestres gros-matériels ! Il y a, en effet, des Biens qui sont encore bien plus précieux que ce que l’on possède physiquement !

Ah oui !?!, Et lesquels ?

Éh bien, il faut savoir que de la propriété d'un être humain fait aussi partie, oui sa renommée, la considération dont il jouit, qu’elle soit publique ou privée.

Même ses pensées, dans une certaine mesure, lui appartiennent et ne peuvent pas, sans plus, être divulguées partout sans son accord, qu’elles lui soient attribuées ou que d’autres se les attribuent à eux-mêmes.

S’il est ici précisé « dans une certaine mesure » c’est que, dans le processus de l’inspiration, il n’y a pas que le vouloir personnel et les pensées personnelles qui entre en jeu, le vouloir et les pensées des autres interviennent aussi dans une mesure non négligeable. C’est pourquoi il n’est pas possible, sans plus, de s’approprier de manière exclusive chaque inspiration, chaque pensée, chaque parole, chaque écrit, et de mettre des « copyright » sur tout !

Le genre-propre de quelqu’un est aussi un bien personnel, de sorte que l’imiter sans son accord c’est aussi le voler. Beaucoup de caricaturistes devraient y penser avant de s’adonner à leur « art »…

Prenons le cas où quelqu’un jouit d’une certaine confiance auprès d’un auditoire donné. Bien sûr, cela ne sera pas forcément auprès de tout le monde, car rares sont ceux qui font l’unanimité, mais, quand même, il est rare aussi que quelqu’un n’ait aucun crédit chez personne ! Alors qui va se sentir autorisé - qu’il soit ou non mérité (et qui sommes-nous pour en juger ?) - à lui prendre son crédit ?

Tout bien réfléchi, l’on pourrait commencer là à sérieusement s’inquiéter ! En effet, qui n'a jamais essayé, ne serait-ce qu'une seule fois, et peut-être même de bonne foi, d'ébranler ou même de faire complètement disparaître la confiance dont jouit un être humain auprès d'un ou plusieurs autres ? Vu les pratiques actuelles, celui-là serait particulièrement louable, mais, pour le trouver, autant utiliser une lampe en plein midi !

Souvent, des « âmes bien intentionnées » vont trouver quelqu’un afin de le « mettre en garde » contre quelqu’un d’autre… patatras ! La belle confiance dont ce dernier jouissait chez le premier a disparu pour toujours !

Mais cela – je vous le demande -, ne serait-ce point, oui, du … vol !?! Car celui à qui s'appliquait cette belle confiance, elle lui a « bel et bien » été prise et cela sans sa permission ! Et cela, même si la tentative n’aboutit pas (les perceurs de coffre-fort, non plus, n’y arrivent pas toujours !), cela s’appelle … du vol !

Imaginons maintenant que, du fait de votre situation, vous connaissiez des choses au sujet de la vie privée de quelqu’un. Cela pourra être parce que vous êtes son prêtre confesseur, ou bien son médecin, ou bien son voisin, ou bien son cousin, etc. Supposons, à présent, que sans que l’intéressé ait donné son accord ou même qu’il le sache (en ce cas il « risque » encore moins de donner son accord !), vous communiquiez ces informations à des tiers qui en sont préalablement ignorants… C’est quoi ? Eh oui, là aussi, c’est … du vol !

Pensons maintenant aux « journalistes » de la « presse people » qui ont bâti leur fonds de commerce sur l’extorsion de « secrets de familles » des « stars » afin de pouvoir ensuite, sans leur consentement, les publier dans leurs « magazines » qui seraient mieux nommés « torchons »… Pensons aussi aux ainsi dénommées « agences de renseignements » ou à d’autres pratiques similaires courantes dans les ainsi dénommés « services secrets ».

Tous ceux qui espionnent, que ce soit pour l’argent ou pour la politique ou pour les deux, ou encore pour le malsain désir de connaître les secrets et la vie privée des autres, que ce soit par les « traditionnelles » filatures ou bien, de façon plus « moderne », par des gadgets électroniques, ou bien encore par des « logiciels espions » sur internet, par des écoutes téléphoniques ou d’autres procédés similaires tout aussi répréhensibles, il est maintenant facile de reconnaître en cela à quel point se sont lourdement empêtrés dans les mailles d’un puissant karma de culpabilité tous ceux qui - quel qu’en soit le toujours fort discutable motif - s’adonnent à ce genre de répréhensibles pratiques !

Il se tissent à eux-mêmes ainsi un tellement dense écheveau karmique que la plupart d’entre eux n’arrivent plus ensuite à s’en détacher, car ils sont alors tous plus gravement chargés que les cambrioleurs et les voleurs de bien gros-matériels.

Ce sont des « voleurs psychiques », mais sont comme de véritables receleurs tous ceux qui soutiennent et promeuvent de telles lucratives « entreprises » dans leur coupable industrie.

Si quelqu’un veut légitimement savoir quelque chose au sujet de quelqu’un d’autre, par exemple parce que ce quelqu’un d’autre s'approche de lui avec un quelconque désir, alors c’est à l’intéressé qu’il doit le demander et non pas essayer de mener « sa petite enquête » pour tenter de savoir ce qu’il a certes le droit de savoir mais pas de cette manière-là !

La nécessité d’agir ainsi, de façon franche et loyale, a comme répercussion corollaire bienvenue que l'intuition de celui s’efforce de parvenir, de cette manière, çà une meilleure connaissance de son prochain, de plus en plus, va s'activer, ce qui contribuera à l’éveil et au renforcement de ses facultés.

L'être humain acquiert ainsi la juste connaissance de ses co-êtres-humains que, uniquement par paresse, il avait antérieurement perdue. Il devient ainsi lui-même, de nouveau, de plus en plus, un être humain vivant. Il devient une véritable personnalité. Pendant ce temps-là, la masse informe des « animaux grégaires » faussement appelés « êtres humains » présentement « élevée » - ou plutôt abaissée - par les « chasseurs de scoops » doit, sans s’en rendre compte, inéluctablement se diriger vers l’abattoir…

 

Pierre Le Dantec

 

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