L’ENTROPIE, C’EST LA MORT !

 

« L’énergie est Esprit. »

 

 

L’énergie

C’est à une réflexion sur les problèmes de l’énergie et d’autres – connexes – tels que l’Espace, le Temps et la Relativité que le lecteur est ici convié. Mais le sujet fondamental de notre réflexion, c’est l’énergie et, en particulier, cette toute petite Phrase qui en donne une définition : ‘’L’énergie est Esprit’’.

L’énergie procède en effet de la Vie et de rien d’autre. Comment pourrait-il en être autrement ? La matière peut certes stocker l’énergie, elle ne saurait la produire. Mais pour ceux pour qui ces conclusions n’ont pas l’évidence d’un Soleil de Minuit au pôle – et aussi quand même pour les autres… - nous allons entrer quelque peu dans les détails.

Le Temps n’est plus ce qu’il était

Le Temps, cette ‘’Entité venue d’ailleurs’’ dont on ne peut nier l’existence mais qui n’est perceptible que par le Mouvement, est indéfinissable ; il est partout ; il est nulle part. La sonnerie du réveil nous rappelle son existence le matin, cette sonnerie qui marque la frontière entre deux Mondes où les Notions de Temps sont différentes.

 

 

Le Temps !… Quelle fascination !

Nombreux sont les philosophes et les savants qui depuis des siècles se penchent sur cette énigme, cherchant le but de notre course dans le Temps. Les spéculations des chercheurs tournent autour de trois questions fondamentales :

1 ) Le Temps est-il réel ?

2 ) Notre course dans le Temps est-elle réversible ?

3 ) Le Temps est-il limité ou est-il infini ?

Le Temps est-il réel, une chose est déjà sûre : il est des changements qui, eux, sont bien réels et ces changements se produisent dans le cadre d’un « Espace » qui s’appelle le Temps. Le philosophe qui nierait la réalité du Temps n’a qu’à regarder sa tête dans la glace le matin et qu’il nie que sa tête change au fil des années si cela lui est possible !

Tous les êtres humains, tous les êtres vivants, vivent dans un monde où le Temps compte, qu’ils ‘’pointent’’ à l’usine, qu’ils soient fabricants de bougies, allumeurs de réverbères ou philosophes.

L’on raconte, à ce sujet, l’anecdote suivante : un ami du philosophe russe Nicolas Berdiaef dévoila, un jour, comment le vieil homme discourait passionnément de l’insignifiance du Temps et de son irréalité, et, soudain, consultait sa montre d’un regard angoissé à l’idée qu’il avait dépassé de deux minutes l’heure de son médicament !

 

 

Le philosophe qui, tel Zénon d’élée, nierait aujourd’hui l’existence du mouvement en traversant une route à grande circulation sans prendre garde aux automobilistes qui y circulent, n’aurait guère le loisir de philosopher longtemps sur la question.

Le « sentiment (erroné) de la fuite du Temps »

Prenons, nous, quand même, le temps de nous offrir ici une petite digression poétique. Lamartine fut l’un de ceux qui formulèrent avec le plus d’intensité le désir de vivre dans un Monde où le Temps serait aboli, lorsqu’il déclara :

‘’Ô temps, suspend ton vol, et vous, heures propices,
Suspendez votre cours ;
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours.’’

(« Le Lac »)

Comme nous comprenons bien ce désir de retenir près de nous les heures où l’on est heureux, alors que nous savons pertinemment bien que l’incessant mouvement va nous apporter de nouveaux changements, dont nous nous serions bien passés, tant est grande notre paresse d’esprit. Le changement ne nous oblige-t-il pas en effet à mobiliser sans cesse de nouvelles énergies pour nous adapter à des situations toujours renouvelées ? Ah ! pourquoi n’existe-t-il pas ce ‘’Lotus Land‘’ de Tennyson ‘’favorisé d’un perpétuel après-midi’’ ? De même aimerions-nous sans doute nous rendre, pour y séjourner toujours, dans la ‘’Terre des Souhaits du Cœur’’ (‘’Land of Heart’s Desire’’) en compagnie du poète anglais Yeats, une contrée :

‘’Où la Beauté n’a nul déclin, où rien ne dépérit,
Où la Joie n’est que Sagesse et le Temps un chant sans fin…’’

Nous pourrions aussi évoquer Plutarque, Ronsard, Malherbe et bien des romantiques, mais si, en nous adonnant ainsi à de douces rêveries, le cours des choses peut sembler suspendu, à l’‘’atterrissage’’, il reprend inexorablement une marche qui ne s’était en fait jamais interrompue.

Interrompre l’écoulement d’un fleuve est déjà une gageure, le faire remonter vers sa source est encore bien plus extraordinaire ! Pourtant une poésie au caractère burlesque de l’ère victorienne ne disait-elle pas :

‘’Ô Temps, renverse ton cours, renverse ton élan,
L’espace d’une nuit, refais de moi un enfant.’’

C’est précisément ce qui arrive au héros des ‘’Carnets du Bon Dieu’’ de Pierre Daninos, qui, au lieu de suivre le cours normal de l’évolution humaine, commence sa vie à l’état de vieillard et rétrograde progressivement vers l’enfance, ce qui n’est évidemment pas sans surprendre son entourage…

Et que dire de ce cri de Shakespeare qui prête à son Richard 11 :

‘’Rappelle hier, ordonne au Temps de se renverser !’’

Ah ! Pouvoir revenir en arrière pour revivre le bonheur ou empêcher le malheur. Revivre la même situation et au lieu de succomber à la tentation, ‘’réparer’’ par avance une erreur qui ne sera pas…

En fait, cette possibilité existe, qui permet que l’on puisse recommencer quelque chose que l’on a manqué, cette possibilité nous est offerte par la Miséricorde et la Magnanimité du Créateur, elle a pour nom : Ré-incarnation.

La « Pierre philosophale » des alchimistes ne devait-elle pas leur conférer ce pouvoir et le ‘’Faust‘’ de Gœthe ne va-t-il pas jusqu’à vendre son âme pour retrouver sa jeunesse, obtenant ainsi le sursis dont il a besoin pour mener ses recherches à bien ?

Seulement voilà, la bouilloire chante après qu’on l’a posée sur le feu et non avant. Pierre est le fils de son père Jacques implique que Jacques ne peut être le fils de Pierre (en tous cas dans la même vie !), et pour arriver à être le père de son (demi)-frère, il faut au moins épouser en secondes noces (pour elle) la première (ou la deuxième) femme de son père, et encore ne sera-t-on ainsi que le beau-père. C’est Saturne/Chronos qui mange ses enfants et non le contraire.

L’apparente irréversibilité du cours des choses

L’on connaît l’histoire des trois aveugles qui rencontrèrent un éléphant et en firent chacun une description totalement différente : l’un, touchant l’une des défenses, déclara : un éléphant, c’est mince, lisse, dur et pointu ; le second, se heurtant à une patte, déclara : un éléphant, c’est large, rugueux et plat ; le troisième, que son expérience personnelle avait conduit à la trompe, leur rétorqua : vous n’y êtes pas du tout ! un éléphant ça trompe énormément : en fait, c’est long, flexible, souple et conique !

La science, au prix d’une dure expérience, a appris à se méfier des ‘’idées reçues’’ ; le bon sens ne lui suffit pas ; en effet, très souvent, ce que nous appelons abusivement le ‘’bon sens’’ reflète simplement nos propres limites, celles de nos sens et celles de l’intellect humain. Le temps matériel n’a pas un caractère absolu, Einstein l’a prouvé, il est lié à la vitesse ; plus on va vite, plus le compteur du Temps tourne lentement.

 

 

C’est pourquoi il est théoriquement possible de ralentir le vieillissement humain. Considérons le cas d’un astronaute embrassant son fils nouveau-né avant de partir pour un voyage spatial de cinq années à très grande vitesse (plus des trois-quarts de celle de la lumière) ; l’on pourrait constater que son ‘’compteur temps’’ prend du retard par rapport aux horloges de la Terre ; au bout de ces cinq années, il pourrait revenir sur Terre pour (par exemple) assister au baptême du fils de son fils ! Une telle observation peut constituer, a priori, une merveilleuse recette de jouvence : le cosmonaute n’aurait vieilli que cinq ans pendant que ceux demeurés sur Terre en auraient ‘’endossé’’ vingt ou davantage.

Il faut, tout de même, préciser que si sa vie se trouverait allongée relativement à celle de ses semblables, elle ne le serait pas pour autant relativement à lui-même : il vivrait tout de même le temps qu’il doit vivre et pas davantage. C'est-à-dire ? Eh bien, s’il part à 25 ans et qu’il revienne à 30 ans et qu’il était prévu au départ que son corps ait un ‘’capital de vie’’ de 80 ans, il vivra de la même manière 80 ans (pour lui) et pas une de plus, et cela avec une sensation de durée psychologique (ce qu’on appelle le ‘’temps intérieur’’) correspondant à ce laps de temps et pas avec les lois !

Le seul intérêt de la chose serait, par exemple, de pouvoir avoir le même âge que son fils et ainsi de pouvoir vraiment s’en faire un véritable Ami, d’égal à égal, ce qui est tout de même (encore !) assez inhabituel. évidemment, avec de telles données, l’on peut beaucoup rêver. Le fait de pouvoir abolir dix ou vingt ans entre deux êtres permettrait à bien des couples de se former, qui ne pourraient autrement jamais exister !

 

Mais, dans la pratique, des faits aussi paradoxaux ne semblent pas prêts de se réaliser ; le seront-ils jamais ? Notre propos n’est pas d’entrer dans la considération des données techniques qui rendraient possibles de telles expériences.

Aussi, revenons à notre réflexion initiale sur le sens du cours des choses. Car si l’exemple ci-dessus cité permet de concevoir que l’on puisse freiner le cours des choses, d’une certaine manière, en allant plus vite que lui, il n’en est point encore de, reconnus de tous, qui permettent de penser que ce cours des choses puisse être inversé.

Pourtant, chose étonnante, l’on s’aperçoit, en y regardant de plus près, qu’un bon nombre de lois particulières de la physique régissant les changements d’état, peuvent s’appliquer indifféremment dans un sens ou dans l’autre. Le changement est ambivalent.

Le meilleur exemple que l’on puisse trouver pour illustrer ce principe est tout simplement l’observation du mouvement des planètes.

 

 

Supposons que durant une année complète une caméra spatiale filme ce mouvement, que l’on projette ce film à l’endroit ou à l’envers, les lois de la mécanique céleste seront respectées dans les deux cas. A priori, il serait même impossible de dire si le film passe ‘’à l’endroit’’ ou ‘’à l’envers’’.

Que diriez-vous d’un Monde où le Soleil se lèverait à l’Ouest ? et où la Terre, par conséquent, tournerait en sens inverse ? Qui dit que cela n’arrivera pas ?

 

C’est en tout cas une idée qui n’aurait pas dérangé Isaac Newton.

Prenons un autre exemple : le sens du courant électrique. Soit un solénoïde parcouru par un courant continu. Il devient donc un électro-aimant, avec un pôle + et un pôle - ; inversons le sens du courant : nous avons toujours un électro-aimant mais le pôle + est devenu -, et le pôle – est devenu +. Tout ceci est parfaitement conforme aux lois de la physique.

Les atomes ont la capacité d’émettre des radiations électromagnétiques d’une certaine fréquence mais aussi celle de les absorber. Si l’on pouvait filmer le phénomène de l’émission, projeté à l’envers, le film serait celui d’une absorption et bien évidemment le film de l’absorption projeté lui aussi à l’envers donnerait une émission.

Et impossible de déceler le truquage !

En termes techniques, on dit que les lois physiques qui régentent ces phénomènes présentent une symétrie par rapport au Temps. Autrement dit, cela veut dire que le sens du déroulement dans le Temps est sans importance pour ces phénomènes ; cela ne change rien à ce que l’on voit.

C’est peut-être à cause de cela que des expériences comme celles de Montauk, Philadelphie ou Phœnix auraient été possibles, mais ce n’est pas ici notre propos de nous appesantir sur de telles possibilités…

Il en va ainsi pour le métronome, le (ou la) pendule, la balançoire, les joueurs de tennis, etc… C’est donc valable pour bon nombre de processus physiques, mais pas pour tous ; par exemple, un œuf répandu sur la poêle et qui se rassemble pour sauter dans sa coquille qui se reconstitue, a quelque chose d’insolite, de même que le spectacle d’un nageur qui sort de l’eau les pieds les premiers pour venir se replacer sur le plongeoir de 10 mètres.

C’est beaucoup plus rare en ce qui concerne les processus chimiques. Ce qui fait que – l’on serait tenté de dire : ‘’hélas’’ – l’idée que la symétrie de certaines lois par rapport au Temps permettrait une inversion du déroulement du cours des choses, est une aimable fantaisie, une chimère, mais rien de plus. Cette possibilité ne semble pas être exploitée par ‘’Dame Nature’’ et cela en vertu d’une raison bien précise - c’est en tout cas ce qui tend à montrer un processus universellement répandu : l’entropie.

L’entropie et la néguentropie

L’entropie, c’est la mort : l’entropie se caractérise par l’état d’un système qui tend vers un état d’équilibre ou d’indifférenciation, cet état étant synonyme d’immobilité et de potentialité zéro.

Et là où il n’y a pas de mouvement, il n’y a pas, selon l’expression impropre des êtres humains, de vie.

Le phénomène de l’entropie se trouve illustré au mieux, sans aucun doute, par le processus de l’échange de chaleur.

Voici quelle est la loi : la chaleur s’écoule toujours du corps le plus chaud vers le corps le plus froid. Jamais l’inverse. C’est le deuxième principe de la thermodynamique.

Pour la plupart des scientifiques, c’est cette loi qui exprime l’irréversibilité du cours du Temps.

Les Chinois, quant à eux, au lieu de parler de thermodynamique, parlaient, plus simplement et beaucoup plus généralement, de ‘’yang’’ et de ‘’yin’’ et enseignaient que le mouvement va toujours du ‘’yang’’ (chaud, positif, masculin, concentré, centripète, actif, etc…) vers le ‘’yin’’ (froid, négatif, féminin, étendu, centrifuge, passif, etc…)

Êtes-vous au courant du sens du courant ?

C’est peut-être à cause de la philosophie chinoise que Ampère, n’ayant, alors, d’autres ressources que celles – limitées – de l’intellect, a d’abord ‘’parié’’ que le courant électrique allait, lui aussi, du ‘’plus’’ vers le ‘’moins’’ (sens de parcours des électrons).

Malheureusement pour lui, la suite révéla son erreur, mais comme l’usage s’était répandu de considérer qu’il en était ainsi, cette ‘’convention’’ est restée et l’on continue toujours de perpétuer cette fausse conception en parlant du ‘’sens conventionnel du courant’’.

Le sens du courant électrique est donc, par défaut, le « sens conventionnel du courant ».

 

Ignorant la structure des atomes, Ampère eut, en effet, à trancher entre deux explications équivalentes :

·       soit l’hypothèse d'une circulation de charges positives de la borne  du générateur vers la borne  du générateur,

·       soit une circulation de charges négatives de la borne  du générateur vers la borne  du générateur.

Il choisit une circulation de charges positives et, depuis, il est convenu que :

Dans un circuit bouclé sur un générateur de courant continu, le courant sort par la borne  du générateur, pour y rentrer par la borne .

En réalité, les électrons libres circulent (très lentement) de la borne  du générateur vers la borne . Dès lors que l'on n'envisage pas le mouvement réel des porteurs de charges, le sens conventionnel est conservé comme étant le sens « officiel » du courant.

Entropie = échange de chaleur

L’entropie est un phénomène très général, qui recouvre toutes les formes d’échanges d’énergie. Les premiers qui s’en occupèrent, Kelvin et Clausius, la considérèrent sous l’aspect de l’échange de chaleur.

Une bonne illustration de ce phénomène est tout simplement l’image d’un glaçon dans un verre d’eau et qui absorbe la chaleur que lui transmet l’eau (qui, même si elle est relativement  fraîche par rapport à notre frilosité personnelle, n’en est pas moins plus chaude que le glaçon) et aussi le verre, et aussi l’air ambiant, et qui se met à fondre. L’eau et le verre, quant à eux, suite à la déperdition de chaleur – celle que le glaçon a absorbée – se refroidissent. Mais lorsque le glaçon a fini de fondre, si l’air ambiant est à une température supérieure à celle qu’a atteint l’ensemble glace fondue + eau originelle + verre, cet ensemble va de nouveau se réchauffer pour atteindre un nouvel état d’équilibre thermique, caractérisé par une température identique à celle de l’air ambiant.

Si – pour être fidèle à notre test plusieurs fois cité – l’on filme le processus du glaçon en train de fondre et que l’on passe cette fois encore le film à l’envers, nous verrons comme pour notre œuf cassé un spectacle plutôt insolite : le "truquage" sera décelable au premier coup d’œil. Car, si un refroidissement de l’air ambiant venait à faire geler l’eau, elle ne prendrait pas la forme d’un cube de glace flottant à la surface, mais elle se glacerait, bien sûr, uniformément sur toute la surface du liquide.

Entropie = désorganisation

L’on peut aussi considérer le phénomène de l’entropie sous l’aspect de la désorganisation. L’entropie, c’est le contraire de l’organisation. Or, l’organisation est liée à la présence de l’esprit dans la matière.

Il y a encore des gens qui croient au ‘’hasard‘’ et qui lui attribuent des vertus bien singulières ; ainsi ‘’super-hasard’’ serait le plus grand créateur qui soit puisque à lui tout seul il aurait déjà créé … le Monde ! Croyez–vous qu’une telle affirmation mériterait des arguments objectifs pour l’abattre ? L’on serait tenté de dire qu’elle ne mérite que la colère ou le silence. L’on dira que « tout le monde peut se tromper ». Mais il est des opinions qui ne sont pas des erreurs mais des blasphèmes.

Jamais le « hasard » ne saurait produire la Beauté, jamais le hasard ne pourrait engendrer la Vérité. Jamais, entendez-vous ? Jamais !

Illustrons cette idée par un exemple : un matérialiste faisant état du calcul des probabilités pourrait soutenir avec une apparente rigueur scientifique l’idée selon laquelle ‘’suffisamment’’ de singes enfermés dans un local contenant ‘’suffisamment’’ de machines à écrire - ou d’ordinateurs - pendant ‘’suffisamment’’ de temps pourraient finir par écrire, par exemple, le Message du Fils de Dieu ou du Fils de l’Homme, la Bible, le Coran, le Popol Vuh, le Livre des Morts, la Bhagavad Gita, les Védas, les Upanishads, etc… en tapant sur les touches ‘’au hasard’’ pendant des millions ou milliards d’années ou davantage...

C’est lorsque l’intellect se met à soutenir de telles aberrations qu’il mérite le nom d’‘’antichrist’’ et que les ténèbres sont derrière. Cette idée peut, en effet, s’appliquer à n’importe quelle forme d’expression ; l’on peut, par exemple, penser qu’une armée d’orangs-outangs disposant de tous les pinceaux et des pots de peinture requis finirait par nous badigeonner un mur avec, dessus, la ‘’Création de l’Homme’’ de Michel-Ange.

 

 

Notre armada de primates pourrait aussi nous ‘’improviser’’, en dansant ‘’au hasard’’ sur le clavier d’un orgue, la sublime ‘’Passacaille’’ BWV 582 de Johann Sebastian Bach, ou que savons-nous encore ? à notre humble avis, c’est uniquement dans le secteur de la musique dite ‘’concrète’’ que notre manécanterie de chimpanzés pourrait obtenir des résultats comparables à ceux de nos modernes ‘’compositeurs’’ contemporains (« comptant-pour-rien »).

Sans aller jusqu’à parler de blasphème, la plupart des êtres humains épris de Spiritualité jugeront de telles ‘’idées’’ comme simplement grotesques et c’est aussi notre avis. Répétons-le : c’est la présence de l’Esprit dans la matière qui lui donne forme et structure. Bien évidemment, cette affirmation peut être nuancée à plusieurs niveaux. Ainsi l’on peut distinguer :

·       Au niveau le plus irréductible : l’action des particules spirituelles (provenant de l’irradiation des archétypes) au sein des atomes ; ces particules spirituelles sont responsables de l’organisation des structures atomiques : elles les ‘’in-forment’’ (c'est-à-dire leur donnent une forme de l’intérieur.)

·       Au niveau de la formation des éléments, ainsi que de celle des minéraux, végétaux, etc… Il s’agit, ici, en fait, à proprement parler, de l’action non de l’Esprit mais de l’Entéallité[1] qui lie, anime, réchauffe et imprime le mouvement à la matière.

·       Au niveau de l’activité humaine : ici, il faut, à nouveau, bien distinguer les choses ; l’esprit ne peut agir directement dans la matière, il lui faut la chaîne de toutes les enveloppes intermédiaires jusqu’au corps gros-matériel, ainsi que la force sexuelle de celui-ci en tant que pont, et l’irradiation du sang, et, aussi et surtout, un instrument de nature plus grossière, mieux adapté à la compréhension de ce matériau si étranger à la nature de l’esprit ; cet instrument, cet outil de l’esprit, c’est l’intellect. Ici, en regard de l’activité, il y a deux cas possibles :

·       1°) ou l’intellect agit ‘’seul’’, c’est l’intellect en ‘’délire’’

·       2°) ou l’esprit agit au travers de l’intellect, avec son concours.

Les œuvres obtenues sont très différentes : dans le premier cas, elles sont sèches et froides, non vivantes, car l’intellect ne produit pas le mouvement, mais il en est seulement une résultante ; dans le deuxième cas, elles sont porteuses de vie et de beauté.

Une organisation intellectuelle, purement intellectuelle, est très différente d’une organisation inspirée par l’esprit. L’ordre intellectuel – ou ordre de raison – est, certes, effectif et réel, mais ses formes sont mortes. L’ordre de l’esprit, lui, est, tout simplement, vivant et beau.

Mais, revenons à notre verre et à son cube de glace en train de fondre ; le système global voit croître son entropie parce que la chaleur se répartit. Le glaçon lui-même tend vers une plus grande entropie ; en effet, des molécules d’eau, étroitement liées les unes aux autres dans la forme solide, se dispersent et se délient dans la forme liquide. Inversement, cependant, l’eau qui contient le glaçon subit, quant à elle, une diminution d’entropie : la chaleur que ses molécules libèrent au profit de celles du glaçon provoque leur refroidissement et par suite elles se meuvent moins librement.

Notons que, globalement, le système constitué par l’ensemble évolue vers l’indifférenciation puisque, au terme de son évolution, nous n’aurons plus que deux composants au lieu de trois : le verre et l’eau (la glace s’étant convertie en eau), tandis que, pendant le même temps, la température sera devenue constante en n’importe quel point du système.

Cette observation nous conduit à l’énonciation du deuxième principe de la thermodynamique, qui affirme que ‘’dans tout système, certains constituants subissent un décroissement d’entropie’’. Dans notre exemple, c’est la glace qui voit croître son entropie, tandis que l’eau voit diminuer la sienne.

Mais l’entropie globale du système (ici : eau+ glace + verre), si elle varie, ne peut, toutefois, que croître dans le temps.

La conclusion de tout ceci, en rapport avec la question qui nous préoccupe, à savoir : ‘’Y a-t-il un cours unique des choses dans le Temps ?’’ est celle-ci : la réponse est oui. L’entropie varie en sens unique ; il en est de même pour toute chose.

Prenons un être humain : l’enfant devenant adulte voit l’entropie de son corps diminuer ; formulé en sens inverse, ce fait peut aussi se dire ainsi : l’enfant voit le degré d’organisation – la « néguentropie » – de ses cellules s’accroître. Cette formulation est plus positive. Pour cela, il faut que les structures chimiques des aliments qu’il consomme soient détruites – ou désorganisées – ‘’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs’’ dit le proverbe. Autrement dit, on n’obtient rien sans rien. La destruction chimique des aliments correspond à une augmentation de l’entropie, mais leur transformation en tissus cellulaires – en matière vivante – correspond à une diminution de l’entropie. Seulement voilà : toute l’énergie provenant des aliments n’est pas utilisée par le corps ; une grande partie se dissipe dans l’environnement sous forme de chaleur ; ce qui fait que – à la longue -, l’entropie du système « enfant + nourriture » augmente, elle aussi, avec le temps.

Entropie et régime alimentaire

À ce sujet, ouvrons ici une (vaste) parenthèse pour émettre quelques réflexions sur le régime alimentaire de l’être humain en le considérant du point de vue qui nous occupe ici : celui du degré d’organisation, mais signalons, au passage, que ce développement, qui forme un tout en lui-même, n’est pas indispensable à la compréhension de ce qui vient ensuite et qu’en conséquence les lecteurs dont la faculté de concentration serait fatiguée peuvent directement aborder sans inconvénient la dernière partie de notre exposé, qui en est la conclusion. Ceci étant précisé, abordons notre sujet

Nous savons que le régime naturel de l’être humain, même si, aujourd’hui, une transition est nécessaire pour y revenir, est le régime végétarien.

Nous savons aussi qu’après la chute dans le péché, la Loi biblique a autorisé la consommation de chair animale ; nous savons encore qu’il est conseillé, durant la phase de transition que nous traversons présentement, de poursuivre, encore quelque temps, dans une faible mesure, la consommation d’une nourriture carnée, et ce, non pour des raisons physiques terrestres mais pour des motifs d’ordre spirituel. Ceci semble paradoxal et pourtant : il y a un problème d’irradiations, ces irradiations qui émanent du corps gros-matériel constituent la force sexuelle - ou « vitale » - et c’est cette force qui fait le pont, qui assure la liaison donc, entre le corps et l’esprit par l’intermédiaire de toutes les enveloppes de l’âme. Ces irradiations, qui sont largement tributaires de la nourriture du corps gros-matériel, doivent être suffisamment bonnes en quantité et en qualité pour assurer une liaison satisfaisante. C’est très important ; en effet, si la liaison n’est pas bonne, l’âme ‘’flotte’’ dans son corps gros-matériel et ce défaut d’ancrage - ou d’enracinement - empêche l’esprit de faire, avec l’acuité voulue, les expériences vécues absolument nécessaires à sa maturation.

Après avoir ainsi brièvement rappelé les données du problème, venons-en au rapport existant avec l’entropie.

Le stade minéral correspond à un certain degré d’organisation de la matière, le stade végétal correspond à un degré d’organisation plus élaboré (donc à une entropie moindre) et le stade animal correspond à un degré encore supérieur d’organisation de la matière au départ inerte. Il s’agit toujours, néanmoins, de matière grossière. Nous ne parlons ici que d’organisation biochimique, puisque c’est de cela qu’il s’agit dans les processus d’alimentation et de digestion. Précisons, en effet, que la matière ne s’organise pas, elle est organisée.

La chute dans le péché – la domination de l’intellect – est, en fait, due essentiellement à la paresse de l’esprit. Un être humain à l’esprit éveillé, actif, conduit son corps gros-matériel à tirer le maximum de profit, de génération en génération, d’une nourriture exclusivement végétale. La matière végétale est ‘’vivante’’ parce qu’elle est puissamment irradiée par les êtres entéalliques élémentaux qui s’en occupent et à qui elle sert d’habitat, mais les formes végétales qu’ils habitent ne constituent pas pour eux des corps gros-matériels semblables à ceux des animaux mais uniquement des ‘’demeures’’… Ils (les êtres élémentaux) ne souffrent donc pas en eux-mêmes de la destruction de ces formes ; néanmoins, le principe qui veut que ‘’seule la vie entretienne la vie’’ est respecté lorsque l’être humain se nourrit du végétal.

Lorsque, au fil des générations, les esprits sont devenus de plus en plus paresseux, les corps gros-matériels s’en ressentirent progressivement et ne furent plus capables de tirer, du point de vue des irradiations, un profit intégral d’une nourriture purement végétale. Une partie du travail de réception ne se faisant plus, il y eut le danger d’un défaut d’irradiations.

Ce défaut fut compensé par la consommation d’une nourriture en partie carnée (la chair animale est encore plus ‘’irradiée’’ que le végétal, donc plus vivante), qui apporta ce qui manquait alors. évidemment, cela ne se fit pas sans contre-partie : la longévité, par exemple, en prit un sérieux coup. C’est donc à ce moment-là l’animal – lequel « anime » non seulement son âme (anima) mais aussi sa chair - qui fournit le supplément d’irradiations nécessaire et correspondant à un degré d’organisation supérieur, dont bénéficièrent les consommateurs humains, bien que cela se fît au préjudice des corps gros-matériels considérés rien qu’en eux-mêmes (sans parler des animaux ) et qui furent ainsi mis en état de ‘’surchauffe’’, ce qui se traduit par un ‘’encrassement’’ de la ‘’machine’’ (toxines et purines animales.)

Certes, la ‘’chair’’ - la matière nutritive – est d’une utilisation plus facile du point de vue des irradiations, mais c’est néanmoins une substance déjà utilisée, donc appauvrie, d’un point de vue biochimique. Ce que l’on peut dire aussi du point de vue de l’entropie, c’est que l’entropie de la chair animale est plus petite que celle du végétal.

Lors de l’assimilation de la nourriture, il y a une destruction plus grande dans le cas de la nourriture carnée plus organisée (augmentation de l’entropie) que dans la nourriture végétarienne. Le ‘’gain’’ en matière d’organisation – côté mangeur – se trouve donc être plus faible dans le carnivorisme que dans le végétarisme (organisation moindre).

La consommation excessive de nourriture carnée se traduit donc, dans l’économie globale de la planète, par un déficit chronique en ‘’organisation’’. Autrement dit, l’entropie globale du système ‘’Terre’’ est plus grande qu'elle ne le serait dans le cas d’une nourriture exclusivement végétarienne.

Et cela c’est aussi une conséquence du péché héréditaire (fin de la parenthèse).

 

 

Revenons à la thermodynamique. La manière la plus simple de formuler les deux principes de la thermodynamique est certainement celle-ci :

                1 – Impossible de gagner !

                2 – Impossible même de faire jeu égal.

L’on ne saurait formuler d’une manière plus concise, voire lapidaire, ces deux lois. Dès qu’il y a changement, transformation, mutation, il y a toujours perte d’énergie. Cette perte d’énergie correspond au « pourcentage » que perçoit chaque intermédiaire dans la commercialisation d’un produit.

Conclusion

L’énergie est vie : La matière ne possède point d’énergie mais l’énergie y séjourne, stockée, condensée. Cette énergie, qui est indispensable au mouvement et à l’entretien de la Création matérielle, ne procède point d’elle, mais vient d’ailleurs ; l’énergie qui s’y trouve ‘’en réserve’’ ne saurait suffire à la permanence des processus de la vie ; il faut qu’elle soit renouvelée à intervalles réguliers. C’est ce qui se produit, chaque année, lorsque la Force Divine investit le Réservoir de Force pour toute la Création. Ce jour-là, c’est … Pentecôte ! 

 

 

C’est là un Signe renouvelé de l’Amour du Père toujours omniprésent. C’est l’Heure de la Liaison qui apporte le Renouveau de la Force. Les Chevaliers qui sont autour l’accueillent dans un humble Recueillement.

 

 

Ils sont alors à même de transmettre plus loin cette Force miraculeuse qu’ils ont ainsi reçue.

 

 

Oui, c’est de cet événement que dépend le Maintien de la Création tout entière ! C’est l’Instant « I », celui de l’arrivée de l’Influx vital pour toute la Création !

Y compris donc pour la Création gros-matérielle. Qu’est-ce donc que l’entropie ? Eh bien, l’entropie, c’est ce qui se passe lorsque l’énergie n’est pas renouvelée, lorsque la Force n’est pas déversée ; l’entropie, c’est la décrépitude par coupure de l’Influx vital ; l’entropie, c’est la « force » de l’inertie ; c’est la preuve que l’énergie vient d’Ailleurs et qu’il n’y a qu’une seule Force, dont tout dépend.

À chaque Renouvellement de la Force, le Créateur réaffirme l’Alliance qu’Il maintient avec Son Œuvre et prouve ainsi qu’Il est l’Amour.

Si cette arrivée était une seule fois interrompue, si elle faisait défaut, tout ce qui existe, sans exception, devrait lentement décrépir, se dessécher, vieillir et se désagréger. Ce serait alors la Fin des Temps. Dieu Seul subsisterait. Et tout serait alors comme au Commencement. Car Lui Seul est la Vie !

Cet événement est rendu dans la Légende. La façon dont tout doit se flétrir et disparaître lorsque ne se renouvelle pas le Jour de la Force en lequel la Coupe devrait être dévoilée est mentionnée dans la décrépitude qui, inexorablement, atteint les Chevaliers du Graal au cours du temps où la Coupe n’est plus dévoilée, jusqu’au moment où le Roi, en tant que Parzival, abolissant l’entropie par Sa Force, fait là Son Apparition, afin de tout restaurer.

 

 

Mickaël Balthazar



[1] Entéallité : Partie de la Création se trouvant entre la Spiritualité et la Matière.