Le Fonctionnement
de l’être humain

 

99,9 % des habitants de cette planète ont un « fonctionnement » fondamentalement intellectuel, si ce n’est même exclusivement intellectuel.

Intellectuel et/ou sentimental. Précisons-le tout de suite. Certains croient peut-être que le sentiment s’oppose à l’intellect. En fait, il n’en est rien, le mot lui-même l’indique : senti-ment = senti-mental ; obéir au sentiment, c’est sentir mentalement. Le sentimental obéit à son senti-mental. Or le « mens » n’est pas l’esprit ou l’âme, comme l’on pense souvent faussement, mais bien le mental, c’est-à-dire un autre nom de l’intellect.

La vie mentale est, en effet, celle de la pensée. Or, la pensée est le produit de l’activité du cerveau antérieur, le grand cerveau.

« Je pense donc je suis » a dit le philosophe français René Descartes. Il aurait été bien plus inspiré en disant :

« Je ressens, donc je suis. »

Mais nous y reviendrons.

Un fonctionnement intellectuel ! Ce que cela veut réellement dire, seul celui qui a parfois fonctionné autrement peut réellement le savoir.

Sinon, ce qui est dit ici n’est, de nouveau, accueilli que par l’intellect et rangé dans une « boîte », avant d’avoir pu déclencher une expérience-vécue dans l’être humain réel.

Par « intellectuels », beaucoup s’imaginent exclusivement les universitaires, les diplômés sortant des grandes écoles, les écrivains, journalistes scientifiques, etc…, bref, ceux que l’on a coutume d’appeler « les intellectuels ». Il n’en est rien.

Certes, il y a aussi beaucoup d’intellectuels - au sens ici défini, c’est-à-dire, plus précisément, des « êtres humains d’intellect » -, parmi ceux que l’on a coutume d’appeler « les intellectuels », mais il y en aussi énormément parmi les peu instruits et aussi parmi ceux qui ne sont pas des virtuoses du Q.I. (coefficient intellectuel), autrement dit parmi les gens que l’on a coutume de considérer comme ignorants.

En résumé : Il ne suffit pas d’être « bête » ou « ignare » pour ne pas être un « intellectuel », ou plutôt un « être humain d’intellect ». Un être humain d’intellect n’est, en fait, qu’un être humain dominé par son propre intellect… Et, bien qu’il s’agisse d’une « espèce » en voie de disparition, dont les jours, en vertu d’une loi biologique prévoyant que toute hypertrophie d’une fonction chez une espèce donnée entraîne, à plus ou moins longue échéance, sa disparition, sont, d’ores et déjà, comptés, l’on peut dire qu’ils sont encore, à l’heure présente, légion sur la Terre.

Certes, le culte du gros diplôme, cette idolâtrie particulière appelée l’« intellectolâtrie », contribue grandement à encourager la tendance, mais elle n’en est que le fleuron et non pas la racine

En réalité, l’être humain d’intellect – ainsi que nous le nommerons maintenant – est un monstre, une aberration résultant d’une « évolution » régressive - donc d’une involution –, c’est-à-dire une évolution vers le bas, au lieu que ce soit vers le Haut.

Autant dire que la Terre est peuplée par des monstres, de mauvais mutants, dont la caractéristique fondamentale est l’hypertrophie de la grande cervelle. L’intellect est froid par nature, car il n’est que l’instrument. Tout être humain d’intellect s’est lui-même volontairement soumis à son instrument ; il a donc renié la meilleure partie de lui-même, il s’est « robotisé », il est devenu un « humanoïde », un « homme-machine » dont parle, dans ses « pétitions », l’écrivain Traian Koruga, héros du roman « La vingt-cinquième heure » de Constant Virghil Georghiu.

L’intellect a des réponses standardisées pour toutes les situations de la vie, mais comme la Vie est imprévisible, l’intellect ne sait pas quoi répondre aux Questions fondamentales que pose la Vie. Il ne sait rien sur la Vie, l’Amour, la Mort… et après !

Regardez autour de vous et observez les êtres humains d’intellect. Vous n’aurez aucune peine à en trouver, vu qu’il y en a partout

Regardez comment ils « fonctionnent » !

L’être humain d’intellect s’intègre parfaitement dans le jeu social. Il joue son rôle d’une façon parfaitement convenue et répond exactement à ce que l’on attend de lui ; c’est le champion toutes catégories du « socialement correct », du « politiquement correct », du « religieusement correct » et, de façon générale, de tout ce qui est la norme, de « ce qui se fait » et de « ce qui ne se fait pas », de la mode en matière de pensée et de comportement… Il est bourgeois avec les bourgeois, prolétaire avec les prolétaires, matérialiste avec les matérialistes, qu’ils soient « de droite » ou « de gauche », et centriste lorsque c’est de bon ton…, et tout cela d’autant plus qu’il occupe une position élevée dans la hiérarchie de l’intellect, celle dont on a pu dire « plus c’est haut, moins ça sert… ». Le parfait prototype de l’être humain d’intellect est l’homme politique vantant la « démocratie » (que certains écrivent « démo-crassie »), l’égalitarisme forcené et le suffrage universel… Le pire est, peut-être, qu’à côté des hommes politiques - « égalité » et « parité » obligent ! -, il existe aussi, maintenant, l’un des « sommets » de la domination de l’intellect : la « femme politique »…, mais c’est là un autre sujet, que nous aborderons une autre fois…

 

La pensée « unique »

 

La pensée intellectuelle est, en fait, fondamentalement, très limitée, car, privée de réelle Inspiration – laquelle est fondamentalement spirituelle -, elle devient, de par son processus répétitif, rapidement superficielle. Et cette superficialité entraîne aussi, très rapidement, l’uniformité. Il n’y a alors plus de pensée originale, plus de pensée réellement personnelle. Et, de même que pour habiller son corps, l’être humain moderne se satisfait de « prêt-à-porter » soumis aux fluctuations des modes, de même, pour habiller son esprit, se satisfait-il d’un « prêt-à-penser » déjà fourni tout prêt par les medias, et qu’il absorbe sans même s’en rendre compte, de sorte qu’il en vient encore à s’imaginer que ce qu’il a vu à la « télé » ou lu dans son quotidien ou son « hebdo » est le produit de ce qu’il croit encore pouvoir appeler son « esprit » et qui n’est, en fait, que son intellect extrêmement limité...

Or, la pensée superficielle, de par son manque d’ouverture, non seulement rend rapidement injuste et capricieux, mais elle provoque aussi des catastrophes dans le corps, car elle use prématurément la substance cérébrale, qu’elle transforme en « gruyère », ce qui entraîne les « démences séniles » et autres « Alzheimer »…

 

Les différentes façons de sentir

 

- Le senti corporel : la sensation

- Le senti mental : le sentiment

- Le Senti intuitif ou spirituel (Res-senti) : le Pur-Senti, les Intuitions.

« Tout le monde » a des sensations corporelles...

« Tout le monde » a des sentiments...

Mais peu ont des Sentis intuitifs !

La plupart des êtres humains se laissent gouverner par le sentiment, qu’ils opposent à la raison.

Pourtant, le senti-ment provient, lui aussi, de l’intellect (avec, à la base, la participation de l’instinct) ; il n’y a rien de spirituel en lui.

C’est un senti du corps (instinct), qui est « mentalisé », donc intellectualisé, un senti corporel avec une couche pensante par dessus. L’on est encore très loin du véritable ressenti.

 

Le véritable Ressenti spirituel ou « intuitif »

 

Il procède de l’expérience vécue, il est vivant et témoigne de la Vie.

C’est ce qui s’apparente le plus à ce que l’être humain ressent, une fois qu’il est dépouillé de son enveloppe charnelle, donc après la mort terrestre.

Il se manifeste en l’être humain, soit quand l’intellect est littéralement « court-circuité » par un grand bouleversement, une grande Joie ou une grande peine, soit lorsqu’il est sous la totale maîtrise de l’esprit.

Lui seul offre une réponse totalement appropriée aux nouveaux stimuli qui, à tout instant de sa vie, parviennent à l’être humain.

Il se manifeste aussi, plus facilement, la nuit, lorsque, grâce au relâchement intervenu dans les liens entre l’âme et le corps, la vie intuitive a, parfois, la possibilité de reprendre le dessus, en particulier pendant les rêves

Seul celui qui peut encore ressentir ainsi, au moins par moments, est encore véritablement vivant dans la Création, lui seul a un réel droit à l’existence !

Les autres ne sont que des zombies, des morts-vivants, même s’ils portent un complet trois pièces…

Lorsqu’ils se retrouveront dans l’Au-delà, ils seront faibles et désemparés, plus que ne pourrait l’être, à sa naissance, un nouveau-né privé de soins maternels.

Ils sont ceux dont le Christ a parlé en disant : « Laissez les morts enterrer leurs morts ! »

 

Comment re-devenir intuitif et donc vivant ?

 

Une intense Aspiration, une immense Nostalgie vers la véritable Humanitude (= humanité, condition humaine de l’être humain authentique) en est la condition. Il faut que cela ne soit pas seulement un « pieux désir » mais un puissant vouloir portant déjà l’Action en lui.

Il faut aussi, tout d’abord, déposer au sol la fausse charge intellectuelle et tout le vouloir-mieux-savoir de l’intellect, afin de libérer la conscience de cette écrasante oppression. Un gros travail ! Lequel requiert, en plus du vouloir, une très grande Humilité.

Nous aurons l’occasion d’y revenir, car la domination de l’intellect est le mal universel sur cette planète. Un seul mal, mais des milliers de symptômes, derrière lesquels se dresse toujours le même monstre, lequel ne se trouve pas, pour commencer, chez les autres, mais est d’abord tapi en chaque être humain lui-même. C’est que, en premier, le combat fait rage, et seul celui qui s’est déjà libéré lui-même, au moins en partie, peut tracer un Chemin de Libération pour les autres.

Regardez comment fonctionnent vos prochains, êtres voulant être êtres-humains, et regardez ensuite comment vous fonctionnez vous-mêmes ! Tirez-en vos conclusions, et, ensuite, courageusement de l’avant, libérez-vous enfin de ce fardeau multi-millénaire !

 

Christian Perrac

Pour approfondir...
A lire sur ce site du même auteur :

Les ravages de l'intellect