LA FORCE DU SERPENT


Si l'on se préoccupe d'Ascension spirituelle - et ici nous ne nous préoccupons que de cela ! - l'on est, un jour, amené à s'intéresser de plus près à cette mystérieuse et tellement importante force offerte à l'Activité de l'esprit dans la matière, qu'il est possible de désigner par l'expression "force sexuelle".

La force sexuelle - dont certains "hygiénistes" ont peut-être une première approche lorsqu'ils parlent de "force vitale", et qui est aussi plus précisément connue de traditions orientales sous le terme de "koundalinî" (ou "kundalinî") - est l'aboutissement terrestre du pont d'irradiations allant de l'esprit au corps gros-matériel et qui est absolument indispensable à l'activité efficace et constructive de l'esprit dans le monde de matière grossière. Ce n'est, en effet, que par ces irradiations que la vie se maintient dans la matière et que naît et s'y propage le mouvement.

La force sexuelle, que, symboliquement, l'on peut aussi désigner par l'expression "force du serpent", n'existe et ne manifeste ses effets que dans la matière "grossière". Pourtant, sa finesse dépasse largement celle de l'astral et celle de la matière de l'Au-delà, puisqu'elle est capable de former le pont vers le domaine de l'entéallité se situant au-dessus des plans de la matière grossière et fine.

L'éveil de la force sexuelle - le "serpent" qui dort à la base de la colonne vertébrale - qui se produit au moment de l'adolescence (puberté) est comparable à l'abaissement d'un pont-levis (ouverture au monde) dans un château-fort (la personnalité humaine) jusqu'alors fermé sur lui-même.

C'est alors qu'après un long sommeil le serpent se dresse le long de la colonne vertébrale. "Koundalinî" s'éveille ; la force du serpent entre en action et la liaison du terrestre avec le Spirituel devient intégrale. La force du serpent modèle le corps, le travaille de l'intérieur. La force sexuelle est véritablement la pulsation de la vie de la matière. La force sexuelle est ainsi le plus subtil et le plus noble fleuron de toute la matière grossière, ce que la Création gros-matérielle peut offrir de plus élevé. Mais de quoi se compose-t-elle ?

C'est ici qu'il peut s'avérer opportun de se tourner vers la tradition orientale, car force est de reconnaître que sur ce sujet comme beaucoup d'autres, les occidentaux se sont beaucoup moins intéressés à ces questions. Ce qui fait que certains concepts formulés par les hindous n'ont pas d'équivalent dans d'autres langues (que l'on songe, par exemple, au terme "karma", tellement usité que de nombreux Enseignements l'utilisent).

Nous allons donc avoir recours à un autre terme sanscrit pour faire référence à cette mystérieuse "substance" : le "prâna".

La force sexuelle est composée de "prâna". Le "prâna" imprègne ("permée") toutes les substances vitales de la même manière que l'électricité permée tous les atomes d'un générateur.

Cet élément, ô combien subtil, a une contre-partie gros-matérielle, tout comme la forme-pensée gros-matérielle fine a sa "traduction" en ondes électriques dans le cerveau humain (matière grossière absolue).

La correspondance biologique du "prâna" est, quant à elle, une essence biochimique extrêmement raffinée, d'une nature tout ce qu'il y a de plus délicate et fluidique, et qui se trouve extraite par les nerfs de la masse organique environnante.

Lorsque l'extraction s'est produite, cette essence vitale réside dans le cerveau et le système nerveux, et génère alors une fort subtile radiation impossible à isoler par analyse chimique.

Cette radiation circule partout dans le corps, auquel elle confère mouvement et chaleur, sensibilité et sélectivité ; les fonctions organiques sont dirigées par elle.

Cette radiation est le produit de la transformation de l'essence vitale par le corps, qui en fait une substance qui lui est propre et qui va lui servir. La transformation réside dans la montée de cette essence - véritable élixir de vie - depuis la région sexuelle à la base de la colonne vertébrale et correspondant à la première maille de ce réseau de radiation, ou centre de force (ou "chakra"), de centre en centre, ouvrant chacun au passage, pour finir par éclore au sommet de la tête en une éblouissante sublimation.

Le mot "prâna" qui désigne ce que l'on peut appeler : l'"énergie vitale cosmique" (il s'agit de ce qui "prête vie" au Monde gros-matériel, inerte en soi), signifie aussi simultanément son conducteur biologique subtil dans le corps, les deux étant inséparables, quoique de nature différente. C'est de la superposition des deux que se crée la liaison.

L'énergie vitale cosmique provient, en effet, de la couche d'entéallité la plus inférieure (entéallité dense) ; il s'agit de cette entéallité qui lie, anime et réchauffe la matière en lui imprimant le mouvement.

Le conducteur subtil est, quant à lui, "le plus noble fleuron de la matière grossière", ce que le genre "matière grossière" peut élaborer de plus haut et de plus fin. Seule cette finesse est capable d'établir la liaison avec le genre "entéallique".

Il est clair que cette merveilleuse essence organique ne saurait survivre dans sa constitution effective à la vie du corps, autrement dit, à sa liaison avec l'âme.

La force sexuelle doit donc être transformée, afin de parvenir à la sublimation. Mais ceci doit se faire naturellement et il n'est besoin d'aucune technique pour cela. Non seulement même il n'en est pas besoin, mais toute technique visant à provoquer une montée artificielle ne peut être que nuisible et doit nécessairement occasionner de terribles préjudices, dont les moindres sont une souffrance sans nom, la folie ou la mort.[1]

Il peut arriver que par un entraînement artificiel (méditation, techniques de yoga ou autres), la force sexuelle n'emprunte pas le bon canal pour monter jusqu'à l'encéphale (canal médullaire) mais un canal latéral qui, lui, est en fait prévu pour la descente de la force ; après son élaboration, le résultat obtenu est proprement désastreux.

D'après la terminologie hindoue, on appelle :

* "Souchoumnâ" (ou "Sushumnâ") le canal central qui correspond au canal médullaire du corps gros-matériel, dans la colonne vertébrale. C'est le lieu normal de la montée de la force sexuelle dans le corps gros-matériel.

* "Idâ" et "Pingalâ" les canaux latéraux, qui servent (normalement) à la redescente de la force, après la sublimation dans le cerveau.[2]

Une alimentation correcte permet au corps d'émettre les irradiations nécessaires à l'activité de l'esprit dans la matière. Ce sont ces irradiations qui constituent la force sexuelle.

La force sexuelle est donc une force d'irradiations nécessairement tributaire de la bonne santé du corps gros-matériel. Il est très important que la force sexuelle ne soit pas détournée de son but essentiel.

Cette déviation peut s'effectuer par l'abus de la pratique sexuelle, tout aussi bien (ou mal) que par l'exacerbation d'une imagination maladive (notamment par la lecture d'ouvrages ne faisant travailler que l'imagination - la "folle du logis" -, de façon morbide). C'est alors que cette énergie précieuse se trouve gaspillée.

Pour celui qui veut s'affranchir d'une dépendance trop prononcée à l'égard de l'instinct sexuel, la force sexuelle offre la meilleure aide. En effet, l'esprit qui utilise au maximum la force sexuelle qu'il a à sa disposition à des fins de transformation de la matière, canalise nécessairement cette force dans une direction plus élevée, en transposant dans le Monde gros-matériel, ce qui est le propre de l'Art, les émotions esthétiques qui sont les siennes.

L'essentiel de la force étant utilisé dans ce travail de "création", il n'y a plus alors de trop-plein susceptible d'alimenter l'instinct sexuel de manière exagérée. Qu'il s'agisse, en effet, de former des phrases, d'agencer des couleurs, d'orchestrer une symphonie ou de façonner dans la pierre, il faut construire des structures et cela requiert de l'énergie. Cette énergie est fournie par la force sexuelle. La force sexuelle est une force "créatrice" (ou, plus précisément, formatrice), au sens artistique du mot.

Chez l'individu "moyen", le travail d'extraction du "prâna" est accompli par un ensemble limité de nerfs, agissant dans une région bien circonscrite de l'organisme. Ceci a pour conséquence que la liaison avec la matière d'un tel individu est - elle aussi - fort limitée. L'une est en proportion de l'autre.

Sa possibilité de vivre et de ressentir pleinement les expériences vécues qui se présentent à lui s'en trouve quelque peu entravée. C'est la raison pour laquelle ces individus bénéficient, durant leur incarnation, d'une relative protection contre les reflux karmiques. Elle leur est assurée par la protection d'un corps gros-matériel relativement imperméable aux influences étrangères venues de l'Au-delà.

Cette apparente protection n'est néanmoins pas un bénéfice réel, puisque, de toutes manières, elle cesse lors de l'inévitable passage dans le Monde fin-matériel, après la mort du corps. Dans le Monde fin-matériel, en effet, les expériences sont intégralement vécues, sans cette distanciation que procure la présence de l'intellect, et tous les courants peuvent agir directement sur l'âme sans rencontrer d'enveloppe protectrice d'une nature plus grossière.

Naturellement, la "protection" joue aussi à l'égard des courants bénéfiques, dont ils ne profitent pas pleinement. Il est logique que les "barrières" jouent pour le bien comme pour le mal, mais aussi dans les deux sens : Si ces êtres reçoivent moins, la percée de leur esprit dans la matière s'en trouve aussi grandement affaiblie.

Il en va tout autrement avec un éveil important de la Koundalinî. De plus en plus de nerfs participent alors à l'extraction du fluide vital et le "Serpent" se dresse, fournissant un canal pour la Force. Et alors, les centres de conscience (les chakrâs) s'ouvrent harmonieusement, et le moi devient alors libre de se brancher sur les mille Royaumes de l'Être. Tous les Mondes, de quelque genre qu'ils soient, de la matière la plus grossière au Spirituel, deviennent d'inépuisables champs d'expériences et de perceptions, d'où le Sachant reçoit sans cesse.

Cependant, la liaison esprit-matière peut s'établir de deux façons : Soit depuis l'esprit, soit depuis la matière ; les résultats peuvent être très différents.

Seule la première méthode, en effet, est bonne parce que naturelle, donc sans risques. Le mouvement part d'en haut, et il n'est pas le fruit d'une technique ; c'est la Force spirituelle qui ouvre harmonieusement les centres de conscience en descendant, doucement et naturellement, alors que dans le deuxième cas, par le biais d'exercices, l'on parvient à faire monter artificiellement, donc prématurément, la force sexuelle le long de la colonne et, par son passage, elle ouvre les centres de force, donc l'accès aux Mondes fin-matériels correspondants, alors que le sujet n'est manifestement pas prêt pour cela, sans quoi ses chakrâs se seraient déjà ouverts spontanément.

Le manque de préparation, en l'occurrence, ne réside pas dans un défaut d'exercices, mais uniquement dans une insuffisance de pureté intérieure. Chaque centre, en effet, est un "pont" pour le Plan de l'Au-delà qui est en rapport avec lui, ou, si l'on préfère, une porte, dont la force qui monte ou qui descend détient la clef.

Les centres de conscience sont, selon la tradition, au nombre de sept (autant que de constituants à l'être humain). La matière grossière se subdivise en matière grossière absolue, moyenne et fine ; de même la matière fine ; de même l'entéallité, ce qui fait 9 niveaux. Nous n'avons, toutefois, pas de corps sur tous les plans, et l'on peut compter de différentes façons. Ces sept centres de radiation sont observables (pour un clairvoyant) dans l'aura humaine. Il y a, tout naturellement, autant de centres que de constituants à l'être humain. Ils servent à faire la jonction d'un Monde à l'autre, à travers les plans successifs. C'est par eux que l'esprit émet, c'est par eux que l'esprit reçoit. Sur et de tous les plans.

Tout le temps qu'un centre demeure fermé, l'âme demeure protégée de courants et de formes agissant sur des plans dont elle n'a pas la maîtrise. Le jour où, grâce à son aspiration constante vers la Pureté de la Lumière, ce centre s'ouvre, il s'ouvre alors pour fonctionner nécessairement de façon harmonieuse, donc à un niveau qui place l'âme au-dessus des régions inférieures, dont la connaissance ne peut, de toute façons, lui être d'aucune utilité. De la même façon qu'il vaut encore mieux qu'une porte reste fermée si l'on n'est pas capable de gérer ce sur quoi elle ouvre, il vaut encore mieux qu'un centre soit bloqué (ce qui se traduit par une absence des caractéristiques propres à un centre ouvert harmonieusement) plutôt que d'être ouvert en fonctionnant mal (avec des caractéristiques dénaturées et perverties par rapport à la normale).

De bas en haut, la description des centres de conscience selon la tradition, en relation avec les concepts astrologiques, les 7 couleurs de l'arc-en-ciel et les 7 notes de musique, pourrait être la suivante.
 

Localisation des chakras

Il y a d'abord :

* Le chakra de la Base :
- 1er chakra. Couleur Rouge. Note Do -

Le centre correspondant au corps gros-matériel lui-même et à l'instinct sexuel. C'est le centre de l’énergie vitale, des besoins fondamentaux de survie de l’homme et du plan physique de la sexualité. Il est situé tout à la base de la colonne, au niveau du plexus pelvien (entre l'anus et les parties génitales). La force sexuelle y agit à l'état brut (non transformée). (PLUTON/SCORPION)
Lors d'un fonctionnement harmonieux, il reflète la confiance primaire, le lien avec toutes les forces de la terre, la stabilité intérieure et la persévérance. Mais s'il fonctionne mal, ce centre met en relation avec le plan où agissent toutes les pulsions sexuelles qui demeurent, dans l'état usuel, inconscientes ; l'être humain est focalisé sur les plaisirs et les excitations des sens, ainsi que sur la possession et la sécurité matérielles, bref : sur la satisfaction de ses propres besoins sans considération de ceux des autres.

* Le chakra du Hara (Sacré) :
- 2ème chakra. Couleur Orange. Note Ré -

Au-dessus, à 3 cm sous le nombril, à la hauteur du plexus mésentérique, se trouve le centre des émotions et des sentiments primordiaux et naturels, qui régulariserait plutôt, quant à lui, le plan sensuel de notre sexualité.
Ouvert harmonieusement, il nous donne la sensation d’être en parfaite osmose avec la mouvance naturelle de la vie et des sentiments, nous nous sentons ouverts et naturels face à autrui, notamment les personnes du sexe opposé, nous laissons libre cours à nos sentiments spontanés et à nos actions créatrices. Mais en cas de mauvais fonctionnement, ce centre met en communication avec le (ou les) plan(s) où se façonnent toutes les mauvaises formes nées du désir : ce sont des démons ou des fantômes, selon qu'elles sont (respectivement) le produit du vouloir intuitif ou du vouloir réfléchi. Il est rare, en effet, que les formes qui naissent sur ce plan soient belles : les désirs des humains sont souvent impurs. Dès lors, ils s'appellent envie, convoitise, concupiscence, jalousie, colère, etc... (LUNE noire).

* Le chakra du Plexus Solaire :
- 3ème chakra. Couleur Jaune. Note Mi -

Ce centre qui se trouve encore au-dessus, au creux de l'estomac (2-3 cm au-dessus du nombril), est le siège de notre personnalité et celui de notre acceptation consciente et intégrale de la vie et du rôle que nous devons y jouer. Ici se trouveraient transformés les impulsions et les désirs des chakras inférieurs ; c’est ici que les expériences et les sentiments se trouveraient intégrés à notre personnalité globale. En effet, c'est le point de jonction privilégié de l'âme et du corps. Lorsque l'âme est touchée, c'est ici, au plexus solaire, que l'impression se manifeste.
Il doit en principe nous apporter chaleur, force et plénitude, et nous permettre, en harmonie avec nous-même et avec les Lois naturelles, de rayonner dans la Lumière. Mais lorsqu'il fonctionne mal, il devient le centre de l'agressivité, mettant en liaison avec toutes les vibrations d'ambition, de domination, de conquête, de possession, etc... Bref, tout ce qui tend à protéger, accroître, élever le "soi", aux dépens d'autrui. Cette disposition à tirer à soi et à ramener à soi, non maîtrisée, aboutit tout logiquement au "nombrilisme" ou narcissisme, ou encore égocentrisme. Elle est aussi en rapport avec l'expression : "Avoir quelque chose dans les tripes". (Principe martien).

* Le chakra du Cœur :
- 4ème chakra. Couleur Rose ou Verte. Note Fa -

Le centre "central". C'est le centre de la vie psychique, le centre de symétrie de la personnalité humaine. Il se trouve à la hauteur du cœur et donc, gouverne précisément les choses du cœur, l'amour de l'âme, tout comme son opposé, la haine, toujours selon la pureté du vouloir spirituel. (SOLEIL/LION).
Il doit être le centre de l’amour désintéressé, de la compassion et de la serviabilité. Chaleur naturelle, grande cordialité, gaieté spontanée qui ouvrent le cœur de notre prochain, lui donnent confiance et joie... Il ouvre à la perception de tout ce qui est beau et harmonieux dans la nature et l’art ; il apporte une profonde joie de vivre et la "sagesse du cœur".

* Le chakra de la Gorge :
- 5ème chakra. Couleur Bleu. Note Sol -

C'est le centre de l'expression, situé au niveau de la gorge, des cordes vocales, là où se situe la voix. Prendre quelqu'un à la gorge, c'est ne pas lui laisser la possibilité de s'exprimer. C'est à ce niveau que se trouve aussi la thyroïde "en forme de porte". Les portes sont faites pour communiquer, n'est-ce pas ? C'est par la gorge aussi que passe le souffle de la parole, dans l'expression (MERCURE) (expiration) des poumons (GEMEAUX). La "pomme d'ADAM" ne vient-elle pas aussi de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, "précieux pour ouvrir l'intelligence" ?
C'est donc le centre de toute communication et d’expression créatrice de soi, d’auto-détermination et d’indépendance. Il nous permet aussi de nous ouvrir aux dimensions subtiles pour capter les messages de notre voix intérieure et d’inspiration spirituelle.

* Le chakra du Front :
- 6ème chakra. Couleur Indigo ou Violet. Note La -

C'est le centre de la volonté, qui se situe entre les sourcils. Il correspond au troisième œil, centre de la vision subtile, dont parle la tradition. C'est le centre de l'attention et de la concentration, le siège de la fonction du savoir utilisant le mental et la raison, ainsi que la projection de la volonté. Ce n'est pas sans raison que lorsque l'on se concentre on fronce les sourcils. Dynamiser son mental, agir par la pensée, relève de l'activité de ce centre de force. De même que l'ouverture du quatrième centre met en contact avec ce que sentent les êtres humains dans leur âme, et que l'ouverture du cinquième permet de capter ce qu'ils expriment consciemment, l'ouverture du sixième centre permet de percevoir ce qu'ils veulent.
Quand le 3ème œil est pleinement développé, le monde devient "transparent" pour nous. Nous voyons ou sentons directement les forces agissant derrière la façade des apparences et nous sommes capables d'utiliser consciemment ces forces. Notre intuition et notre vision intérieure nous donnent accès à tous les plans subtils de la réalité.

* Le chakra Couronne :
- 7ème chakra. Couleur Violet ou Blanc. Note Si -

C'est le centre de l'Inspiration, le "lotus aux mille pétales", occupant la position la plus haute, au-dessus de la tête. Son ouverture permet à l'Intuition d'être mise en communication avec les Sphères supérieures. C'est par ce canal que l'esprit humain incarné peut capter des Images spirituelles ou recevoir de grandes Révélations. C'est par lui que les poètes, les musiciens, etc. reçoivent les vibrations éternelles de la Beauté et de la Vérité inhérentes aux Plans spirituels (Rythmes d'Eternité, Musique des Sphères).
C'est aussi le centre de l'Illumination, qui confère l'Extase aux Initiés (le "samadhî") et les fait émerger dans la Lumière...



Chez "Monsieur Dupont", c'est-à-dire Monsieur "Tout-le-monde", l'homme "normal", ces centres sont évidemment fermés ou endormis, ou ils ne laissent passer que les minuscules courants nécessaires à sa ridicule existence. Ceux d'en-bas peuvent être très légèrement entrouverts et ceux d'en-haut, complètement fermés. Cet individu-là est ce fou, enfermé dans son blockhaus, ce "matérialiste crasseux" qui ne communique avec le Monde qu'avec quelques meurtrières. Sa vision est rétrécie, ses perceptions atrophiées, et ce n'est pas le monde qu'il voit ou qu'il perçoit, mais lui partout, son "ego" mesquin, qu'il projette sur tout être et toute chose, avec une impudeur qui n'a d'égale que son inconscience. Bref, pour lui, tout est "moi", il ne sort pas de là.

Ce peu d'ouverture au monde est aussi une protection manifeste pour l'être humain dans sa médiocrité, puisqu'il est facile de comprendre qu'avec les aspirations qu'il a, si un tel être entreprenait de faire monter sa force sexuelle depuis le sacrum (l'os sacré à la base de la colonne) - en supposant qu'il y arrive -, il ouvrirait nécessairement en grand les centres d'en-bas pour commencer, et il serait alors littéralement submergé, non plus seulement par ses petites histoires personnelles, mais par des torrents de boue et de fange, contre lesquels il ne pourrait opposer aucune force intérieure. Il se serait stupidement branché sur la boue du monde, sur la saleté universelle des bas-fonds de la matière fine (l'enfer). Ce qui ne lui apporterait naturellement que d'immenses préjudices, mais jamais rien de positif. Les "maîtres ès occultisme" ne sont maîtres que dans ces bas-plans-là ; qu'il s'agisse de magiciens, de maîtres occultes ou autres "éminences de l'esprit", ils vivent tous parmi des formes qu'ils ont eux-mêmes créées et qu'en agitant sans cesse ils finissent par rendre redoutables pour les faibles, alors qu'un esprit humain ingénu qui se réjouit avec candeur de la vie qui lui est offerte s'élève tout simplement au-dessus de ces centrales inférieures, qui, de par leur impureté, ne sauraient avoir de prise sur lui.

Ce qu'il faut à présent concevoir, c'est que derrière ces centres de conscience, c'est l'esprit qui est présent et qui agit - car c'est l'esprit qui est la source de toute conscience en l'être humain - et que c'est lui qui déplace le centre de la conscience le long de cette échelle graduée que constitue la superposition des chakrâs. Car c'est lui, en effet, qui est le souverain maître de cet extraordinaire appareil récepteur que l'on appelle l'Echelle céleste, et c'est lui qui accorde ainsi sa propre longueur d'onde aux vibrations identiques - correspondant à des couleurs - qu'il capte alors du Cosmos.

Les centres de force sont donc, ni plus ni moins, des nœuds dans ces immenses réseaux d'irradiations qui parcourent l'Univers et traversent la personnalité humaine, des nœuds de jonction, que l'on a la possibilité de saisir à tous les niveaux. Ce sont les mailles de ces réseaux qui tissent la trame de nos existences, et ce sont les échelons de cette Echelle de l'Ascension spirituelle, que l'on appelle aussi Echelle de JACOB, du nom du Patriarche, Père des 12 Tribus, qui, le premier, dans la Bible, en fit l'expérience consciente, bref la Clef de l'Art de Vivre.

C'est par ces échelons que tout passe, ce sont eux qui fournissent à l'esprit l'"appareillage" qui va lui permettre de se brancher sur tous les réseaux nerveux qui parcourent la Création, et cela d'autant plus qu'il sera capable de le faire consciemment, dans la Gratitude et l'Humilité. C'est ainsi que chacun a la possibilité de bâtir son Bonheur. Plus les irradiations de l'esprit et plus celles du corps gros-matériel (la force sexuelle) sont fortes, et plus la liaison est bonne. C'est le mélange des irradiations émanant de l'esprit et des différentes enveloppes qui détermine la composition de la couronne radiante qui entoure l'être humain et dont les centres de force correspondent aux fréquences qu'il capte.

Et c'est à son tour la composition de cette "aura" - ou "od" ou "radiance" - qui détermine la puissance de l'appareil récepteur chargé de recueillir les vibrations provenant du système des irradiations de l'Univers tout entier. C'est alors que l'esprit attire ce qui est de genre semblable à lui, avec son genre, expression de son vouloir. L'esprit attire comme un aimant et d'autant plus fort qu'il est fort ; c'est ce qu'on appelle le magnétisme de la personne, magnétisme qui est nécessairement lié à l'intensité de la force sexuelle, puisqu'il passe par elle.

Le magnétiseur - spirituel ou corporel - (il y a beaucoup moins de magnétiseurs spirituels que de magnétiseurs corporels) attire, quant à lui, un genre déterminé de vibrations qui, selon leurs couleurs, ont la propriété de guérir. Selon la nature de ces vibrations, c'est-à-dire le plan d'où elles viennent, elles passent par tel ou tel centre de force de son aura et agissent sur l'enveloppe correspondante des "patients", mais il faut pour cela que les centres de force des patients présentent eux-mêmes un minimum d'ouverture...

Lorsque l'on arrive à le saisir avec l'Intuition, tout ceci est, comme toujours, d'une prodigieuse Simplicité, qui ne peut que laisser l'être humain béat d'émerveillement devant tant de Grandeur. Mais, considérons à présent les découvertes qui apparaissent au cherchant.

Ayant pris conscience de l'existence de cette Echelle céleste en lui, avec ses différents barreaux ou mailles, puisqu'il s'agit d'une échelle de cordes tressées comme un filet, le cherchant commence à connaître les êtres, les choses, le monde et lui-même dans leur réalité, pour ce qu'ils sont, avec tous les rayonnements qui en émanent, car tout est pénétré de vie, rien n'est mort.

Et c'est alors qu'il s'aperçoit qu'il n'y a qu'une Force au Monde et que c'est la même Force unique qui agit en tout et en chacun. Nous parlons de force descendante ou ascendante, de force intérieure ou de force de la pensée, de force instinctuelle ou de force matérielle, mais il n'y a qu'une seule Force dans l'Univers : la Force Originelle de DIEU, répandue avec tout son rayonnement sur l'Œuvre de la Création entière.

Et cette Force neutre traverse et transpénètre toutes les Sphères et tous les Univers ; elle coule à travers tous les Plans et tout ce qui existe, et rien n'est en dehors d'elle. C'est pour cela que l'esprit humain a la possibilité d'établir une liaison avec chaque chose dans le Monde, parce que chaque liaison ne peut être instaurée que par les irradiations qui forment un pont. Un point de liaison ne peut être posé que là où se trouve quelque chose de vivant, car là où il n'y a pas d'irradiations, il n'y a pas de "vie"!

Chaque Plan de la Création, en effet, chaque genre qui reçoit la Force vivante, la transmet ou la réfracte, modifiant la Radiation originelle et sa couleur en un immense panorama d'irradiations aux merveilleuses couleurs, et tous les corps cosmiques de même que les plus petits éléments renvoient les rayons qu'ils reçoivent, comme autant de prismes lumineux, en des myriades de faisceaux multicolores. Il s'agit cependant toujours de la même Force, substratum fondamental de la Création, qui relie tout et anime tout. C'est ainsi que la diversité des Mondes entraîne la diversité des radiations, qui apparaissent comme autant de forces variées.

Nous avons vu que les chakras peuvent indifféremment être appelés "centres de conscience" ou "centres de force". C'est qu'en définitive, c'est la même chose ; ce qui revient à dire que la conscience est un pouvoir, qu'être conscient c'est être puissant, ou inversement que toutes les forces sont conscientes, ou encore que toute force individualisée est une conscience en développement. Plus l'être humain est conscient, plus il est fort, et plus il est fort, plus il est conscient. Chaque vibration susceptible d'être perçue par un centre de conscience est une force, une onde d'énergie.

La Conscience est Force et la Force est Esprit, et l'Esprit, à son tour, est Être. Car toute Force n'est que spirituelle, toute Force vient de l'Esprit, de l'Être. Il est une ultime équivalence : la Conscience est Joie, la Conscience est Bonheur. La Conscience c'est la Joie ; car la souffrance ne vient toujours que d'une limitation de la conscience, qui n'est pas encore capable d'embrasser toute chose d'un seul point de vue, d'un seul regard.

La Création, en effet, est grandiose et magnifique. Mieux on la connaît, mieux on l'apprécie, et l'esprit ne peut alors que s'émerveiller en une jubilante Gratitude, cette Gratitude qui est précisément indissociable de la Joie. La Table n'est-elle pas partout richement servie, prête à offrir, à chaque instant, aux convives que sont les esprits humains, Don après Don, Bénédiction sur Bénédiction ? La Joie sera grande aussi Là-Haut et atteindra même son paroxysme définitif, lorsque l'esprit humain, parvenu au summum de sa conscience, sera devenu capable de vivre, dans l'Eternité du Paradis, l'ineffable Félicité que DIEU a préparée pour Ses Enfants.


Pierre Le Dantec


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[1] Le livre "Koundalinî, l'énergie évolutive en l'homme" de Pandit Gopi Krishna, au "Courrier du Livre", raconte, avec beaucoup de sincérité, les terribles épreuves d'un homme qui essaya et réussit à faire monter artificiellement la Koundalinî en lui et crut ne jamais pouvoir revenir à son état normal...

[2] Voir la description des chakras d'après la tradition, en fin d'article.