L’ASCENSION
DE LA PYRAMIDE

 

 

Nous sommes arrivés au Caire, en provenance d’Hourgadha, via le canal de Suez, le soir du 29 Avril, et nous avons commencé à apercevoir, dans la nuit, tantôt à droite tantôt à gauche, l’impressionnante silhouette de la Grande Pyramide.

Dès qu’elle l’eût aperçue, très excitée, à l’adresse d’Octave, assis de l’autre côté du car, Coralie s’est exclamée :

-         La Pyramide ! La Pyramide !

À un moment donné nous l’avons aperçue sur notre gauche, elle était éclairée tantôt en rouge, tantôt en jaune, tantôt en vert, tantôt pas, selon le déroulement du « son et lumière » alors en cours, ainsi qu’il avait lieu tous les soirs, puis nous avons pris la rue conduisant à notre hôtel tout proche : le Möwenpick Resort.

À peine les bagages étaient-ils déposés dans notre chambre-bungalow et le repas-buffet pris au restaurant de l’hôtel, Coralie voulut tout de suite déjà aller en reconnaissance voir la Pyramide, alors même que la visite de celle-ci était dans le programme du lendemain matin.

Nous reprîmes donc, à pied cette fois, sur la gauche, la rue de notre hôtel, l’Alexandra Road, par où nous étions arrivés. À quelques centaines de mètres, juste dans l’axe de la rue, au bout de celle-ci, nous aperçûmes une silhouette massive, pointant vers le ciel nocturne : c’était elle !

Pour parvenir à mieux la voir, nous tentâmes de nous approcher dans sa direction, prenant une rue à gauche qui semblait la longer, alors que la Pyramide se trouvait sur la droite. Un long mur assez haut semblait nous barrer l’accès. Nous arrivâmes ensuite à une rue sur la droite ; la Pyramide nous apparut alors comme se trouvant encore plus loin ; du fait des maisons qui, de temps à autre, la masquaient, elle semblait jouer à cache-cache avec nous. –

Enfin nous arrivâmes à l’Avenue des Pyramides, que nous prîmes en tournant sur la droite. À partir de là, cette avenue s’élevait pour donner accès au plateau de Guizèh sur sa gauche.

Sur la droite se trouvait, juste en face, le grand et somptueux Hôtel des Pyramides. Un peu plus haut, sur le côté de droit de la rue, un Arabe nous aperçut et nous demanda si nous cherchions la Pyramide. C’est bien ce que nous cherchions, en effet. La Nostalgie, en particulier celle de Coralie, nous avait déjà, dès le premier soir, poussé jusque là. Déjà, même nuitamment, nous désirions la voir

La conversation s’engagea, en anglais, avec l’égyptien. Du fait de l’habitude des Arabes d’assaillir avec insistance les touristes étrangers de leurs offres de services, au début, nous demeurâmes un peu distants, pensant que c’était encore quelqu’un, comme il y en avait tant, qui cherchait à nous vendre quelque chose. Quelque part, ce n’était pas faux.

Ahmed, ainsi qu’il se présenta, avait bien quelque chose à nous vendre et nous n’allions pas tarder à savoir quoi.

Tout d’abord, il nous entraîna, à droite d’un magasin de souvenirs vieillot, par une entrée sombre – parce que non éclairée - à gauche, dans une sorte de terrain vague, plongé dans une obscurité seulement éclairée par les étoiles et la clarté lunaire.

Là, devant nous, en hauteur, derrière un mur élevé, se dressait la silhouette massive et sombre d’une pyramide.

-         Est-ce bien la Grande Pyramide ?

-         C’est la Grande Pyramide, confirma Ahmed.

Tous proches se tenaient aussi des chevaux sellés. Ahmed nous proposait une promenade nocturne à cheval autour des Pyramides.

Nous avions, déjà prévue, de jour, une promenade en dromadaire sur le plateau, et, pour l’heure, ce n’était pas précisément cela qui nous motivait. Nous voulions juste, comme l’exprima Coralie, être là à voir la Pyramide.

Mais Ahmed avait encore mieux à nous proposer. Très fier de lui, il nous assura subitement qu’avec lui et son frère il était possible d’escalader la Grande Pyramide jusqu’à son sommet.

Sur le moment, nous n’étions pas sûrs d’avoir bien entendu ou compris, car la conversation se déroulait, bien sûr, toujours en anglais approximatif…

Mais Ahmed insista : Si, si, si, il était tout à fait possible de monter au sommet de la Grande Pyramide, mais à une condition, c’est que cela se fasse de nuit, car, naturellement, le jour, ainsi que nous l’avait, du reste, confirmé notre accompagnateur, c’était rigoureusement interdit.

-         Mais la police ? demanda Coralie.

La police, elle se laissait facilement convaincre, expliqua Ahmed, d’être, la nuit, plus « compréhensive ». N’étions-nous pas au pays du bakchich roi ? Il suffisait de lui graisser la patte à la police… En fait, l’ascension était possible moyennant 300 livres égyptiennes par personne…

Après quoi, afin, sans doute, de nous convaincre davantage, Ahmed nous amena, en ressortant sur la rue, immédiatement à droite, dans le poussiéreux petit magasin d’antiquités que nous avions déjà remarqué en arrivant. En fait d’antiquités, c’était surtout le magasin lui-même qui était une antiquité. C’était, en effet, le « bazar oriental » tenu par l’oncle d’Ahmed, un vieux monsieur qui fumait tranquillement son narguilé au fond, à gauche, de sa boutique remplie de pacotilles à touristes en tous genres : statues des Dieux égyptiens, bustes d’Akhenaton et de Néfertiti, papyrus en peau de banane, etc…

Le vieux monsieur nous offrit un siège et du thé, et Ahmed nous le présenta comme son oncle. L’oncle nous confirma la véracité des dires d’Ahmed et insista sur le fait, bien que nous n’avions encore rien dit de semblable, que nous étions volontaires pour effectuer cette Ascension…

Il apparut alors que, si nous étions sérieux dans notre démarche, nous devions formellement nous engager pour le lendemain soir, car, alors, Ahmed devrait, entre temps, déjà, payer les policiers en conséquence. Face à notre réaction selon laquelle nous trouvions cela un peu cher, vu qu’en fin de séjour nous n’avions « plus de sous », le vieil homme nous déclara aussi, semble-t-il au corps défendant d’Ahmed, qu’un « discount » était possible sur le prix demandé.

Nous nous engageâmes alors à revenir le lendemain soir à l’heure indiquée par Ahmed, soit vingt-trois heures. Cela ne servait à rien de venir plus tôt, déclara-t-il, car le « Son et Lumière » des Pyramides ayant lieu tous les soirs n’était pas terminé, et il n’était pas question d’effectuer l’ascension sous le feu des projecteurs !

Le « Son & Lumière », nous devions précisément y assister ce soir-là, la nuit du 30 Avril au 1er Mai. Nous viendrions donc après.

Le lendemain soir, nous assistâmes, en effet, à la deuxième séance du Son & Lumière des Pyramides, laquelle se tenait en français. Après que, en conclusion du spectacle, que nous regardâmes de la terrasse d’un café situé dans l’enceinte du plateau, il fût dit, selon le texte d’André Malraux, que « L’esprit, lui, était immortel et indestructible », nous remontâmes dans le bus et nous fîmes descendre, sur le chemin du retour, au bon endroit, afin de nous rendre à notre rendez-vous de onze heures. À peine arrivés en haut de l’Avenue des Pyramides, alors qu’il n’était pas encore 23 Heures, nous fûmes accueillis par Ahmed, qui nous guettait déjà, et qui nous présenta alors son frère Mousa. Allions-nous escalader la Pyramide ce soir-là ?

Ils nous entraînèrent, de nouveau, dans l’espace sombre au pied de la Pyramide, où nous étions déjà allés la veille. Là il était possible de deviner la puissante et sombre silhouette de la Pyramide. Mousa nous fit asseoir dans une sorte de tonnelle et, sous l’œil de son frère Ahmed, prit la direction de la conversation.

Il nous demanda si nous étions des « meditative people », car il en voyait régulièrement de tels qui voulaient grimper sur la Pyramide et il voulait savoir à qui, quel genre d’êtres humains, il avait affaire, quelle était précisément notre motivation pour une telle Ascension.

Il n’était pas pressé de régler la question financière, car ce qu’il voulait, tout d’abord, c’est avoir avec nous une conversation amicale autour d’une tasse de thé. Nous lui expliquâmes notre motivation.

Puis, pendant les préparatifs du thé, nous abordâmes alors la question financière et essayâmes, pays arabe oblige !, de marchander un peu…, mais Mousa fut intraitable, expliquant qu’il devait payer plusieurs policiers et que l’offre qui nous était faite était déjà un « prix plancher » et qu’il n’était pas possible, pour que tout le monde s’y retrouve, de faire moins… Nous n’insistâmes donc pas sur ce chapitre…

Bien qu’un peu sur le qui-vive, nous bûmes donc le thé qui nous était offert, la tête remplie de toutes sortes de pensées. Et si c’était un piège, tendu par des individus sans scrupules qui utilisaient notre désir de monter sur la Pyramide pour nous attirer dans un guet-apens, afin de nous sauter dessus et nous prendre notre argent, nos papiers, etc… ?

Percevait-il ces pensées ? Mousa, étendant les bras, nous expliqua modestement que, comme l’ancien Moïse avait conduit le peuple hébreu jusqu’à la Terre Promise, le nouveau Moïse qu’il était nous conduirait imperturbablement jusqu’au Sommet promis de la Pyramide, là où commence le Pyramidion… Toutefois, il voulait d’abord savoir si nous avions confiance en lui ? Il nous déclara que nous ferions l’Ascension et ne le paierions que si nous étions pleinement satisfait de notre « trip ». Sinon, non !

Nous devions rapidement trancher pour savoir si nous poursuivions ou non plus avant dans l’aventure, donc décider si oui ou non nous lui faisions confiance, nous nous regardâmes tous les trois dans la pénombre et, de façon unanime, assurâmes que oui.

Alors nous prîmes rendez-vous pour le lendemain soir à 1 heure du matin, donc, en fait, pour le surlendemain. Il proposa de venir nous chercher en voiture à notre hôtel, donc au Möwenpick Resort, et nous proposâmes, par discrétion, de nous retrouver un peu plus loin dans la direction de la Pyramide, en face d’un petit marchand de boissons…

Nous prîmes congé et nous serrâmes la main…, promettant d’être présents au rendez-vous.

Le lendemain en journée, nous avions un programme de visites à Saqqarah, Memphis, etc…, et, toute la journée, nous pensâmes, avec excitation, à notre programme prévu pour la nuit. Le soir, j’effectuai un retrait d’argent du montant convenu, par carte bancaire, au guichet automatique de l’hôtel, et que nous convertîmes en livres. Puis, nous nous couchâmes très tôt, préparant ce qu’il nous fallait pour l’expédition, bonnes chaussures, petit sac, etc…, et réglâmes le réveil sur Minuit.

À Minuit, c’était donc la nuit du 1er au 2 Mai, il sonna comme prévu, nous nous levâmes rapidement, tapâmes dans le mur contigu pour réveiller simultanément Octave, puis admirâmes le clair de Lune dans le jardin de l’hôtel. Nous sortîmes, le plus discrètement possible, par l’entrée principale de l’hôtel, sous l’œil du réceptionniste, qui pensa sans doute que nous allions danser…

Dans la rue, il était une heure moins dix, nous nous dirigeâmes vers le lieu du rendez-vous, devant le petit marchand de boissons, fermé à cette heure. Mousa et Ahmed n’étaient pas encore là… Seraient-ils présents, comme promis ? Nous continuâmes à avancer sur le trottoir… À une heure du matin précise, nous aperçûmes Mousa marchant au devant de nous. En fait, il s’était arrêté, plus avant, devant un autre marchand de boissons…, mais pas très éloigné. Le taxi stationnait un peu plus loin et nous nous engouffrâmes, tous les trois, dedans, à l’arrière.

Devant il y avait le chauffeur, Ahmed et Mousa. Ils nous conduisirent dans un quartier composé de maisons d’habitations, plutôt sombre parce que peu éclairé, un peu inquiétant, un endroit presque idéal pour un coupe-gorge... Tout le monde avait l’air de dormir… Seuls quelques chiens aboyaient à notre passage, sous le clair de Lune.

Sur la droite, le quartier étant à gauche, nous aperçûmes, de nouveau, l’imposante silhouette de la Pyramide… L’on n’aurait jamais cru, en la regardant, de l’autre côté, qu’elle fut si proche d’un quartier d’habitations. Le périmètre d’accès était fermé par un mur perpendiculaire à la rue, qui s’élevait sur un terrain fortement en pente. Il fallait déjà escalader là… Nous sortîmes de la voiture et commençâmes l’escalade, à gauche du mur.

Le but était de parvenir, une vingtaine de mètres plus haut, à un endroit où, la déclivité et une brèche aidant, il était possible de passer par-dessus le mur sans trop de mal. J’aidai Coralie à passer cet endroit délicat, mais la difficulté n’était, en réalité, pas très grande. L’on aurait dit que ce point faible du dispositif de protection du site était laissé intentionnellement, afin de laisser la « porte » ouverte aux excursions « sauvages » !

À présent, nous étions à l’intérieur du site et cheminions silencieusement à travers des formations rocheuses et de petites pyramides, dans des allées rectilignes, en direction de la Grande Pyramide, qui, plus loin, nous appelait du haut de sa grandeur…

Mousa nous expliqua que des policiers étaient présents et que c’était normal. Par contre, quelle que soit l’insistance de leur demande, nous devions absolument refuser de payer quelque bakchich supplémentaire que ce soit. Le prix à payer par nous était un prix global incluant déjà leur rémunération, et ils n’avaient donc pas lieu – ce que font, de façon générale, la plupart des Arabes - d’en réclamer une supplémentaire

Effectivement, au détour d’une allée, à peu près à mi-parcours pour arriver à la Pyramide, les policiers étaient déjà là, à nous attendre. Une discussion s’engagea entre eux et Mousa. Certes, nous ne comprenions – et ne comprenons toujours pas ! – l’arabe, mais il n’était pas trop difficile de deviner que les policiers faisaient ce qu’il ne fallait précisément pas faire : demander une rallonge ! Cela discuta assez fort, mais, pour finir, il sembla que Mousa eut le dernier mot : au pied de la Grande Pyramide, nuitamment, ce n’est pas les policiers qui faisaient la loi, mais c’était celui qui conduisait dans le Lieu promis : Moïse !

Enfin, après de longues minutes d’inutile et donc de stérile discussion, celle-ci s’acheva enfin, et, après avoir, un instant, craint que notre équipée nocturne soit, par eux, remise en cause, nous pûmes nous approcher de la Grande Dame… Elle était très impressionnante dans la nuit et nous sentions, déjà, nos trois cœurs battre plus fort…

Il fut décidé que c’est Ahmed qui nous accompagnerait en haut, tandis que Mousa resterait à nous attendre en bas. Ahmed nous fit commencer l’escalade par l’arête Sud-Est, qui se trouvait de notre côté, donc du côté discret par rapport aux éclairages venus de la grande ville, toute proche. L’Ascension commença, un bloc après l’autre, Ahmed en tête, suivi d’Octave, puis Coralie, et moi, pour finir, pour clore la marche. Il fallait escalader chaque bloc, un par un, et j’avais craint, un moment, que mes jambes me refusent le service, étant donné que la longue excursion en dromadaire de l’avant-veille sur le plateau de Guizèh leur avait procuré d’incroyables courbatures…

 

 

Mais non, elles voulaient bien monter, sans se faire prier, galvanisées par la vue sur l’arête, piquant sur le sommet avec une pente moyenne de 51 degrés ! Les blocs, pour Coralie, lui arrivaient à la poitrine. Lorsqu’elle était en difficulté, je la poussais par l’arrière, tandis qu’Octave la tirait par l’avant, mais, dans l’ensemble, tout se passait bien…

Nous n’étions certes pas les premiers à gravir la Pyramide[1], mais nous avions conscience, à ce moment-, de la Joie exquise de l’avoir pour nous tout seuls {alors que nous nous trouvions} sur {le Nombril de} la Terre !

Nous nous élevions progressivement, voyant, dans la pénombre, en bas, sur notre droite, le bâtiment (affreux !) abritant la barque solaire, et, sur notre gauche, les lumières de la ville, dont la rumeur assourdie nous parvenait aussi. C’était une Ascension toujours plus exaltante, au fur et à mesure que chaque élévation sur le degré suivant nous rapprochait de la plate-forme sise sur le 203ème et dernier degré… Nous étions autorisés à gravir la Pyramide, le Symbole de l’Ascension spirituelle, à nous rapprocher de l’Endroit où, un jour, se poserait le divin Pyramidion, au Moment précis où, selon la puissante Prophétie de l’Apôtre Paul, Ce qui est Parfait – donc achevé - étant venu, ce qui est imparfait – donc inachevé - disparaîtrait[2] !

Une demi-heure nous suffit pour parvenir au Sommet : ça y est ! nous y étions enfin ! Nous nous tînmes debout tous les trois au milieu de la Plate-Forme d’environ neuf mètres de côté, tandis que, pour ne pas nous déranger, Ahmed restait discrètement à l’écart sur le degré inférieur…

Nous étions sur le Lieu absolument idéal pour méditer sur l’inachèvement et donc l’imperfection de l’œuvre humaine, par opposition à l’Achèvement et donc la Perfection de l’Œuvre Divine… Le savoir humain sans le Trait de Lumière venu du Divin serait toujours limité, incomplet, inachevé, imparfait, bref !, humain, tandis que, descendant de la Hauteur, pour les esprits réceptifs, le Pyramidion Divin transforme{ra toujours} ce savoir imparfait en Savoir parfait.

L’esprit humain seul demeure inaccompli, Seul le Saint Esprit lui apporte sa pleine dimension. Voilà quelles étaient nos pensées sur la Plate-Forme de la Pyramide, laquelle, quelque part, en tant qu’Autel au pays d’égypte[3], avait, sur l’Ordre des Hauteurs, fondamentalement été construite pour faire comprendre cela aux êtres humains tellement obtus...

Nous restâmes environ une demi-heure sur le Sommet provisoire, au centre duquel se tenait un mât de bois dont la fonction était sans doute d’indiquer la véritable hauteur de la Pyramide – 147 mètres – lorsque le Pyramidion s’y trouverait enfin, remerciant et priant, pénétrés de Joie et de Gratitude…, accroupis, assis ou même allongés sur les blocs de calcaire à regarder les étoiles, plus proches du Ciel constellé au-dessus de notre tête, à quelque 137 mètres au-dessus du sol du plateau de Guizèh…

Au cours de notre prière, nous implorâmes Celui Qui porte la Perfection en Lui – le Parfait - de {re-}venir sur Terre achever – ce que Lui Seul peut faire ! - Sa Pyramide, celle qui, il y a plus de six mille ans, fut construite sur l’Ordre des Hauteurs de Lumière. Je glissai aussi sous un bloc une présentation du livre « La Grande Pyramide révèle son Secret », en hommage à l’auteur, qui, quelques années plus tôt, avait quitté la Terre après avoir révélé le Secret[4], mais sans jamais avoir, en cette vie, vu la Pyramide de ses yeux charnels…

Nous serions bien restés là toute la nuit, mais nous savions que Ahmed attendait tout près et Mousa en bas, ainsi que les policiers, pour le partage du bakchich… Alors, nous nous tînmes tous les trois debout, joints en une fervente Prière adressée au Seigneur de la Pyramide, puis nous dîmes intérieurement « Au Revoir » à la Pyramide, espérant, en effet, la revoir, un jour prochain, enfin achevée, et ayant retrouvé sa splendeur passée, pour la plus grande Gloire de l’Omnipotent Créateur. Nous savions que Son divin Plan pour six mille ans d’histoire humaine avait été consigné au sein de la Pyramide, dans son système de Couloirs et de Chambres, par des Serviteurs sachants. Cela faisait de nous, aux yeux de Mousa, des « meditative people », mais cela ne nous troublait pas…

Une petite demi-heure suffit aussi à redescendre. Il fallait, sur les recommandations d’Ahmed, prudemment s’asseoir sur chaque bloc, avant de prendre pied sur le suivant : « Have a seat ! » répétait-il, plusieurs fois, au cours de la descente, craignant, sans doute, que l’un de nous ne dévale d’un coup la pente de 51 degrés… Mais tout se passa tranquillement et lorsque nous fûmes arrivés en bas, Mousa et lui nous reconduisirent par le dédale par lequel nous étions venus. De nouveau, Mousa nous recommanda de ne rien donner aux policiers… Nous ne risquions pas de le faire, car nous n’avions rien de plus que la somme initialement convenue, ce qui n’empêcha nullement les dits policiers de tenter à nouveau, mais en vain, d’obtenir un bakchich supplémentaire !

Au milieu du chemin de retour, Mousa nous questionna :

-         « Are you happy ? »

Oui, nous l’étions ! et je ne me fis nullement prier pour sortir l’argent promis de notre poche. Il compta rapidement les billets devant moi et, en les glissant dans sa poche, dit « OK ! » avec un sourire de satisfaction. Nous nous serrâmes la main, puis il nous reconduisit, avec Ahmed, jusqu’au taxi, qui, avec son chauffeur, nous attendait patiemment, par le même chemin, escaladant le mur d’enceinte à l’endroit effondré, mais, cette fois, en sens inverse…

Nous retraversâmes le sombre quartier au pied du plateau, nous sentant, cette fois, en parfaite sécurité. Mousa offrit, de nouveau, ses services pour nos amis européens, qui, à l’avenir, viendraient voir la Pyramide en égypte, et nous lui assurâmes que nous témoignerions, auprès de nos amis pyramidomaniaques comme nous, en faveur de ses effectivement bons et loyaux services.

Lorsque nous arrivâmes à notre hôtel, il était près de trois heures. La nuit serait courte, car le matin suivant, nous devions nous lever tôt pour partir pour Alexandrie par la route du désert. Nous nous couchâmes, en grande forme, encore tout éblouis de notre incroyable aventure, qui s’était parfaitement déroulée, le cœur rempli de Gratitude, espérant, par l’acte hautement symbolique de l’Ascension de la Grande Pyramide et notre ardente et nostalgique Prière une fois parvenus là-haut, avoir, un tout petit peu, contribué à faire progresser la Cause de l’Avènement de la Lumière dans la Pyramide et donc sur la Terre… !

 

 

 

Julien Le Scouézec

 

Pour en savoir plus :

Le Message de la Grande Pyramide

 

Du même auteur :
ET MILLE ANS SONT COMME UN JOUR
(avec des photos de la Pyramide, extérieure et intérieure)


[1] En témoigne la photographie de Béchard ici reproduite.

[2] « Car notre savoir est {œuvre-}partiel{le}, mais lorsque CE QUI EST PARFAIT sera venu, ce qui est partiel disparaîtra ! » (Première épître aux Corinthiens, versets 9-10).

[3] « En ce temps-là, il y aura un Autel à l'Éternel au milieu du pays d'Égypte. » (Isaïe, XIX, 20).

[4] « A grande Piramide revela seu Segredo ».