Dans l'Amour de Toi



Ton Amour est ma vie, pourquoi suis-je angoissé ?
Dis, tendre Bien-Aimée, est-ce T'aimer assez,
Si je suis ce mendiant, qui implore un sourire ?
Pourquoi donc ne vis-je que pour T'entendre rire ?

Ton Amour me contient ; suis-je, moi, dans Ton cœur ?
Tous les maux de l'Amour, je les connais par cœur !
Suis-je un chien d'esclave, si je suis à Tes ordres ?
Mais où sont mes chaînes ? Que ne puis-je les mordre ?

Pour Toi je vis, par Toi je vis, en Toi je vis,
Mais, face à Ton Temple, je demeure au parvis,
Tu es mon seul Espoir, sans Toi je ne puis vivre,
Pourquoi, ma Tendre, à Toi, les mains liées, je me livre ?

A Toi je suis, ma Fleur, ma Fée, ma Mie, ma Sœur,
Tout comme à la Musique appartient le Danseur.
Mais où est mon vouloir ? Ne suis-je donc plus libre ?
Ton Amour pénètre jusqu'en mes moindres fibres !

Puisque je ne vis que dans l'Amour de tout Toi,
J'aimerais aussi que Toi, Tu vives par moi,
Tout comme le lierre ne s'attache qu'à l'Arbre.
Tout comme la statue est fondue dans le Marbre.

Je voudrais que Ton Toi soit, sans conteste, à moi
Et que m'appartienne chacun de Tes émois,
Mais Ton Amour, toujours, vers Ton Dieu nous amène,
Et nous oblige à dire, à Lui tout Seul, "Amen !"

Alors, pour m'apaiser, elle a dit avec douceur :
« Mon Aimé, sache-le : Tu es roi dans mon cœur !
Oui, entre nous, existe un lien indéfectible,
Oui, je Te le promets, je le dis sur la Bible :

Ton Amour m'appartient, Ton Amour est le mien,
Mon Amour T'appartient, mon Amour est le Tien.
Mais ce Dieu, le plus Grand de tous ceux qui existent,
Sache-le : c'est par Lui, c'est pour Lui que j'existe !

Cette part, crois-moi bien, de moi c'est la meilleure !
Elle brille, pour Lui et pour Toi, à toute heure.
De mon Amour pour Lui, non, ne sois pas jaloux,
Sinon Tu ne ferais, oui, que Te rendre fou !

La part qui T'est "volée", c'est la Part la plus fière,
Mais si Toi Tu m'aimes, moi, vraiment tout entière,
Dans ce cas, aime aussi, en moi, oui, la Part-Dieu,
Alors, aime, surtout, la Part donnée à Dieu ! »

Interdit à ses mots, je demeurais pensif.
C'était, oui, comme si l'esprit toujours oisif
Tout à coup, en mon moi, devenait plus mobile,
Et mon corps plus vivant, plus souple et plus agile !

Je compris que j'avais, jusqu'ici, été fou
De me montrer ainsi égoïste et jaloux.
Je pris la décision de changer tout de suite,
Pour que ma Bien-Aimée, de moi, ne prenne fuite.

Depuis ce jour, je sais que cet Ange radieux
Est descendu pour moi du Paradis des Cieux,
Ô Etoile céleste et Perle incomparable,
Afin de me conduire à l'Eden ineffable.

Son Amour me montre l'Amour de notre Dieu,
Il est même une part de l'Amour lumineux,
Qui, désormais, partout, illumine ma vie,
Me rend si plein de Joie et fait qu'elle est ravie !

Oui, vous tous, sachez voir en votre Bien-Aimée
Celle qui veut par Dieu être à ce point aimée
Que le Grand Créateur, en Sa grande Bonté,
En fasse une Coupe à Sa Sainte Volonté !


Pascal Desjardins