L'ASTROLOGUE
« Je suis l’astrologue ; je contemple les astres,
Je scrute le karma ; je prévois les désastres.
Je suis les orbites, je fais des déductions,
Le destin des hommes, c’est toute ma passion.
Comme un sous-marinier se sert d’un périscope,
Je fais pareil, afin de dresser l’horoscope
De chaque consultant venu m’interroger,
Qui a peur du Destin et craint de patauger.
Alors, vous qui craignez les foudres de Saturne,
Vous qui avez des peurs diurnes et nocturnes,
Vous qui croyez avoir, autrefois, fait le mal,
Tremblez, lorsque je fais votre thème natal ! »
Tel était le discours, tenu sur une foire,
Par un "spécialiste" voulant en faire accroire !
Mais un Sachant, passant par là, le questionna
Afin de le confondre, et sa voix s’étonna :
« Comment se fait-il donc que tes clients soient tristes,
Lorsqu’ils croient que Pluton, pour eux, est sur la piste ?
Et si ces "carrés" les "affligent" carrément,
Ne sais-tu donc pas que, souvent, le "carré" ment !
Tu dis, astrologue, que tu sais tout des astres,
Mais ton astrologie ne conduit qu’au désastre !
Ton commerce est basé sur l’angoisse et la peur,
Tu suscites la crainte et causes le malheur ! »
Alors, constatant les bornes des astrologues,
J’ai décidé de fuir ces confus démagogues.
Et lorsqu’un visiteur, angoissé, vient me voir,
Mon souci est, d’abord, de lui rendre l’Espoir !
« Ami, je ne veux pas, non, calculer Ton thème,
Car c’est ainsi que, oui, assurément, je T’aime !
Car ces "savants" calculs sont pleins d’imperfections
Et donneraient lieu à trop d’imaginations !
Le firmament est vaste et constellé d’étoiles !
Grand est Ton astronef et immense Ta voile !
Les astrologues n’en connaissent presque rien,
Et c’est la Liberté qui est Ton premier Bien !
Va donc tranquillement, droit sur les Chemins ronds,
Les astres, eux aussi, sont parfois vagabonds,
Tu dois éviter que Ta volonté soit liée,
La Confiance est toujours Ta plus fidèle Alliée.
Les astres Te laissent Ta libre volonté,
Et ne prévalent pas sur Sagesse et Bonté.
Ne crains donc pas si le Destin tisse Ta toile,
Car, vois-Tu : Le Sage est Maître de ses étoiles ! »
Pascal Desjardins