Lettre à une mère catholique
qui ne comprend pas le divorce de son fils

 

Ma chère Mère,

 

Il est un passage de ta dernière lettre qui, de ma part, appelle tout particulièrement une réponse, c'est lorsque tu évoques la peine, du fait de notre séparation, de celle qui, pendant des années, a été mon épouse.

Un homme de cœur ne peut être indifférent à cela, car il n'est jamais indifférent de causer de la peine à autrui, même si c'est involontairement.

De plus, vaut, pour moi, comme Commandement la Parole: « N'inflige jamais de peine à autrui, afin de réaliser un désir personnel. »

Dans l'évocation de la peine subie par l'apparemment délaissé(e) se trouve donc posée la question du droit, pour un être humain, lorsqu'il en ressent la nécessité, à la séparation dans un couple lorsque l'autre, dans ce même couple, ne l'accepte pas ou s'en trouve chagriné(e).

Alors, avais-je, ce que tu as du mal à comprendre et à accepter, le droit de me séparer d’elle ou de la quitter ?

Certes, dans toute séparation, il y a non seulement le fait mais aussi la manière, et il est grandement souhaitable que celle-ci, si elle doit se produire, se passe le mieux possible, c'est-à-dire, si possible, dans la compréhension mutuelle.

Ce qui est fondamentalement en cause ici, c'est, dans une union ou un mariage, "le droit à l'erreur". Lorsque l'un prend conscience de son erreur, le droit de réparer cette erreur par la libération des liens contraignants peut et doit-il lui être accordé?

Pour répondre à cette question, il est sans doute bon de répondre, préalablement à une autre question: Fondamentalement, quel est donc le But du Mariage? Ce But ne serait-il pas, avant tout, la Promotion spirituelle des deux, ainsi que celle de leur entourage?

Afin d'être mieux compris, je veux te faire part, ici, de ce que j’ai reconnu, après un difficile combat contre moi-même, donc de ma conviction, relativement au Mariage et à sa finalité.

« Les {vrais} Mariages sont conclus au Ciel », telle est ma conviction la plus profonde à ce sujet.

Il importe donc, relativement à tout mariage - ou même toute union en général - déjà existant{e}, de savoir si ce mariage est, oui ou non, réellement « conclu au Ciel ».

Car ce n'est qu'à de tels Mariages, tout à fait exclusivement, que s'applique la Parole de Jésus « Que l'être humain ne sépare pas ce que Dieu a uni! » et non pas forcément à tous les mariages conclus par les êtres humains.

Les autres mariages ou unions, hélas aujourd'hui grandement majoritaires, même lorsqu'ils ont reçu une bénédiction religieuse en provenance d'une église ou d'une autre, ne sont que des associations purement humaines, avec leurs avantages et leurs inconvénients, ne faisant nullement pour autant intervenir la Bénédiction et la Protection du Créateur.

Autrement dit, ce n'est pas l'être humain, même s'il s'agit d'un prêtre, qui fait que Dieu unisse deux êtres humains par le mariage, mais c'est Dieu Lui-même Qui accorde Sa Bénédiction et Sa Protection à un Mariage, si celui-ci remplit les conditions exigibles.

La condition fondamentale est celle-ci: Les deux êtres humains en question doivent être faits l'un pour l'autre, autrement dit, être prédestinés l'un à l'autre dès avant leur naissance.

La prédestination réside dans la mutuelle complémentarité de leurs caractéristiques animiques innées, par lesquelles ils se complètent mutuellement et entièrement.

Ce n'est qu'au contact des autres caractéristiques, complémentaires des siennes et dont l'autre est porteur, que chacun a la possibilité de réellement développer, précisément grâce à la complémentarité, ses propres caractéristiques animiques et Facultés spirituelles, de sorte que celles-ci parviennent, dans l'Union, à leur pleine valeur.

Comme autre condition il y a, intimement liée à celle d'être réellement faits l'un pour l'autre, le véritable Amour animique. Autrement dit, dans le couple, le Service mutuel volontaire.

Dans le vrai Mariage, uniquement, il y a, indissociable, le {vrai} Bonheur. Et dans le Bonheur réside l'Essor pour la Transformation et la Progression des deux parties.

Il serait vain de rechercher la possibilité d'un tel Essor dans la plupart des mariages actuellement existants sur la Terre, étant donné que ceux-ci furent conclus sur la base de conceptions toutes terrestres, en lesquelles le véritable Amour de l'âme fait, le plus souvent, totalement défaut.

La Progression spirituelle des deux mariés ne peut donc se produire que si le Mariage est réellement conclu au Ciel, sinon c'est - au mieux - la stagnation, au pire - bien souvent - la régression.

Le problème, pour un homme aspirant à l'Idéal, lorsque le mariage n'est pas conclu au Ciel, avec son épouse, c'est qu'elle n'est, en général, pas ouverte à ce que ce qu'il a de meilleur en lui à offrir à une femme. Elle demeure fermée à cela, n'appréciant en lui que le plus extérieur, ce qui n'a, à ses yeux à lui, qu'une importance très secondaire.

Certes, il y a, souvent, des sentiments entre eux, mais le sentiment, qui n'est qu'un senti-mental, est aussi un senti-{qui-}ment ou un senti-menteur, car il masque souvent l'absence du véritable Amour, qui est, lui, uniquement un Amour de l'âme.

Avec le sentiment l'on peut « aimer tout le monde », mais pas forcément avec l’Amour de l'âme!

Mais si, parce que non conclu au Ciel, un mariage n'est pas valable devant Dieu, il n'est pas seulement non valable pour l'un des deux dans le couple mais bien pour les deux.

Et si un mariage n'est pas conclu au Ciel, il est une union fausse devant Dieu. De ce fait, la libération des faux liens, même si ce n'est, tout d'abord, qu'un seul des deux qui en prend conscience, n'est pas une libération unilatérale mais bien une libération pour les deux.

C'est la raison pour laquelle il arrive, parfois, que l'autre, l'apparemment "abandonné(e)" ou "plaqué(e)", sur le moment, s'en afflige et/ou même le prenne mal, mais, par la suite, remercie son conjoint ou sa conjointe d'avoir pris l'initiative de le ou de la quitter, parce qu'enfin, alors, du fait de l'expérience vécue résultant de la séparation, il ou elle prend conscience, lui ou elle aussi, qu'il ou elle se trouve également libéré(e) de liens spirituellement entravants, de sorte qu'il ou elle, redevenu(e) libre, peut aussi arriver à la perspective de contracter enfin une union juste, elle réellement conclue au Ciel, qui lui apportera, cette fois, le vrai Bonheur, lequel vient toujours de l'intérieur.

C'est ainsi que, même si la puissance du sentiment – en lequel l’intellect joue encore le premier rôle - nous empêche souvent de le reconnaître aussitôt, la peine initiale apparente, même si elle est réelle (il faut aussi, toutefois, évaluer, à chaque fois, d'où elle provient véritablement, car beaucoup ne s’affligent que pour des raisons très terrestres), peut, dans la Reconnaissance, par la suite, se transformer en Joie.

 Cela veut dire que l'Amour ce n'est pas forcément de rester collés l'un à l'autre, mais que c'est faire ce qui lui est réellement spirituellement profitable. Car, lors d'une véritable Union, l'engagement pris n'est fondamentalement pas « Restons collés l'un à l'autre jusqu'à la fin de notre vie terrestre » mais bien « Avec Toi, montons ensemble vers la Lumière! »

Et s'il apparaît, à un moment donné, qu'il n'y a, dans le couple, pas ou plus d'Ascension spirituelle, la sauvegarde spirituelle des deux dans le couple - la seule qui compte véritablement, car une vie terrestre est bien vite passée! - exige qu'il soit mis fin à une situation de stagnation, voire de régression, au profit d'une possible situation de redressement et d'Ascension réitérée pour les deux, même si c'est, désormais, chacun séparément.

C'est ainsi qu'il arrive que le véritable Amour pour l'autre puisse aussi conduire à la séparation, même si cela ne doit logiquement arriver que dans les cas où l'union n'est pas conclue sur une juste base.

J’espère qu’après t’avoir ainsi exposé mon ressenti le plus profond tu pourras enfin réellement comprendre le pourquoi de cette séparation et donc mieux l’accepter. La décision ne fut pas facile pour moi, mais je ne l’ai prise qu’avec la conviction d’agir juste, c’est-à-dire en conformité avec les Lois du Créateur, et, déjà, je ressens, dans ma vie, les heureuses conséquences de cette décision libératrice, et je suis sûr que, dans un proche avenir, il en ira de même pour celle qui fut ta bru, mais que tu pourras toujours considérer amicalement.

Ton fils affectionné,                                                                                Jacques.



En complément :

La bonne personne

Lorsque des êtres humains entravés sont enfin parvenus à se libérer des liens faux qui les enserraient, la possibilité de vivre le Nouveau se met alors aussi simultanément en place pour eux.

Aussi longtemps que sont entretenus les liens faux signifiant l’ancien, la possibilité n’existe pas que se mette en place le Nouveau, donc de nouveaux liens justes pouvant, cette fois, agir de façon promotrice.

Et lorsque quelqu’un, femme ou homme, était lié avec une personne ne lui convenant pas, donc pas forcément mauvaise en elle-même mais mauvaise pour elle ou pour lui, et que, enfin il est redevenu libre de ce lien, de sorte qu’il peut enfin vivre le Nouveau se présentant dans sa vie, il se dit :

- « Alors, c’était donc si simple…, presque si facile… Pourquoi donc ai-je attendu toutes ces années pour me libérer, dès lors où j’avais pris conscience de la fausseté de mon lien ? Cela valait-il la peine d’attendre tout ce temps, de souffrir auprès d’un(e) conjoint(e) qui, fondamentalement, ne me comprenait pas ? »

à présent qu’il a la possibilité de vivre avec une autre personne lui convenant réellement, il prend conscience, dans toute son ampleur, de cette simple et totale évidence :

« La bonne personne ! Au lieu de la mauvaise, il suffisait de se lier avec la bonne personne ! »

Ainsi tous ces inutiles et stériles combats quotidiens avec quelqu’un ne le comprenant pas lui auraient été épargnés, de sorte qu’il puisse vivre des années de Bonheur au lieu d’années, pour son âme, de dures privations