Les Paraboles expliquées

 

Première Partie : Les Images

 

Pourquoi Jésus parle-t-Il en Paraboles ?

La Réponse nous est donnée dans Matthieu, chapitre XIII, versets 10 à 17 :

« Les Disciples s’approchant, Lui dirent :

-         « Pourquoi parles-Tu en Paraboles ?  »

-         « C’est que », répondit-Il, « il vous est donné de connaître les Mystères du Royaume des Cieux, tandis qu’à ces gens-là cela ne leur est pas donné. Car à celui qui a, l’on donnera et il aura du surplus, mais à celui qui n’a pas, l’on enlèvera même ce qu’il a. C’est pour cela que Je parle en Paraboles : Parce qu’ils voient sans voir et entendent sans entendre ni comprendre. »

Nous voilà avertis ! La compréhension d’une Parabole de Jésus se mérite. Il fait donc en sorte, avec Ses Paraboles, que ceux qui font un effort spirituel puissent Le comprendre mais pas les autres ! Ici, la plus grande sagacité de l’intellect ne sert à rien ; seule la réelle ouverture de l’esprit permet de repartir les mains et surtout le Cœur pleins...

Quant à l’explication de la Phrase de Jésus : « Car à celui qui a, l’on donnera et il aura du surplus, mais à celui qui n’a pas, l’on enlèvera même ce qu’il a », elle réside dans le fait que chaque esprit humain attire comme un aimant tout ce qui se trouve de même genre spirituel que lui. C’est une particularité de l’esprit. Et cette attraction est tout naturellement sensible à son prochain. C’est là que joue la Loi de l’Effet de Réciprocité. Par cette relation, le prochain éprouve alors distinctement sa force, et de ce fait, la « sympathie » s’éveille entre eux.

Tout ce qui est spirituel est magnétique. Et, que ce soit en l’attirant ou bien en l’absorbant, le plus fort domine toujours le plus faible. Cela n’est pas un mal ; c’est conforme à la Loi et donc c’est bien. C’est ainsi qu’est encore enlevé « au pauvre » (c’est-à-dire au faible) le peu qu’il possède. Il perd son indépendance.

Le spectacle du Monde des êtres humains nous offre constamment de nombreux exemples d’êtres tout d’abord attirés puis ensuite littéralement phagocytés par des plus forts qu’eux…

Ce Processus existe pour, par une saine émulation, préserver les êtres humains de l’enserrement de la paresse mortelle.

 

 

« Je suis le Pain de Vie »

(Jean VI, 25)

 

Selon Ses Paroles ci-dessus, il semble aussi que Jésus, Qui est le Pain de Vie, utilise les Paraboles dans un but de Protection de Son Message. Il s’adresse à la foule et dans la foule il y a toutes sortes de gens. Ce n’est pas comme lorsqu’Il parle au « comité » restreint de Ses Apôtres (12) ou même de Ses Disciples (70/72). Or, à un autre moment, Il dit qu’« il ne faut pas donner des perles aux pourceaux ». La Signification profonde est voilée et seul l’esprit éveillé est capable d’en reconnaître le sens, donc de regarder et de voir, et d’écouter et de comprendre. Les autres, trop paresseux en esprit, demeurent indifférents ou creusent avec l’intellect et ne trouvent donc rien.

 

« Bénis soient ceux qui entendent
la Parole de Dieu et La gardent ! »

(Luc XI, 28)

 

Les Images

Une Parabole est une histoire complète, alors qu’une Image – plus courte – est une simple comparaison

Le vrai Trésor

« Ne vous amassez point de trésors sur la Terre, là où la mite et le ver consument, où les voleurs cambriolent et perforent. Mais amassez-vous des Trésors dans le Ciel. » (Matthieu VI, 19)

La Terre est le domaine de la matière, donc de l’éphémère, du périssable. Le Ciel est le domaine de l’esprit, donc de l’impérissable. Les Trésors dans le Ciel sont les œuvres de l’esprit qui nous attendent après la mort dans le Monde de l’Au-delà et y ont pris forme.

L’œil, lampe du corps

« La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc Ton œil est sain, Ton corps tout entier sera dans la Lumière. » (Matthieu VI, 22)

La pureté du regard, donc la pureté de la vision, de la perception, bref la pureté des intuitions, est la garante de la pureté de ce que fait le corps, donc du comportement.

Les deux maîtres : Dieu et l’argent

« Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. »  (Matthieu VI, 24 – Luc XVI, 13)

Il faut choisir : Ou l’on vit sans relâche pour servir Dieu et Sa Volonté en attachant sa vie à L’accomplir – c’est l’Ordre de l’Esprit et cela suppose de tout faire passer après la reconnaissance et l’exécution de la Volonté Divine – ou bien l’on vénère l’argent, la matière et les valeurs périssables, mais l’on ne peut faire les deux. L’argent est « un bon serviteur mais un mauvais maître ». Dieu est Notre Maître et Il est bon. Qui refuse de servir le Divin Maître ?

Les oiseaux du ciel

« Voyez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers et votre Père Céleste les nourrit ! Ne valez-vous pas plus qu’eux ? »

L’inquiétude du lendemain est l’une des grandes peurs de l’être humain qui préfère placer sa confiance dans une « police d’assurance » plutôt que dans la Providence Divine, qui n’est rien d’autre que l’imperturbable fonctionnement de la Loi de l’Effet de Réciprocité. (« Ce que l’être humain sème, il le récoltera »).

Il est une Prière qui dit :

« Seigneur, Tu nous donnes, plein de Grâce, une Table pour nous toujours servie dans l’Activité de Ta Création vivante. Reçois notre Merci pour Ta Bonté. »

La Table est toujours servie dans la Création du Bon Dieu ; alors, de quoi nous inquiétons-nous ?

Les lys des champs

« Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Regardez les lys des champs, je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’entre eux. Que si Dieu revêt de la sorte l’herbe des champs, qui est aujourd’hui et demain jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de Foi ! » (Matthieu VI, 28-29)

La suite des Paroles de Jésus donne elle-même l’Explication ; que pourrions-nous ajouter à cela ?

« Ne vous inquiétez donc pas en disant : Qu’allons-nous manger ? Qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ? Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or, votre Père Céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et Sa Justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : demain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu VI, 31-34)

Le copeau et la poutre

« Qu’as-Tu à regarder le copeau[1] qui est dans l’œil de Ton frère ? Et la poutre qui est dans Ton œil à Toi, Tu ne la remarques pas ! Ou bien comment vas-Tu dire à Ton frère : Attends que j’enlève le copeau de Ton œil, alors qu’il y a une poutre dans le Tien ? Hypocrite, enlève d’abord la poutre de Ton œil, et alors Tu verras clair pour enlever le copeau de l’œil de Ton frère. » (Matthieu VII, 3)

Le passage suivant, explicatif de la Parabole du copeau et de la poutre, est extrait de la page[2] : Aide à la Libération de la domination de l'intellect du site « L’école de Vie » :

 

Le copeau et la poutre !

 « Tu vois le copeau dans l’œil de Ton frère, mais Tu ne vois pas la poutre dans Ton œil ».

Le plus souvent, cette Parole est interprétée comme un simple appel à l'indulgence ou à la tolérance envers le prochain. Mais, en réalité, cette Parole Divine dit beaucoup plus que cela !

Appel à la non-tolérance

Il ne s’agit donc déjà pas de tolérance envers les fautes d’autrui, ni même d’indulgence.

La tolérance envers les fautes des autres est tout aussi fausse que la tolérance envers ses propres fautes, car la tolérance vient de l’intellect ; elle est une caricature de l’indulgence, qui, elle, si elle n’est pas déformée, vient de l’esprit.

Mais, dans la Parole de Jésus, il ne s’agit pas, fondamentalement, non plus d’indulgence, même si celle-ci est une qualité provenant d’un grand et généreux cœur. L’indulgence envers les êtres humains n’est qu’un effet secondaire bienvenu pour celui qui s’efforce de vivre cette Parole.

L’on peut être extrêmement indulgent envers autrui mais pas du tout tolérant, et donc complaisant, envers ses fautes !

L’Amour du prochain regarde et aime la personne du prochain
et non sa faute, tandis que la Justice regarde et condamne
la faute du prochain et non sa personne !

La plupart des difficultés dans les relations humaines vien{nen}t de l’incapacité des êtres humains à clairement distinguer la personne et la faute.

Trop souvent, l’indulgence envers les personnes devient, par faiblesse et mollesse, de l’indulgence envers leurs fautes, ce qui se transforme en fausse tolérance.

Mais, vis-à-vis des fautes, que ce soit, pour commencer, les nôtres ou, pour continuer, celles des autres, nous devons avoir une « tolérance zéro » !

Mais être indulgent envers la faute, signifie cultiver encore plus les défauts de l’autre et le laisser, de ce fait, glisser ainsi encore plus bas sur la pente le conduisant à sa perte.

Si quelqu’un fait preuve d’une indulgence et d’une bonté devant tout pardonner, où se trouve alors le véritable Amour ? Ce faux comportement est comme l’opium qui engourdit et endort l’esprit, l’affaiblissant toujours plus, jusqu’à ce que, pour finir, il devienne complètement paralysé et que cela provoque sa ruine.

Celui qui, véritablement, est dans l’Amour se montre l'Ami de chaque être humain qu’il croise sur son chemin, mais aussi, résolument, l'ennemi de sa faute.

La mesure des fautes personnelles

Continuons notre réflexion sur « Le copeau et la poutre ». Et si cette Parole de Jésus était fondamentalement faite pour nous permettre de mesurer nos propres fautes ?

Mesurer nos propres fautes ! Voilà un premier objectif franchement digne d’intérêt, n’est-ce pas ?

Alors, pour cela, comment allons-nous nous y prendre ?

Regardons, les yeux grand ouverts autour de nous, et observons-nous, aussi, simultanément, nous-mêmes, alors nous reconnaîtrons bien vite que précisément ces défauts qui, chez nos prochains, nous dérangent intérieurement le plus existent chez nous-mêmes à un degré encore plus élevé et sont, pour les autres, particulièrement dérangeants.

Toute la manière de faire pour l’Aide à spécialement mettre en œuvre repose ici, dans ce qui vient d’être dit :

1)   Regarder autour de soi, donc : regarder les autres.

2)   S’observer soi-même, donc : regarder en soi.

À ce moment-, il est possible de se rendre compte que les défauts qui, chez les autres, nous dérangent intérieurement le plus sont précisément ceux que nous portons en nous à un degré encore plus élevé !

Il convient de bien distinguer la nature du dérangement ; si celui-ci n’est qu’extérieur, donc superficiel, cela ne veut pas dire que l’on porte ce défaut en soi ; mais si le dérangement est profond, parce que le défaut trouve un écho en nous-mêmes, alors c’est que nous portons aussi ce défaut à un degré d’autant plus grand que le dérangement est important.

Sinon, les défauts des autres peuvent légèrement nous déranger de façon tout extérieure, tout en nous laissant indifférents à l’intérieur… C’est là que réside la différence.

Remarquons que nous avons intérêt à, d’abord, uniquement regarder les autres, puis, ensuite seulement, à regarder en nous-mêmes.

La raison pour cela, liée à la nature même des choses et des êtres, est tout simplement qu’étant en nous-mêmes nous ne pouvons, de ce fait, nous voir ; nous avons, pour nous voir, besoin d’un miroir, et ce miroir ce sont les autres qui nous l’offrent !

D’où la manière de faire ici proposée :

Tout d’abord, observation uniquement des autres pour vérification expérimentale personnelle du principe selon lequel ceux qui sont le plus dérangés par les défauts de leurs co-êtres humains portent ces mêmes défauts en eux à un niveau encore bien plus élevé.

Maintenant, il s’agit de répondre à la question : Que faut-il, en particulier, observer ?

Voici la réponse : Il faut attentivement regarder celui qui blâme les défauts des autres.

La conclusion de l’observation sera toujours la même : Ce sont précisément ces défauts que le "blâmeur" reproche si âprement aux autres qui existent, chez lui, dans une encore bien plus grande mesure !

Il y a là de quoi s’étonner et même s’estomaquer ; pourtant il ne connaît aucune exception. C’est infaillible ; c’est toujours ainsi !

La règle se vérifie toujours : un être humain qui s'excite au sujet de tel ou tel défaut d'un autre porte, lui aussi, en lui-même, de manière assurée, précisément ces mêmes défauts, avec une intensité encore bien plus grande.

 

Les perles aux pourceaux

« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles devant les porcs ; ils pourraient bien les piétiner, puis se retourner contre vous pour vous déchirer. » (Matthieu VII, 6)

Il ne faut pas donner la Parole de Vérité à celui qui veut la saisir avec des mains sales. Un tel Trésor exige une Purification pour être reçu. Avis aux prédicateurs et aux enseignants !

L’arbre et le fruit

« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Cueille-t-on raisins sur des épines ? Ou des figues sur des chardons ? Ainsi, tout arbre bon donne de bons fruits, tandis que l’arbre mauvais donne de mauvais fruits. » (Matthieu VII, 15-17)

Voulez-vous juger d’un prophète ? Ou de quiconque professe une doctrine ? « C’est à leurs fruits (= leurs œuvres) que vous les reconnaîtrez ». L’esprit mûr fait corps avec ses œuvres ; mais ses œuvres ne sont pas seulement ses œuvres matérielles mais aussi ses paroles et ses pensées.

La maison sur le roc

« Qui écoute les Paroles que Je dis et les met en pratique peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. » (Matthieu VII, 24)

à vrai dire, ce n’est là qu’une image, car par nos pensées nous édifions aussi des maisons et des rocs de matière fine. Il faut que le fondement de nos actes soit juste (= solide), sans quoi nous bâtissons sur du sable et lorsque la pluie sera tombée et que les torrents seront venus ainsi que les vents, nos œuvres s’écrouleront et grande sera notre ruine !

Les morts qui enterrent les morts

« Laissez les morts enterrer les morts ! » (Matthieu VIII, 22)

Est-ce bien une Parabole ? Il s’agit des morts en esprit qui enterrent leurs pareils. Le petit courant de vie qui leur reste encore est tout juste suffisant pour cela. Les esprits vivants ne doivent pas s’en soucier ; ils ne feraient que se porter préjudice à eux-mêmes.

Le vin nouveau et les vieilles outres

 

 

Les Noces de Cana

 

« L’on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres, de peur qu’il ne les fasse éclater. »

 

 

De la même manière l’on ne raccommode pas un vieux vêtement avec un tissu neuf, de peur qu’il entraîne une déchirure. La Morale de cette observation courante est que l’on ne fait pas de nouveau avec l’ancien. La signification peut se rapprocher de celle exprimée au sujet des perles aux pourceaux.

 

 

Les Noces de Cana

La Moisson et les ouvriers

 

 

« La Moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux. »

La Moisson, c’est le Service de la Volonté Divine, et les ouvriers sont les Serviteurs de cette Volonté, Qui, pour s’accomplir sur la Terre, a besoin des êtres humains.

L’observation montre que les authentiques Artisans du Règne sont en nombre largement insuffisant dans la Vigne du Seigneur…

Les bien-portants et les malades

« Je ne suis pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades. »

Si nous avions suivi le Chemin que, de Là-Haut, Dieu souhaitait nous voir prendre, le Fils de Dieu et le Fils de l’Homme auraient pu s’épargner la peine de descendre dans les plans gros-matériels pour y apporter la Parole, qui ne pouvait plus parvenir sur la  Terre autrement.

Les brebis au milieu des loups

« Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. »

Les Disciples et les Serviteurs de la Parole doivent avoir la Candeur des brebis, mais dans la matière où ce qui est ténébreux domine, ils peuvent en avoir aussi la vulnérabilité, et rencontrer aussi toutes sortes de manifestations d’hostilité dirigées contre la Parole de Lumière qui dérange les « loups ».

Malins comme les serpents, candides comme les colombes

Le serpent, dans la Bible, est celui qui incite à manger de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal dont il est dit qu’il est « précieux pour ouvrir l’intelligence ». Lorsque l’on est comme des brebis au milieu des loups, il ne faut néanmoins pas se laisser manger, mais il faut combattre l’ennemi sur son propre terrain avec ses propres armes. Il ne faut jamais donner soi-même à l’ennemi des bâtons pour se faire battre, car il est certain qu’il n’aura aucun scrupule à les utiliser, et, ce faisant, nous participerions à la culpabilité qu’il endosse en lui permettant de faire le mal. C’est pourquoi il est dit que l’être humain doit utiliser la force de son intellect comme d’une épée tranchante, bien conduite entre les mains de l’esprit.

Et c’est pourquoi aussi il convient d’être candide comme une colombe, car la Candeur n’est pas la naïveté (ce qui s’opposerait à un intellect avisé), mais la Faculté de laisser passer la Lumière, la perméabilité aux influences spirituelles supérieures. La Sainte Colombe est la Forme spirituellement visible du Saint Esprit, de la Volonté de Dieu. Être candide comme une colombe, c’est pouvoir accueillir en soi, de façon inaltérée, la Volonté Divine, afin de la rendre vivante dans la matière.

Les enfants joueurs de flûtes

« à qui puis-Je donc comparer les êtres humains de cette génération ? à qui ressemblent-ils ? Ils ressemblent à ces gamins qui sont assis sur les places et qui s’interpellent les uns les autres en disant : «  Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné des chants de deuil et vous n’avez pas pleuré ! » » (Matthieu, XI, 16-17)

Il nous apparaît de plus en plus que l’être humain d’aujourd’hui est semblable à une personne à qui un Royaume est offert mais qui préfère gaspiller son temps avec des jouets d’enfants. Les enfants qui jouent de la flûte négligent pour cela une Activité beaucoup plus sérieuse – spirituellement parlant, s’entend – attendant des autres qu’ils entrent dans leurs petits jeux, et, lorsque cela ne se produit pas, parce que les autres ont la même attente en rapport avec leurs jeux à eux, ils en sont tout contrits.

Beaucoup de nos activités sont des comédies faisant partie de ce que l’on appelle le « jeu social » : l’on fait semblant de leur accorder beaucoup d’importance et, en fait, sur le plan de la vie réelle - qui est celle de l’esprit, ne l’oublions pas – elles n’en ont absolument aucune.

Le figuier desséché et la montagne qui se jette dans la mer

« Voyant un figuier sur le chemin, Il s'en approcha ; mais Il n'y trouva que des feuilles, et Il lui dit : Que jamais fruit ne naisse de toi ! Et à l'instant le figuier sécha. Les Disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent : Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant ? Jésus leur répondit : Je vous le dis, en Vérité, si vous aviez de la Foi gros comme un grain de moutarde et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. Tout ce que vous demanderez avec Foi par la Prière, vous le recevrez » (Matthieu, XXI, 19-22)

« Je vous le dis, en Vérité, si quelqu'un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. Tout ce que vous demanderez avec Foi par la Prière, vous le recevrez. » (Marc XI, 23-24)

Les montagnes de matière grossière ne sont pas mues par la seule pensée humaine, mais si, pour une raison bien précise, en une fervente Prière, une âme trouve la liaison avec l’Entéallité, « les géants » qui s’occupent des montagnes, alors ceux-ci, sur l’Ordre de Dieu jusqu’aux Marches du Trône Duquel la Prière est montée, exécuteront la demande pour le Salut de celui ou de ceux pour qui la Prière fut formulée. Il n’en alla pas autrement lorsque, sous l’assaut des Entéaux [ou élémentaux], la Mer Rouge se fendit après que Moïse, qui avait reçu Pouvoir à cette fin, implora, pour son Peuple, le Secours du Plus-Haut.

« La Foi qui soulève des montagnes » existe donc réellement. Elle n’agit pas par magie ni pour des motifs futiles. Elle ne se conçoit pas sans une indéfectible Liaison avec le Haut et déplacer une montagne (de matière fine ou de matière grossière) n’est pas le seul Miracle qu’elle soit capable de réaliser.

Les sépulcres blanchis

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des sépulcres blanchis : au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de mort et de pourriture ; vous, de même, vous offrez aux yeux des êtres humains l’apparence de justes, mais au-dedans vous êtes plein d’hypocrisie et d’iniquité. »

Cette malédiction aux scribes et aux pharisiens n’est que l’une des sept formulées par Jésus à leur encontre. Malheureusement, il n’est pas réservé à l’époque de Jésus d’avoir donné le jour à de tels individus.

Des pharisiens, il en existe encore aujourd’hui. Dans tous les pays, dans tous les milieux. Cela n’a rien à voir avec une race ou une nation et actuellement ils sont plus nombreux que jamais. Chaque secteur de la société produit ses pharisiens. Cependant, aujourd’hui encore, là où l’on en rencontre le plus, c’est là où, à toutes les époques, l’on en voyait déjà le plus : parmi les représentants et les clergés des différentes religions.

Le chameau par le trou de l’aiguille

« Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux. » (Matthieu XIX, 24 – Marc X, 25 – Luc XVIII, 25)

Quelle image-choc[3] ! Elle ne concerne naturellement que ceux qui souffrent d’un excessif attachement à l’argent, mais ceux-là sont légion. Car le danger n’est pas la richesse en elle-même mais le fait de faire passer l’intérêt que l’on a pour elles avant les Valeurs spirituelles, pour lesquelles compte en premier lieu l’Adoration de Dieu Lui-Même. Aussi, il est bien préférable de vivre au milieu de l’opulence avec un parfait détachement plutôt que de se cramponner convulsivement à de maigres biens matériels. C’est avant tout spirituellement qu’il faut être léger, de telle sorte que le poids des convoitises pour ce qui est richesse matérielle n’entrave pas l’Ascension.

 

2ème Partie
(à suivre prochainement) :

Les Paraboles

 

Pierre Le Dantec



[1] En langue allemande : « Splitter », traduisible par « éclat {de bois} », « écharde », « copeau ». C’est plus juste que le mot « paille » (traduction traditionnelle en français), car un « copeau » ou une « écharde » c’est du bois comme la poutre, alors qu’une paille est d’un genre quelque peu différent… Or si l’on voit le copeau dans l’œil de son prochain et non la poutre dans le sien, c’est bien parce que les deux sont de même genre/nature…

[2] Avec nos remerciements à l’auteur !

[3] Plusieurs explications ont été avancées pour tenter de mieux comprendre (et aussi de relativiser !) cette image. L’une des plus célèbres est de mettre cette image en relation avec une porte de Jérusalem alors appelée « le trou de l’aiguille », si étroite qu’un chameau largement bâté et bien chargé (donc un chameau de riche !) avait bien du mal à y passer…