À quoi servent les Religions ?

 

 

 

« Il n’est rien d’intéressant que les Religions. »

- Charles Baudelaire -

 

 

« Les Religions ? Je suis d’aucune, je suis de toutes ! »

-         Victor Hugo -

 

« Je crois à Dieu direct. »

- Victor Hugo -

 

 

Question étrange que pose le titre de cet exposé ? Pas vraiment. Le propre d’un esprit vivant est de soigneusement examiner les Bases sur lesquelles il décide de construire sa vie d’être humain.

La Religion qui est la sienne est souvent pour lui un héritage légué par ses pères tout comme son appartenance à un peuple, un pays, une culture. Il est rare qu’un être humain abandonne volontairement la Religion qui fut la sienne au profit d’une autre jugée plus conforme à son attente ou à la Vérité.

Par conséquent, il n’est pas plus normal et opportun, pour la mentalité commune, de remettre en cause une appartenance religieuse que l’appartenance à une famille, à une nation ou à une culture.

Il est vrai que la Religion a à voir avec la culture. Pourtant, elle ne se réduit pas à une culture, même si la plupart des cultures découlent des Religions. Alors que la culture est orientée vers la production terrestre d’œuvres de l’esprit et se préoccupe de leurs effets sur lui, la Religion, en tant que telle, est tout entière tournée vers la Dimension verticale destinée à assurer à l’esprit sa promotion et sa liaison avec les Mondes supérieurs.

Qu’est-ce que la Religion ?

La Religion est un ensemble de pratiques, dont la Prière et le Culte organisés, qui servent à relier le bas avec le Haut, le terrestre avec le Spirituel. L’étymologie latine du mot « Religere » signifie en effet : « Relier ». Relier quoi, si ce n’est les êtres humains avec leur Origine, les créatures avec leur Créateur.

Certains disent aussi que l’étymologie latine pourrait être : « Religare », qui signifie « Rassembler » ; il y aurait donc une Dimension horizontale en plus de la Dimension verticale, ce qui correspond aux deux Branches de la Croix.

Sans nier l’importance de cette Dimension horizontale« Celui qui dit aimer Dieu et n’aime pas son prochain est un menteur » a dit l’Apôtre Jean -, il nous semble, pour notre part, que l’essence de la Religion est d’abord de relier l’être humain à son Dieu avant de relier l’être humain à l’être humain.

La problématique de cet exposé

Et voici maintenant les questions que nous souhaitons poser et élucider dans le cadre du présent exposé :

· La question-titre, bien sûr : «  à quoi servent les Religions ? ». Nous y répondrons tout au long de notre propos, mais aussi tout particulièrement dans la Conclusion.

· La question préalable à laquelle nous venons de proposer une réponse, celle de la définition : Qu’est-ce que la Religion ? Qu’est-ce qu’une Religion ?

Les questions connexes sont :

· La Religion concerne-t-elle le fond ou la forme de la croyance ?

· Les Religions sont-elles incompatibles ? S’excluent-elles les unes les autres ?

· N’y a-t-il qu’une seule vraie Religion ?

· Existe-t-il de fausses Religions ?

· Toutes les Religions se valent-elles ?

· Les Religions sont-elles mortelles ?

· Existe-t-il une Religion « naturelle » ? Y a- t-il une Religion de la Nature ?

· Qui fonde les Religions ? Les Prophètes ont-ils fondé des Religions ?

· Jésus a-t-Il fondé une Religion ? A-t-Il fondé la « Religion chrétienne » ?

· Le Christianisme est-il une Religion ?

· La « Religion chrétienne » est-elle supérieure aux autres Religions ?

· Les Religions sont-elles utiles ou même indispensables ?

· Existe-t-il une Religion universelle ?

· Peut-on changer de Religion ? Faut-il changer de Religion ?

· Est-il nécessaire ou même indispensable d’appartenir à une Religion ?

· L’Instructeur de Mondes a-t-Il fondé une nouvelle Religion ?

· Est-il nécessaire d’appartenir à une église pour suivre le bon Chemin ?

La Religion : une affaire de forme

Aussi étonnant que cela puisse paraître à celui qui n’a pas encore eu l’occasion d’examiner à fond cette question, la Religion ne concerne pas le fond de la croyance mais seulement sa forme.

Le croyant formaliste objectera : « Mais ma Religion est définie par un catéchisme, qui m’indique ce que je dois croire ; alors ? » Pourtant, la réponse est simple : Aucun catéchisme, aucun livre même le meilleur, aucun dogme ne peuvent indiquer au croyant ce qu’il doit croire, parce que le fait de croire est un acte vivant qui implique la reconnaissance intime, intuitive et personnelle de l’objet de la Foi. Aucune Religion ne peut remplacer cette adhésion intime. L’on ne peut être convaincu de ce qui est écrit dans un catéchisme par le seul fait de le lire, de le réciter ou même de l’apprendre. C’est l’esprit de chaque lecteur ou auditeur qui doit examiner avec son intuition afin de lui permettre de savoir s’il peut tenir pour vrai ce qui lui est présenté.

Ceux qui se comptent parmi les croyants en Dieu doivent donc faire leur examen de conscience afin de voir si la Foi qu’ils portent en eux est réellement la vraie ! Il ne s’agit pas ici de savoir si l’on est chrétien, bouddhiste, musulman ou adepte de toute autre forme de croyance ; c’est de la manière de croire dont il s’agit et de savoir jusqu’à quel point la Foi que l’on professe est vivante !

Car le Tout-Puissant est Dieu ! Et c’est la manière de L’approcher dans son for intérieur qui détermine à elle seule la force et l’authenticité de la Foi !

Les Religions sont-elles incompatibles ?

En apparence, presque toujours, du moins dans les formes les plus extérieures.

En réalité, il n’en est rien.

Seul ce qui est devenu faux dans chaque Religion est incompatible avec les autres.

Par contre, ce qui est vrai dans chaque Religion est parfaitement compatible avec ce qu’il y a de vrai dans les autres.

Des éléments de Vérité sont, en effet, présents dans les authentiques Enseignements des grandes Religions traditionnelles. Cela ne prouve pas qu’elles se copient les unes les autres, mais bien plutôt que la Source de la Vérité est une.

En outre, toutes les Religions peuvent être considérées comme les Marches successives d’une Pyramide à degrés, au sommet de laquelle la Vérité elle-même se doit d’occuper la première place.

Les Religions s’excluent-t-elles les unes les autres ?

En principe, non.

Cependant, chaque Religion a vocation d’universalisme et cette vocation conduit parfois, et même souvent, ses propagandistes à dénigrer les autres Religions au bénéfice de la leur propre.

Ont-ils raison d’agir ainsi ? Leur attitude est-elle justifiable ?

Naturellement, non. Et ce, quelle que soit la valeur intrinsèque, réelle ou supposée, de leur Religion.

N’y aurait-il qu’une seule vraie Religion ?

« J’aime beaucoup Platon, mais j’aime encore mieux la Vérité », a dit Aristote.

C’est tout comme nous.

La réponse à la question est : oui et non.

Oui :

Oui, il n’y a qu’une seule Vraie Religion : celle du Cœur et de la Vérité. C’est là la Religion qu’il nous faut promouvoir pour l’avenir : la Religion dont la raison d’être est la Recherche et la mise en pratique de la Vérité.

Ce qui est important, en effet, ce n’est pas de savoir si une opinion est conforme à telle ou telle doctrine ou à telle ou telle idéologie - ce qui est dogmatisme - mais de savoir si oui ou non elle est conforme à la Vérité.

Cette Religion-là peut revêtir d’innombrables formes. C’est la Religion éternelle, qui n’exclut aucune Religion ni ne se limite à aucune.

Non :

Non, il n’y a pas qu’une seule vraie Religion ; toutes les Religions sont vraies au départ, lorsqu’elles se basent sur l’authentique Enseignement d’un Prophète ou d’un Préparateur de Chemin, lorsque cet Enseignement n’est pas (encore) altéré.

La vérité d’une Religion n’implique pas qu’elle contienne l’intégralité de la Révélation. Très souvent, ce n’est qu’une partie de la Vérité qui est ainsi mise en valeur par un Prophète à un peuple, à un moment bien déterminé de son histoire. Il lui est alors donné ce dont il a tout spécialement besoin, compte tenu de son état spirituel.

Toute Révélation implique l’attente. Rien ne vient sans que cela soit attendu.

Existe-t-il de fausses Religions ?

En principe, si elle répond à sa définition comme à son objectif d’élévation spirituelle de l’être humain, une Religion ne peut pas être fausse.

Mais le fait de relier et de rassembler étant neutre en lui-même, toute la question est de savoir à qui ou à quoi une Religion relie. Si c’est à Lucifer ou aux ténèbres, il est évident que cette pseudo-religion est fausse puisque orientée vers le mal. Certains cultes ont ainsi été intentionnellement instaurés par une volonté délibérément ténébreuse.

Pour notre part, nous n’appelons pas cela des religions ; ce n’en sont que de monstrueuses perversions.

Par contre, une Religion, authentique à l’origine, peut, à la longue, se fausser. C’est ici l’erreur qui, peu à peu, s’insinue dans la Vérité et c’est ce qui, bien souvent, s’est passé -  pour ne pas dire toujours - pour la plupart des Religions. Les prêtres de ces Religions en ont détourné le Sens originel à leur profit personnel et terrestre.

Ce n’est pas la Religion qui est fausse en elle-même, mais c’est l’usage que l’on en a fait qui a tout faussé.

Toutes les Religions se valent-elles ?

La réponse est : non.

Toutefois, il vaut mieux être un bon Bouddhiste ou un bon Musulman plutôt qu’un mauvais Chrétien, c’est l’évidence même.

Si une hiérarchie existe entre les Religions, sur quoi se base-t-elle donc ? Quels en sont les critères ?

Ce qui compte ici, ce n’est pas la Religion elle-même qui, pour sa plus grande part, est l’affaire des êtres humains, mais l’Enseignement qui en est à l’origine, la Parole du Prophète et, par conséquent, la Personnalité du Prophète lui-même.

Plus l’origine du Prophète est élevée, plus son Enseignement a de valeur. Il devrait logiquement en découler que la Religion qui en résulte constitue une meilleure voie pour l’Ascension spirituelle. Tel n’est pas toujours le cas, car un autre critère intervient ici : c’est l’intensité de la déformation subie par l’Enseignement initial, qui dévalorise considérablement la Religion qui en découle.

Il est donc clair qu’un Christianisme non altéré – en tant qu’Enseignement d’un Fils de Dieu – n’a rien à envier à l’Enseignement d’un simple esprit humain, si éminent soit-il, comme Mahomet ou Bouddha.

Les Religions sont-elles mortelles ?

Là aussi, étrange question. Comment ce qui a pour objet et raison d’être l’acquisition de l’immortalité pourrait-il être mortel ?

Pourtant, il nous faut réfléchir au fait que si un chant peut-être immortel par ses accents, son support matériel ne l’est pas.

Certes, les Religions ont pour objet le développement et l’immortalisation de la personnalité spirituelle, mais déjà, le fait qu’il y ait de nombreuses Religions au lieu qu’il n’y en ait qu’une, est en rapport avec le fait qu’elles se remplacent les unes les autres au cours de l’Histoire Universelle.

Même si une Religion s’épanouit durant des milliers d’années, un jour, elle disparaît, soit de mort naturelle, soit de mort violente, soit au profit d’une nouvelle Religion, soit au profit d’une idéologie matérialiste, soit dans l’indifférence générale. L’Histoire en témoigne surabondamment, suffisamment pour qu’il ne soit pas nécessaire de donner d’exemple particulier.

Certains penseront, sans doute, que leur Religion personnelle fait exception à la règle. Ils se trompent : toutes les Religions sont mortelles, comme les civilisations qui les accompagnent.

Comment cela est-il possible ? Ceci est lié à une raison toute simple déjà évoquée : les Religions concernent la forme de la croyance.

Ce qui est immortel, impérissable, c’est l’authentique Aspiration de l’esprit humain vers les Hauteurs Lumineuses de son Origine, quelle que soit la manière avec laquelle cette Aspiration s’exprime.

Existe-t-il une Religion « naturelle » ?

De nombreux auteurs et courants de pensées prônent ce qu’ils appellent la « Religion naturelle ». En France, par exemple, ce fut le cas de nombreux poètes romantiques (Rousseau, Lamartine, Victor Hugo).

Le postulat de départ est qu’en dehors de toute Révélation spirituelle liée à un Envoyé ou à un Prophète (sans pour autant nier l’existence de ceux-ci) ainsi qu’à leurs Messages, il est possible et même souhaitable de se relier au Créateur, au Cosmos et, d’une façon générale, aux Forces Supérieures par la simple reconnaissance de la Dimension transcendante du Monde qui nous entoure. Il s’agit de prendre conscience que notre « Umwelt », l’Univers qui nous environne, a mesure, poids et forme et que ceux-ci sont l’expression d’un Ordre qui le régit et qui n’est autre que la manifestation de la Volonté d’un Être Supérieur.

Il s’agit de reconnaître, derrière cet Ordre apparent, l’activité de la Force, la Force qui est omniprésente partout, dans le vent et dans l’océan, la Force qui anime les corps humains ou animaux, la Force qui fait pousser chaque brin d’herbe et l’oblige à se dresser vers la Lumière.

Qu’est-ce donc qui empêche l’être humain de reconnaître l’Origine Divine de cette Force, sinon sa présomption ? Les partisans de la « Religion naturelle » affirment que l’être humain, humble de cœur et au regard candide, a la possibilité de reconnaître Dieu dans Ses Œuvres et ils ont raison.

Deux remarques, en effet, s’imposent ici :

Cette assertion ainsi que la philosophie de la « Religion naturelle » sont parfaitement conformes – sous réserve de ne pas confondre Dieu et Sa Force dans la vision panthéiste (c’est la Force de Dieu, et non Dieu Lui-même, qui est présente dans la Création) – à l’Enseignement de Jésus, qui énonça dans la huitième Béatitude de Son «  Sermon sur la Montagne » :

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ».

Il ne s’agit naturellement pas d’une vision directe et personnelle de Dieu, totalement inconcevable pour l’esprit humain (face à Dieu, il serait immédiatement dissous), mais de la Faculté de voir Dieu dans Ses Œuvres, c'est-à-dire dans Sa Création.

« Son cœur doit être pur et clair comme le Cristal afin qu’aucun voile ne trouble sa vue. Voir, c’est connaître. L’être humain qui est pur de cœur est parvenu à l’Accomplissement ; il peut s’élever vers la Lumière ».

- Extrait de :  « Le Livre de Jésus, l’Amour de Dieu. » -

Nous, créatures de Dieu, devons savoir que la Création entière est le Langage du Seigneur, un Langage que nous devons sérieusement nous efforcer d’apprendre, et qui n’est pas aussi difficile que nous le pensons.

Nous sommes dans la Création de Dieu pour y trouver le Bonheur ! Le trouver dans le Langage que, de vivante manière, Dieu nous parle ! Comprendre et apprendre ce Langage, y ressentir la Volonté Divine, voilà le But de notre Chemin à travers la Création. C’est dans la Création elle-même dont nous faisons partie que se trouve l’explication de la raison d’être de notre existence et, en même temps, la connaissance de notre But. C’est par Sa Création que Dieu nous parle.

Il y a, en fait, trois Sources de Connaissance Spirituelle :

1°) La Voix intérieure ou Voix de la Conscience, encore appelée Intuition ; c’est par cette voix que l’esprit s’exprime en l’être humain.

2°) Les Messages Divins : Révélation de la Parole de Dieu par Ses Envoyés ou Ses Prophètes.

3°)  Le Langage de la Création, aussi appelé « Voix de la Nature ».

La « Religion naturelle » procède tout naturellement de cette 3ème Voix/Voie.

Les trois voies - ou voix - ne s’excluent nullement, elles ne sont pas incompatibles mais complémentaires.

La Religion de la Nature est un cas particulier de Religion naturelle.

Elle consiste essentiellement en une sensibilité plus particulière à l’égard du Monde de la Nature et de l’Entéallité – celle-ci étant définie comme l’ensemble des êtres et des forces qui œuvrent au sein du Cosmos et de la Nature pour les mouvoir.

Cette sensibilité permet de ressentir avec une acuité particulière les Lois de la Nature en vigueur sur la Terre. Le mot « Nature » est ici compris comme désignant plus spécialement les règnes minéral, végétal, animal, avec les lois particulières qui les régissent.

L’être humain, cependant, ne doit pas oublier qu’il n’est pas régi par les seules Lois naturelles – seules ses enveloppes matérielles et d’Entéallité leur sont soumises – mais aussi par les Lois spirituelles spécifiques à son Noyau spirituel et qui complètent les lois particulières à l’Entéallité.

Par exemple, les Lois qui régissent l’instinct sexuel, l’acte sexuel avec la procréation, la maternité, etc. – dans leur aspect biologique – procèdent de l’Entéallité, tandis que les lois qui régissent ces mêmes phénomènes et bien d’autres dans leur aspect éthique et moral procèdent de la Spiritualité.

L’être humain en tant que tel - c'est-à-dire en tant qu’entité spirituelle - ne fait pas partie de la Nature comme les animaux ou les plantes. Il en est l’hôte, ce qui n’est pas la même chose.

La sexualité est pour lui un tribut à la Nature, mais il ne doit pas la vivre d’une façon animale, car la pudeur, qui procède de l’esprit qui doit toujours demeurer le maître, s’y oppose si on ne lui fait pas violence.

Précisons pour finir qu’il n’y a différentes catégories de Lois qu’en apparence. En réalité, ce sont les mêmes Lois qui agissent dans le Spirituel et l’Entéallique de haut en bas de la Création, mais qui agissent en provoquant des effets différents sur les différents niveaux et degrés conformément au genre des plans traversés.

Qui fonde les Religions ?

À cette question, nous pouvons aussi trouver une réponse à partir des Messages Divins et de l’Intuition spirituelle :

De chaque Message de Dieu, les êtres humains ont fait une Religion différente. C’était commode, mais c’était faux ! Car ainsi ils ont placé la Religion sur un piédestal à part, à l’écart de leurs préoccupations quotidiennes. Et ce fut là une très grande erreur. En faisant cela, nous avons ainsi placé la Volonté de notre Dieu à l’écart de notre vie quotidienne, ou - ce qui revient au même – nous nous sommes nous-mêmes placés à l’écart de la Volonté de Dieu, alors que nous aurions dû faire corps avec Elle, La mettre au centre de notre vie et de nos activités quotidiennes, devenir un avec Elle ! Pour nous, la Religion et la vie quotidienne sont restées deux réalités séparées. La Parole de Dieu, nous L’avons laissée à l’écart de notre vie, au lieu de nous y intégrer.

Il ressort de tout cela que les Religions sont fondées par les êtres humains.

Les Prophètes ont-ils fondé des Religions ?

Nous avons estimé opportun de poser formellement la question, mais il est clair que la réponse découle de ce qui a déjà été dit :

Les Prophètes ne fondent pas les Religions, ils parlent pour Dieu, en Son Nom. Ils sont Ses Porte-Parole, ils transmettent la Parole de Dieu aux êtres humains de la Terre. Plus exactement dit, Dieu Se sert d’eux pour parler aux êtres humains. Tel est le vrai sens de la maxime : « Dieu a besoin des hommes. » Ce n’est que pour eux, pour l’Accomplissement de Ses magnifiques Plans pour les êtres humains, qu’Il a « besoin » d’eux. Pour Lui, Il n’en a besoin en rien !

Ensuite, les êtres humains se saisissent du Message qui leur est donné. Ils le codifient, élaborent une législation sur sa base et utilisent les lois qui en résultent en vue de leur organisation sociale.

Certes, les hommes ne peuvent fonder une Religion à partir de rien. Il y a toujours un Message et un Messager à l’origine, mais le Messager est rarement le Fondateur de la Religion.

Comment fonde-t-on une Religion ?

Pour fonder une Religion, il faut, en effet non seulement :

1°) Transmettre un Message en provenance des Hauteurs Spirituelles pouvant légitimement être considéré comme « La Parole de Dieu ».

Mais aussi :

2°) élaborer un ensemble de lois morales et terrestres applicables à la vie quotidienne et découlant des Principes spirituels révélés dans le Message transmis par le Prophète.

3°) Structurer et organiser un Peuple ou une société ou une communauté en fonction de ces lois.

Certains Prophètes ont aussi été des Législateurs et des Chefs spirituels (Moïse, Mahomet), mais c’est l’exception et non la règle générale. Habituellement, surtout à notre époque, les peuples ne sont pas assez candides pour obéir à un authentique Chef spirituel.

Il faut considérer toute la peine que Moïse a eue avec le « peuple à la nuque raide » qu’était le « Peuple élu » en dépit de tous les Signes, Miracles et autres Bénédictions qui ont accompagné la sortie d’égypte du peuple hébreu.

Et si Mahomet s’est imposé comme le Chef spirituel des Arabes, c’est bien par la force et même la force militaire. Mais l’épée n’est pas toujours du côté du Prophète, elle ne l’est même pas souvent. L’on imagine mal aujourd’hui un authentique Prophète régner sur un Peuple ou une mosaïque de Peuples grâce à l’aviation, aux chars, aux canons ou même à la bombe !

Un Peuple doit, en effet, mériter un Chef spirituel, qu’il doit soutenir et protéger sur le plan terrestre afin de pouvoir, par son entremise, profiter d’être spirituellement et terrestrement guidé par et vers la Lumière.

Jésus a-t-Il fondé une Religion ?

Observons, tout d’abord, qu’il n’y a pas une mais des Religions chrétiennes. Laquelle serait la Religion fondée par le Christ ?

Assurément, les Catholiques répondront : la nôtre, la Religion catholique, car c’est la plus ancienne.

Mais ce critère d’ancienneté peut être battu en brèche par les partisans de l’Orthodoxie (opinion juste) ou bien par ceux qui ont protesté contre les errements de l’église romaine (Calvinistes, Luthériens.)

Bien d’autres Religions revendiquent encore d’être la seule et unique église du Christ, dont la Religion aurait été fondée par Jésus ou même directement – pourquoi pas – par Dieu Lui-Même.

En fait, que demandait Jésus ?

Essentiellement l’observance de Sa Parole dans tout notre comportement. Rien de plus. Mais rien de moins. « Heureux celui qui entend la Parole du Seigneur et qui la met en pratique ! » Quoi qu’en pensent les Catholiques, l’appartenance à une église ou à une Religion déterminée ne faisait pas partie de Son Enseignement, car Ses Paroles relatives à l’Apôtre Pierre – lequel fut le premier à Le reconnaître pour le Christ, le Fils du Dieu Vivant - « Tu es Pierre et sur cette Pierre Je bâtis Mon église » ont, comme tout ce qu’Il a dit, un Sens spirituel et non pas terrestre !

L’église du Christ, c’est tous ceux qui, ayant reconnu Son Enseignement et Sa Personne, s’efforcent ensuite de mettre Sa Parole en pratique, qu’ils fassent ou non partie d’une église, que celle-ci soit catholique romaine, orthodoxe, protestante, ou autre…

Les différentes confessions chrétiennes sont venues ensuite. La nécessité pour les Chrétiens d’organiser leurs Communautés (ou « églises »[1]) – nécessité clairement mise en relief dès les « Actes des Apôtres » et les épîtres de Paul ou de Pierre – n’est pas ici mise en cause, mais ce besoin – purement terrestre - n’aurait jamais dû se confondre avec la vie spirituelle individuelle elle-même.

Le Christianisme est-il une Religion ?

Ce qui est significatif, pour le propos qui nous occupe ici, dans le mot « Christianisme », c’est le suffixe « isme », car il caractérise la volonté, de la part de ceux qui l’ont forgé, de faire de l’Enseignement du Christ un système philosophique et/ou religieux, bref d’en faire une idéologie.

Il est des idéologies spiritualistes et il en est de matérialistes, mais toutes ne sont que des idéologies, c'est-à-dire un assemblage d’idées unies entre elles par des rapports de cohérence interne logique.

En ce sens, le Christianisme est bien une Religion fondée à partir des Paroles du Christ, ce qui ne signifie pas que cela soit la Religion du  Christ.

Car le « Christianisme », en tant que pur Enseignement du Christ Jésus, n’est pas une Religion ni même une idéologie, mais un Message issu de Dieu, une Révélation en provenance de la Lumière.

La « Religion Chrétienne » est-elle supérieure aux autres Religions ?

En tant qu’Enseignement, la Religion qui découle du Message de Jésus a-t-elle plus de valeur que les autres ?

Nous reprenons ici le débat de la question « Toutes les Religions se valent-elles ? », dont celle-ci constitue un cas particulier.

Cette question se pose souvent à propos de Bouddha et du Bouddhisme et de la valeur comparée de celui-ci avec le Message de Jésus.

Vu d’En Haut, Bouddha était un esprit humain de genre « évolué » - c’est-à-dire soumis à une évolution – et non pas un « Dieu ». Il suivit donc le cours normal de la vie humaine sur Terre, au cours duquel il connut l’Illumination. Mais le fait de conférer à son Enseignement, lequel était le fruit de son Savoir découlant de sa propre expérience-vécue, une valeur supérieure ou même seulement égale à celle du Message de Jésus, Lequel était l’Envoyé de Dieu, témoigne tout simplement d’une totale ignorance.

Vu d’en bas, un homme n’est pas capable de discerner la différence de hauteur entre une Montagne et une colline, mais vu d’En Haut – comme l’on dit ! - il n’y a vraiment pas « photo » !

Bouddha, s’il revenait, en tant que tel, sur Terre, avec le souvenir de son incarnation en tant que Gautama Bouddha, serait tout simplement affligé, et même consterné, de voir ces millions d’êtres humains se prosterner devant sa statue en l’adorant comme un Dieu, car lui-même, loin de se considérer comme un « Dieu », se considéra toujours, au contraire, comme un simple Serviteur de Dieu.

Si des êtres humains en sont venus à adorer l’un des leurs, c’est-à-dire un simple être humain comme eux, ce n’est là, une fois de plus, que, en tant que la triste conséquence de la domination de l’intellect, l’évidente expression de l’attristante restriction de la faculté d’entendement, qui, aujourd’hui plus que jamais, prédomine sur la Terre, et dont, hélas, l’humanité à peu près tout entière souffre.

Pourtant, ce fut précisément Bouddha qui, à son époque, s’affranchit de cette affligeante restriction due à la domination de l’intellect, de sorte que, rompant brutalement avec la fausse façon de penser de cette époque, il s’engagea sur le Chemin naturel et normal de la véritable évolution spirituelle, Chemin que lui indiquait explicitement la Création qu’il pouvait contempler autour de lui.

Or, comme bien souvent si ce n’est toujours, ses adeptes venant après lui ne comprirent pas son haut Exemple dans le sens vécu et voulu par lui, mais l’utilisèrent dans le sens contraire, celui d’un culte de la personnalité, lequel n’a, pourtant, jamais pu faire mûrir de réelles Valeurs.

Le fait que certains êtres humains ayant eu l’occasion de connaître de près le Message de Jésus – Lequel était le Fils de Dieu - se soient quand même ensuite tournés vers le Bouddhisme est assez attristant. Cela prouve, tout simplement, qu’ils se sont montrés incapables de reconnaître le haut Message de Jésus et ne seront vraisemblablement, en conséquence, pas non plus capables d’accueillir les présentes explications et indications.

Il faut, bien sûr, admettre que la haute Sagesse du Message Divin, dans sa Simplicité, demande, selon la Promesse de Jésus Lui-même, à être « trouvée » dans Son Message. Car Jésus a dit : « Cherchez et vous trouverez ! » Il en ressort clairement que celui qui n’est pas capable de sérieusement chercher, aussi longtemps qu’il ne sera pas capable d’une Recherche plus sérieuse, ne trouvera évidemment pas !

Si l’on considère les adeptes européens de l’Enseignement bouddhiste, ils avaient l’Enseignement de Jésus à portée de leurs mains, mais il ne leur a sans doute pas paru suffisamment « exotique »… C’est pourquoi ils lui ont préféré un Enseignement venu de l’Est... Pourtant, le Message de Jésus est issu d’une telle Hauteur que seule une disposition tout à fait particulière, remplie d’Humilité, permet de véritablement le recevoir. Cela veut dire que de nombreux Chrétiens de façade, même s’ils ont extérieurement préféré l’Enseignement de Jésus dans lequel, de par leur éducation, ils ont été élevés, ne l’ont, en réalité, pas non plus reçu.

Et si des êtres humains ne comprennent pas un Enseignement, ils vont, « tout bêtement », passer devant en souriant du haut de leur présomption. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que, du fait de leur étroitesse, ils ne soient capables de « chercher » et, par conséquent, de « trouver » que dans l’Enseignement d’un petit esprit de genre « évolué », dont le niveau ne peut aucunement soutenir la comparaison avec celui d’un véritable Envoyé Divin.

L’Enseignement, même juste, provenant d’un être humain, correspond, tout simplement, au niveau atteint par eux-mêmes. L’Enseignement Divin est beaucoup trop haut pour eux, et c’est pourquoi ils ne s’y reconnaissent pas.

Dans l’Enseignement de Bouddha, il y a une tentative d’élévation – en l’occurrence réussie ! - depuis le niveau de départ de Bouddha jusqu’au niveau atteint par lui. Il y a donc un plafond impossible à dépasser. Au contraire, dans le Message d’un Envoyé de Dieu, que ce soit le Fils de Dieu ou le Fils de l’Homme, le Mouvement part du Haut et descend vers le bas sans jamais rencontrer de limite.

L’effort à fournir pour pouvoir s’en saisir est donc sans commune mesure. Ainsi l’Enseignement de Bouddha n’est pas un Message venu de la Lumière, mais seulement le résultat de ses propres expériences-vécues ! C’est pareil pour Mahomet. Tous deux, en tant que Préparateurs du Chemin de la Lumière, ont suivi le bon Chemin ; mais leurs Paroles furent faussement interprétées  par leurs adeptes et ainsi faussement retransmises. D’où le caractère incertain des Enseignements bouddhiques actuels et du Coran.

Ainsi, il apparaît clairement que l’Enseignement de Jésus provient de la Source la plus haute, ce qui n’est pas le cas pour de simples Prophètes. Cela ne veut pas dire que la Religion qui s’est ensuite développée sur la Base de cet Enseignement soit supérieure aux autres, car seul l’Enseignement du Christ provient de la Source la plus haute, pas ce que les églises ont ensuite rajouté ou altéré !

Les Religions sont-elles utiles ou même indispensables ?

Spirituellement, chaque personne humaine est seule. Cela correspond aux Lois. La responsabilité individuelle, par définition, ne se partage pas. La Religion - on l’a vu - est ce qui relie l’individu au Cosmos et à la Divinité. Mais la Religion est aussi nécessairement un phénomène collectif – à l’exception, toutefois, des Religions « naturelles » propres à chaque individu, parce que non codifiées et non écrites, basées sur la seule perception individuelle – parce qu’elle suppose une église, c'est-à-dire une assemblée constituée avec sa hiérarchie, sa structure, son organisation, ainsi qu’un clergé, mais aussi des écrits, des codes, des règles, des rites, constituant autant de manifestations des autorités religieuses incarnées par les prêtres, les papes, les ‘’gourous’’, etc…

Car ce qui est révélé par ou dans une Religion, c’est à l’évidence ce que l’individu n’a pas été capable de trouver ou de discerner tout seul.

La Religion joue donc un rôle de béquille. La Foi est individuelle, mais l’être humain a (souvent) besoin de la Parole écrite et du culte.

C’est sans doute pourquoi à la question : ‘’Peut-on conseiller aux chercheurs de prendre part aux offices religieux?’’, il est possible de répondre que le Chemin de la Vérité passe aussi, ne serait-ce que momentanément, par les Religions et les églises. Tout dépend où l’être humain en est arrivé dans son cheminement. La fréquentation de certains offices de certaines églises peut, parfois, aider à la réelle progression de l’être humain, dans la mesure où elle lui procure vraiment une Heure de Recueillement, où elle l’incite à momentanément se détourner de toute préoccupation d’ordre terrestre et à rechercher la Liaison avec la Lumière. Ceux que cela aide n’ont donc pas de raison de s’en abstenir. La réception d’un Bienfait spirituel est proportionnée au degré d’ouverture individuelle de chacun.

C’est tout particulièrement ici que l’on touche le rôle, l’importance de la Religion en général et des Religions constituées en particulier. C’est le genre personnel de chacun qui lui fera préférer une Religion du genre que nous avons qualifié de ‘’naturel’’ (Communion avec la Nature), ou plutôt une Religion basée sur une Révélation ou un Message, avec un culte collectif dûment organisé avec des formes bien précises.

La question, en effet, est celle-ci : Faut-il prier Dieu de préférence dans un Temple, une église, une mosquée, une synagogue, plutôt qu’en pleine Nature, en écoutant de la Musique plutôt que dans le Silence, à genoux plutôt qu’assis, en commun avec d’autres plutôt que solitaire ?

C’est là une affaire de forme, donc de convenance personnelle. Ce qui compte, c’est le résultat, c'est-à-dire la qualité de la Prière et de la relation avec Dieu, l’intensité et la ferveur et la pureté de l’Intuition. Que chacun choisisse donc ce qui lui convient le mieux en vue d’accroître la valeur de sa relation avec son Dieu.

Certains croyants ne peuvent se recueillir que dans la forêt, d’autres au bord de la mer, d’autres encore en écoutant de la (belle) Musique. Il y en a au moins autant qui ne peuvent effectivement se recueillir que dans les églises. Pour ceux-là, la fréquentation de l’église est un Bien.

Dans toutes les confessions religieuses, il existe de vrais ‘’Appelés’’. Chaque être humain doit apprendre à développer en lui sa vie intérieure, à soupeser et à examiner la valeur - ou l’absence de valeur - des enseignements qui lui sont présentés. Car c’est lui qui est responsable de ce qu’il croit, et personne d’autre. S’il s’en donne la peine, l’être humain peut avoir l’intuition très exacte de ce qui est juste et vrai ou pas.

Aller à l’église ne suffit pas à apporter le Salut à l’être humain. Cela ne lui sert à rien s’il y va comme un automate. Il doit devenir, lui aussi, comme Bouddha, « éveillé ».

C’est à chacun, individuellement, de décider s’il va vers le Haut, vers la Lumière, ou en bas, dans les ténèbres. Car il n’y a que deux directions. Même si, momentanément, un être humain sincère dans sa Quête se trompe en recherchant laquelle est la vraie Religion,, cela n’est pas grave, car, bien souvent, « Le Podium de la Vérité est précédé des marches de l’erreur », ou encore « Les marches de l’erreur conduisent aussi au Podium de la Vérité ».

Les Religions dispensent souvent de bons Enseignements, mais les êtres humains, les « fidèles » de ces églises, sont intérieurement des morts. S’ils raniment la Vie en eux, ils trouveront aussi dans les Religions ce dont leur esprit a besoin pour son Ascension.

Les Religions peuvent donc être utiles, mais est-il indispensable d’appartenir à une Religion ?

La réponse découle tout naturellement de ce qui vient d’être dit : c’est bien évidemment non. Le meilleur peut devenir le pire, dès lors où il s’y mêle la contrainte, qui, dans ce domaine comme dans tous les autres, est contre nature.

C’est donc là une question individuelle ; ce qui est profitable à l’un ne convient pas à l’autre. C’est à chacun de trouver seul ce qui est bon pour lui, y compris la solitude si c’est ce qui lui faut, au moins temporairement.

Existe-t-il une Religion universelle ?

Sans doute la ‘’Religion Naturelle’’ pourrait-elle prétendre à cette appellation. En ce qui concerne les Religions révélées, en général, chacune exclut les autres ou s’en démarque. Il est facile de comprendre que chaque Religion se constitue, en réaction contre la mentalité ambiante, autour d’un Prophète et de son Message. Tout ce qui n’est pas le Prophète et son Message est alors jugé faux ou inintéressant, ou, dans le meilleur des cas, d’un intérêt secondaire, si l’église et le clergé qui véhiculent la Religion ne sont pas trop sectaires. Tel est le cas, par exemple, de l’Islam à l’égard du Christ et de Son Message.

Il existe, pourtant, des Religions « syncrétistes » - ou qui se veulent telles - qui essaient d’intégrer les acquis des Religions antérieures. Peuvent-elles être qualifiées de Religions « universelles » ? Elles ne pourraient réellement l’être que si l’ensemble de l’humanité spirituelle pouvait les reconnaître comme telles. Mais à ce moment-là, logiquement, elles ne pourraient plus être nombreuses ou même seulement quelques-unes. Logiquement, il ne devrait plus n’y en avoir qu’une seule.

Certainement, la grande Religion Universelle reste à venir, même si le germe en a déjà été semé. Elle réunira l’ensemble des Peuples de la Terre – après la séparation des boucs d’avec les brebis – dans la même Foi en la même Parole, sous la houlette du Fils de l’Homme, le Roi des Rois annoncé.

Faut-il changer de Religion ?

Pour pouvoir changer de Religion, il faut d’abord en avoir une. Ceux qui n’en ont pas ne se poseront donc pas la question. Ou alors ils se demanderont s’ils doivent embrasser une Religion. C’est naturellement là une affaire de conscience individuelle liée à l’existence du libre vouloir reconnu à l’individu dans les pays où l’état n’est pas totalitaire.

Un changement de Religion ne doit, bien sûr, pas être lié à la fantaisie. C’est là une affaire très sérieuse, que peut seulement justifier une prise de conscience à un moment donné, laquelle doit constituer une étape dans l’évolution spirituelle globale de la personne, laquelle s’étale sur de nombreuses vies... Il n’y a pas de règle. Seule l’intuition du moment doit compter - et surtout pas des critères sociaux ou simplement culturels.

Une fois la prise de conscience intervenue, il faut abandonner une Religion qui ne convient plus et en embrasser une autre si elle convient mieux, en ne perdant pas de vue qu’une Religion n’est pas un but en soi mais seulement un moyen en vue de l’évolution et de la maturation spirituelles, et qu’un esprit déjà mûr trouve en lui-même la Religion qui le relie à son Dieu. Car, en chaque être humain se trouve le propre Autel de sa Religion personnelle et cet Autel, c’est sa propre Faculté d’Intuition.

D’une Religion à l’autre : les Virages des Mondes

La Révélation Divine est continue. Au fur et à mesure de l’histoire de l’humanité et de son évolution progressive – ou de l’évolution qu’elle aurait dû atteindre -, Dieu envoya des Prophètes en vue de faire progresser l’humanité dans le Savoir jusqu’à la parfaite Reconnaissance de DIEU.

Toutefois, Il fut ‘’contraint’’ – par Amour – de modifier Son Plan à maintes reprises, car l’humanité se révèle incapable – suite aux funestes conséquences du péché héréditaire – de suivre la progression prévue. Il dut instaurer des ‘’classes de rattrapage’’ et ‘’de perfectionnement’’.

Prenons un exemple : La Venue du Fils de Dieu Jésus correspondait à un Virage des Mondes, puisqu’elle permit à certains de gravir un palier important dans la Reconnaissance. Mais, en même temps – et même surtout -, c’était une Mission de Secours, car l’Incarnation du Fils de Dieu n’était, au départ, pas prévue.

S’il ne s’était agi que de cela, un Prophète – par exemple un esprit issu du Spirituel-Originel[2] - aurait suffi pour faire progresser le Savoir, mais ainsi qu’en témoigne la Parabole des vignerons homicides, pour la Mission de Secours, la Présence sur la Terre du Fils de Dieu était devenue indispensable.

Il s’agissait, en effet, d’établir une « Tête de Pont » pour la Lumière sur la Terre, deux Millénaires avant que le Jugement ne commence, et, pour cela, un simple Prophète, même issu des Plans Supérieurs, n’aurait pas suffi ; la Force de l’Envoyé Divin était indispensable.

En ce qui concerne la Reconnaissance, le palier précédent fut franchi, cinq à six siècles avant la Venue de Jésus, sous l’impulsion quasi-simultanée, en quatre endroits différents de la Terre, de Miang-Fong au Tibet (c’est lui qui est à l’origine des Monastères tibétains), de Bouddha en Inde, de Zoroastre en Iran et de Lao-Tsé en Chine.

Mais, après Jésus, l’incarnation de Mahomet en Arabie – qui avait été Nathanaël le Disciple de Jésus – n’était pas destinée à faire progresser la Connaissance. C’était là un « cours de rattrapage forcé » destiné à ceux, Juifs et Chrétiens, qui avaient manqué, plus de six siècles plus tôt, l’occasion offerte par Jésus mais qui étaient encore capables de se réveiller sous l’impulsion salutaire de la thérapie de choc de l’Islam : « Se soumettre » enfin aux Lois Divines ou disparaître !

La Religion au cours des réincarnations

La question se pose de savoir si une âme se réincarne toujours nécessairement dans la même Religion que précédemment.

Bien que cette question puisse paraître « naïve », il est quand même important d’y répondre parce qu’à ce sujet des opinions bornées mais très répandues doivent être rectifiées. Là aussi, le Nouveau Savoir permet de clairement établir ce qui suit :

Fondamentalement, les réincarnations ne se déterminent pas en fonction de l’appartenance religieuse de la vie précédente, mais essentiellement en fonction de la maturité atteinte par l’esprit au moment de sa réincarnation, ainsi qu’en fonction des qualités et des défauts qui sont les siens, soit qu’il se les est acquis au cours de sa dernière vie, soit qu’il les avait déjà.

Lors des réincarnations, ce qui importe c’est donc le degré de maturité ainsi que la nature des qualités et des défauts d’une âme ; c’est en fonction de cela que la Loi de la Force d’Attraction du Genre Semblable va activer ses effets pour cette âme. Elle ne va pas s’occuper des éventuelles opinions religieuses ou de la confession particulière de la personne concernée, lors de sa vie antérieure ….

Les appartenances religieuses, tout comme les nationalités, sont des choses purement terrestres. La réincarnation ne s’occupe pas de cela. Ce qui pour l’opinion humaine terrestre est important, vu d’En Haut ne l’est pas. Très souvent, un Chrétien sera juif dans une vie terrestre ultérieure, pour, plus tard, de nouveau redevenir chrétien, ou bien l’inverse, et c’est pareil pour les adhérents des autres Religions. Toutes sortes de combinaisons sont possibles.

En ce qui concerne les réincarnations, si des cas existent où des esprits humains conservent la même appartenance religieuse de vie en vie pour la raison déterminante qu’ils continuent à l’approfondir, ils sont tellement rares qu’ils ne peuvent être considérés comme significatifs ! Cela en dit long sur la profondeur des appartenances religieuses ! Le concept de « Religion sociologique » joue ici à plein. Et lorsque l’on songe que les êtres humains s’entretuent pour des soi-disant valeurs, ou plutôt pour des valeurs soi-disant spécifiques, qu’ils trouveront tout aussi bien, dans leur vie suivante, dans une Religion qu’ils auront précédemment combattue, l’on reste confondu…

Et c’est bien pourquoi il est absurde d’affirmer que les Juifs exterminés par les Nazis dans les camps de concentration au cours de la guerre de 1939-1945 expiaient ainsi le crime de la crucifixion commis à l’encontre du Christ Jésus. Pour la plupart d’entre eux, même si certains d’entre eux pouvaient être incarnés sur Terre à ce moment-là, ils n’étaient pas forcément juifs à l’époque de Jésus et n’étaient pas obligatoirement en Palestine, alors que cela pouvait, par contre, être le cas de certains de leurs bourreaux…

Indépendamment de la grandeur qui réside dans les Processus Cosmiques régissant les réincarnations, ces circonstances prouvent tout simplement qu’une opinion religieuse spécifique ou l’appartenance à une église ou Religion déterminée n’a que peu de rapport, voire même aucun, avec la valeur ou l’absence de valeur réelle d’un esprit humain.

En outre, cela montre aussi que la haine religieuse, tout comme la haine nationale, est quelque chose de ridicule, bas et absurde.

Et cela montre surtout qu’à de très rares exceptions près les appartenances religieuses ou nationales ne peuvent réellement devenir vivantes chez l’être humain terrestre, sinon leur influence devrait être beaucoup plus puissante, pénétrer plus profondément son être intérieur et se prolonger bien plus longtemps… Lorsque l’on observe une population donnée, surtout à la présente époque de « mondialisme », l’on peut voir que rares sont ceux qui conservent un profond ancrage dans leur terroir et leur culture, nationale ou même simplement régionale, de sorte qu’ils aient, en bien des endroits, constamment à souffrir de l’indifférence de leurs compatriotes à l’égard des valeurs spécifiques qui les font vibrer...

Quant à la Parole Vivante de Dieu, amenée par le Fils de Dieu ou par le Fils de l’Homme, elle ne peut pas surgir d’une Religion déterminée ayant pignon sur rue ! La Parole Vivante n’a rien à voir avec cela. Les Paroles de Jésus relatives à une « église » n’ont pas été comprises dans leur juste sens, lequel était uniquement spirituel ! Cela n’a jamais désigné la seule « église catholique, apostolique et romaine », ni aucune autre en particulier !

Ceci nous confirme la relativité des Religions et des appartenances religieuses. L’idée centrale qui se dégage est que la Religion n’est, fondamentalement, pas l’affaire de Dieu mais celle des êtres humains !

Dieu S’exprime à l’être humain par Sa Parole révélée et par Sa Création. La Religion est ce que l’être humain comprend, est capable de comprendre ou a compris de la Parole de Dieu, du Langage que Dieu lui parle. La Religion ne renseigne pas sur le Message de Dieu ou Sa Volonté, mais uniquement sur ce que l’être humain a saisi ou compris de la Parole et de la Volonté Divines !

Ces mêmes êtres humains s’imaginent aussi sans doute que c’est dans leur confession religieuse que doit surgir l’Envoyé de Dieu annoncé et que c’est leur chef religieux, pape ou autre, qui leur indiquera le lieu, le moment et la Personne ! Comme si le Christ Jésus fut présenté au Peuple juif et au Monde par le Sanhédrin, alors que c’est précisément le Sanhédrin qui fut le principal acteur de son arrestation et de son ignominieuse condamnation à mort ! La Parole Vivante n’a rien à voir et ne veut rien avoir à faire avec les Religions et les autorités religieuses. Que celles-ci se considèrent donc avec plus de modestie !

Le Fils de l’Homme doit-Il fonder une Religion ?

Est-elle encore nécessaire cette question ? évidemment non ; le Fils de l’Homme ne peut pas fonder de Religion. La Parole de Dieu n’apporte pas une nouvelle Religion. Jésus, Lui non plus, n’a pas fondé de Religion nouvelle.

Par contre, la Parole de Dieu doit être, pour tous ceux qui ont la Grâce de pouvoir l’entendre ou la lire, le Flambeau à l’aide duquel ils peuvent trouver le vrai Chemin les conduisant vers les Hauteurs auxquelles ils aspirent.

La Parole de Dieu donne, en toute Simplicité, une claire Image de toute l’Auto-activité des Lois agissant dans la Création, Auto-activité qui porte la Volonté de Dieu et permet à l’être humain de distinctement reconnaître les chemins qui sont bons pour lui.

La Parole de Dieu comble les lacunes de la Connaissance, demeurées dans les âmes humaines semblables à de brûlantes questions restées sans réponses et qui tourmentent tout être humain sérieux dès lors où il commence à réfléchir un tant soi peu.

Elle apporte les Réponses qui font naître dans l’âme humaine la Clarté, la Sérénité et l’équilibre.

Bref : Elle donne un Message, un Message issu des plus hauts Sommets.

Les Commandements de Dieu

Dans la matière grossière (le Monde gros-matériel), il nous faut plus de Commandements qu’il n’en faut dans le Monde fin-matériel (l’Au-delà), où tous les esprits humains ne peuvent faire autrement que fréquenter ceux de même genre ; encore que celle-ci comporte de nombreux degrés et se présente, de ce fait, sous des aspects fort différents.

Dans le même ordre d’idées, l’on peut ajouter que plus l’humanité s’éloigne de la Lumière, plus il lui faut aussi de Commandements.

Lorsque l’on songe que les Incas n’eurent besoin que de 5 Commandements, que Hjalfdar, à l’époque préhistorique, n’en reçut que 7 et que Moïse en reçut 10 pour les Hébreux d’abord et toute l’humanité ensuite, l’on peut mesurer la décadence progressive...

Les 10 Commandements donnés à Moïse sont toujours valables.

En plus du Décalogue, Jésus apporta un nouveau Commandement : ‘’Tu aimeras Ton prochain comme Toi-même.‘’

Bien évidemment, le Fils de l’Homme - réalisant en cela la Prophétie de Jésus Qui déclara : « Il vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que Je vous ai dit. » (Jean, Chapitre XVI), et annoncé par Lui - reprend cet Enseignement central de Jésus.

Les nouveaux Commandements sont :

« Gardez le foyer de vos pensées pur, vous fondez ainsi la Paix et vous êtes heureux ! »

« Il vous est accordé de parcourir la Création ! Allez-y de telle façon que vous n'infligiez pas de peine à autrui, afin de réaliser ainsi un quelconque désir ! »

« Soignez correctement les biens qui vous sont confiés sur Terre, parmi lesquels compte aussi le corps terrestre. »

« Ne vous laissez jamais assujettir par la jouissance, mais ne prenez, au contraire, dans la vie terrestre, que ce qui vous est nécessaire pour l'entretien des Biens qui vous sont confiés et pour leur développement. (…) Ne laissez jamais la jouissance devenir un penchant ; alors vous demeurez libres des chaînes qui vous retiennent. »

« Ainsi, pour chaque Aspirant à la Lumière, cela doit-il devenir un Commandement que de n'agir que parcimonieusement en offrant le "Tu" familier à son prochain. Soyez prudents avec le "Tu" familier! Son observance vous protège de beaucoup de souffrance! Elle peut abréger une Ascension spirituelle de milliers d'années! Ne l'oubliez jamais, même si, aujourd'hui, vous n'en comprenez rien. »

« Un être humain ne doit jamais vivre avec un autre être humain qu'il ne peut pas estimer ! »

Ce sont ces six précieux Commandements qui constituent la Loi Nouvelle, qui s’ajoute à l’ancienne dans le sens d’une continuation de l’édification. En réalité, les Commandements nouveaux étaient contenus dans les anciens. Mais puisque les êtres humains n’ont pas su les y voir, il était bon qu’ils soient consignés « noir sur blanc ».

La nécessité pour la Lumière d’être de plus en plus précise découle aussi de la tendance - due au péché originel - pour l’être humain à vouloir ‘’interpréter’’ avec les arguties de son intellect dominateur et ainsi à déformer les Lois et les Commandements.

« Interpréter » équivaut toujours pour l’être humain à déformer dans le sens d’un accommodement à l’égard de ses faiblesses ou dans un sens de domination des âmes par les autorités ecclésiastiques.

Ce n’est pas une mince tâche que de restituer les Commandements et les anciens Enseignements dans leur juste sens, sans les déformations que, durant des milliers d’années, l’intellect humain leur a fait subir.

Le Peuple de Dieu : Une Réalité spirituelle

L’église du Christ existe, c’est une réalité spirituelle. Elle est constituée par l’ensemble des êtres humains – quelle que soit leur confession religieuse ou leur absence de confession – qui se réclament de la Parole du Christ et s’efforcent de la mettre en pratique.

Le Peuple de Dieu existe aussi et c’est aussi une Réalité spirituelle. Il est constitué par l’ensemble des êtres humains qui reconnaissent la Vérité et s’efforcent de vivre conformément à son Enseignement.

Le Peuple de Dieu sur Terre peut donc se définir comme l’ensemble des êtres humains de la Terre qui ont reconnu la Vérité, se sont engagés à vivre conformément à son éthique et s’efforcent quotidiennement de tenir leurs promesses. Tout être humain qui est Adhérent de la Vérité fait donc, de ce seul fait, partie du Peuple de Dieu, qu’il fasse ou non partie d’une organisation ou d’une association religieuse ayant pour but la promotion et la mise en pratique d’une manière de vivre conforme à la Volonté Divine.

Faut-il le préciser ? Il n’y a aucune incompatibilité – bien au contraire ! – à simultanément faire partie de l’église du Christ et du Peuple de Dieu, car, en réalité, c’est une seule et même chose ! Qui vit le pur Enseignement du Christ Jésus – qu’il fasse ou non partie d’une église ou d’une Religion – vit, dans la même mesure, l’Enseignement du Père donné dans les Dix Commandements ainsi que dans celui du Saint Esprit, et, inversement, quiconque vit les Commandements, anciens ou nouveaux, en esprit et en vérité, sera le plus fidèle des Chrétiens !

 

 

CONCLUSION

Si elles ne peuvent être considérées comme indispensables dans l’absolu, les Religions pourraient, par la vertu d’une authentique pratique religieuse, être souvent bien utiles dans les faits, si elles ne dégénéraient à devenir, presque toujours, des formes vides et rigides, génératrices de sclérose et de routine de la foi, avec tout son cortège de dogmatismes aliénants et d’idées fausses en tous genres, qui prédominent, hélas, bien davantage que le Mouvement spirituel et le vivant Enthousiasme pour la Lumière, la Vérité et la Vie.

 

                              

Pierre Le Dantec



[1] Le mot « église » vient du mot grec « ecclesia » signifiant : « communauté ».

[2] Spirituel-Originel : Plans de la Création plus élevés, se trouvant encore au-dessus du Paradis des esprits humains de genre « évolué ».