MALLONA
La Planète explosée


AVANT-PROPOS
de Léopold ENGEL


Suite aux réactions de quelques lecteurs, afin de dissiper toute ambiguïté éventuelle, les responsables du site précisent ici que "L'Appel des Hauteurs" n'a aucun lien particulier avec Leopold Engel ou une organisation fondée par lui.
De même qu'un lingot d'or demeure un lingot d'or quelle que soit la main qui le porte, l'intérêt d'un texte, comme de toute œuvre, réside dans ce qu'il dit et non dans le fait de savoir qui en est l'auteur et ce qu'il a pu dire ou faire par ailleurs. D'autre part, en l'occurrence, Leopold Engel n'est que le rapporteur des propos de la voyante, et non leur auteur !


Le remarquable phénomène de la psychométrie, cette faculté de voyance qui permet à un médium de faire revivre le passé dans le présent, avait depuis toujours excité mon intérêt. Un vif désir s'éveilla en moi de pouvoir personnellement observer des images psychométriques ou, à tout le moins, de découvrir un médium qualifié qui possédât indubitablement cette faculté. Tous les essais que je fis pour développer en moi cette forme de voyance échouèrent complètement. Il ne me resta donc que la deuxième alternative. Je fis de longues recherches pour découvrir une personne vraiment douée, sans soupçonner à quel point la réalisation de mon désir était proche.

Pourtant, avant de raconter la découverte de ce médium, grâce auquel la révélation des visions remarquables qui vont suivre fut rendu possible, il est indispensable de jeter un bref regard sur la nature de la psychométrie.

C'est un fait affirmé par nombre de religions que tous les événements qui eurent lieu autrefois n'ont nullement disparu sans laisser de traces dans le temps, mais que, au contraire, ils subsistent pour ainsi dire photographiés quelque part dans l'univers

De chaque pensée, parole ou acte, de chaque événement émanent des ondes qui sont émises dans le continuum espace-temps. Si on parvenait à capter ces ondes et à les transmettre à un appareil approprié, c'est-à-dire à un récepteur, la même image, quelle que soit la distance, pourrait être reconstituée, telle qu'elle fut émise par la source même de ces ondes. Une telle invention serait à l'origine d'un art nouveau, art que les facultés psychométriques de l'être humain sont précisément capables d'exercer à la perfection. Car celles-ci ne sont pas seulement capables de faire revivre des faits récents, mais aussi ceux du passé le plus lointain, étant donné que les images émanant d'un événement et projetées dans l'espace-temps peuvent être captées et reconstituées par les subtiles facultés psychiques de l'être humain, de façon à redonner l'image même de cet événement [Voir les recherches de Maurice Maeterlinck sur ce sujet dans LA VIE DE L'ESPACE.].

Même si les lois qui régissent ces sortes de phénomènes échappent encore à notre compréhension, leurs manifestations n'en existent pas moins. Il existe en effet des personnes qui, lorsqu'elles portent un objet quelconque à leur front en désirant vivement obtenir des renseignements précis sur son origine, voient passer devant leur esprit l'histoire de l'objet en question, en tableaux clairs et vivants.

C'est cette faculté que l'on nomme la vision psychométrique. Elle fut étudiée en Amérique, en particulier par le docteur Buchanan, qui la formula en quelques règles grâce auxquelles les expériences les plus remarquables furent réalisées.

La destruction de Pompei, des éruptions volcaniques aux temps préhistoriques de notre planète furent ainsi décrites par des personnes douées de facultés psychométriques. Lors de ces expériences, les circonstances prouvèrent clairement que les descriptions faites avaient une autre cause que l'imagination surexcitée des médiums, car les connaissances personnelles de ces médiums étaient bien trop insuffisantes en ce qui concerne les événements décrits, pour qu'on puisse en inférer que ces images provenaient uniquement du jeu de leur imagination.

Il est facile de comprendre que le désir de prouver la vérité, ou l'erreur, de telles manifestations soit extrêmement vif chez le chercheur qui étudie les problèmes de l'âme humaine, de ses facultés inconnues, et qu'il s'efforce de les expliquer d'une manière conforme aux lois naturelles.

En vue de ces recherches, je m'étais associé depuis des années avec un ami d'une haute culture scientifique, à qui la profession médicale permettait de jeter un regard dans les régions obscures de l'inconscient de l'être humain. Grâce à quoi ses travaux échappaient aux reproches que ses adversaires pouvaient lui dresser d'observations erronées. Ils ne pouvaient pas davantage l'accuser de s'illusionner ou de surestimer les résultats obtenus.

Dans sa propre famille, nous fîmes des expériences de psychométrie avec des résultats stupéfiants. Très vite, on effet, sa fille se révéla comme étant un médium remarquable qui, en demeurant dans un état de conscience parfaitement lucide, était capable de fournir des renseignements avec une exactitude surprenante sur l'origine d'un objet quelconque et surtout, en ce qui concernait son histoire. Les communications fournies par la jeune femme se limitèrent d'abord à des circonstances quotidiennes, dont l'exactitude pouvait être contrôlée, et qui nous étaient connues. Puis, nous passâmes à des objets dont l'origine nous était inconnue, mais que nous pouvions contrôler ultérieurement. La plus grande exactitude fut toujours constatée.

Je me souviens parfaitement d'une des premières expériences, car elle est très caractéristique de cette sorte de vision et, en même temps, elle prouvait que nous ne nous illusionnions point.

Nous avions acheté une statuette chez un modeleur de figurines en plâtre. La vendeuse nous l'avait remise sans nous donner aucun renseignement. A la maison, nous demandâmes à la jeune femme de nous donner une description succincte de son origine. Nous connaissions le modeleur et nous pouvions vérifier les indications données.

La jeune fille posa la statuette contre son front, ferma les yeux et nous raconta immédiatement qu'elle voyait le magasin dans lequel nous avions acheté l'objet. Nous étions présents tous les deux, on nous remettait la figurine qui fut payée deux marks. Puis, l'image changea : un homme barbu, vêtu d'une blouse blanche de travail se trouvait seul dans le magasin. C'était le modeleur que nous connaissions. Une femme - sa femme - entra par une porte située dans le fond du magasin, en tenant à la main la statuette que nous avions achetée. Elle disait à son mari qu'elle avait gagné cette figurine à une tombola de bienfaisance et qu'elle ne savait qu'en faire. Elle déclara : "Peut-être quelqu'un l'achètera-t-il ?" Son mari se mit à rire, l'appela sa petite femme pratique. Il posa la statuette sur la table et en écrivit le prix sur le socle : deux marks.

Je vois maintenant une grande salle - de longues tables recouvertes de dons - à une table, on vend des billets de loterie - la dame du magasin arrive - elle achète cinq billets, les ouvre - deux sont gagnants - elle se rend à la distribution des lots - ah ! la statuette est là ! on la lui donne ainsi qu'un petit sac de cuir.

L'origine de la statuette fut encore mieux décrite, en remontant toujours plus loin dans le passé. Mais il est inutile de raconter les détails antérieurs, car il ne nous fut plus possible de vérifier l'exactitude des renseignements recueillis. Cependant, nous étions en mesure de le faire pour tout ce qui vient d'être dit. Et tout correspondait parfaitement.

Depuis longtemps déjà, nous étions persuadé que notre médium possédait d'une façon absolument sûre le don de voir à distance, de multiples témoignages le prouvant de manière frappante. Un jour, l'idée me vint de donner au médium une bague à examiner. Cette bague, dont la pierre était remarquable, avait intrigué bien des archéologues.

L'anneau portait une gemme antique : sur un fond blanc se détachait une noble tête brune en relief, d'un profil remarquable, coiffée d'un casque curieusement orné. La pierre n'était pas une agathe, dont les veines bariolées sont parfois employées pour la représentation de sujets de ce genre, mais une pierre dont l'origine n'est pas déterminable. C'est au quartz qu'elle ressemble le plus, bien que la pierre en question ne réagisse pas à l'acide chlorhydrique. Le visage et l'ornementation du casque n'ont rien de commun avec les camées d'aucun musée connu, ce qui fait que les archéologues n'ont jamais rien pu affirmer de précis au sujet de cette bague ancienne, d'une époque indéterminée.

La jeune femme examina l'anneau ainsi que la pierre qu'il portait. C'est alors que les images les plus saisissantes lui apparurent. Nous avons rassemblé ces descriptions dans les pages de ce livre d'une façon ordonnée permettant d'en découvrir la continuité. Grâce à la psychométrie, il nous est ainsi possible de jeter un regard sur un monde qui nous est complètement étranger.

Ces visions nous conduisent sur une planète qui appartint autrefois à notre système solaire, planète qui fut détruite il y a bien longtemps, par la faute des hommes qui l'habitaient. Elles constituent un effroyable témoignage, montrant jusqu'où la folie et la dépravation de l'homme peuvent conduire lorsqu'il se croit supérieur à la Force divine qui régit tout.

Les faits psychométriques prouvent (que l'on compare avec l'exemple donné) que les événements se présentent à la voyante en remontant toujours plus loin dans le passé, c'est-à-dire qu'ils se présentent en rétrogradant. Comme, en réalité, tout récit suit exactement le chemin inverse, toutes les visons ont été rétablies dans un ordre chronologique normal, dans le cours de l'action qui suit. Elles ont été replacées dans le sens auquel le lecteur est habitué: du passé vers l'avenir, et non point en rétrogradant.

La rédaction des descriptions a en outre été parfois nécessaire, soit parce que certaines scènes furent seulement décrites en quelques brèves phrases, soit au contraire parce que les longs dialogues des acteurs de l'histoire, dialogues qui furent pris en sténographie, risqueraient de fatiguer le lecteur dans leur texte original.

La tâche du rapporteur fut d'offrir un ensemble cohérent. J'espère avoir exécuté cette tâche sans avoir rien omis ni ajouté aux visions psychométriques de la voyante.

Puisse le lecteur trouver de l'agrément à ce travail, mais puisse-t-il plus encore tirer un enseignement des descriptions qui vont suivre.

Léopold ENGEL

MALLONA