Léopold ENGEL
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MALLONA
La Planète explosée


INTRODUCTION
par Jean CHOISEL


La "Conquête de l'Espace" est à l'humanité du XXème siècle ce que la construction de la Tour de Babel fut à l'humanité antédiluvienne. Elle est une nouvelle tentative de "monter jusqu'au ciel", autrement dit, une tentative de domination du cosmos à l'aide de techniques matérielles inventées par l'intellect humain, tentative qui se terminera fatalement comme jadis, c'est-à-dire dans la plus grande confusion générale.

Cette entreprise exige en effet l'investissement de capitaux de plus en plus fabuleux, prélevés sur les fonds publics, justement à l'époque où 2/3 de l'humanité meurt de faim, et au moment où la crise monétaire et économique mondiale va plonger la civilisation occidentale dans des difficultés croissantes où elle risque de s'engloutir.

Toutefois, quels que soient les espoirs des hommes, éperdus d'admiration devant les incontestables prouesses de la technologie moderne, les succès enregistrés lors des premiers vols pour la conquête de l'espace ne devraient pas nous faire oublier les innombrables difficultés qui restent encore à surmonter pour vaincre réellement l'espace et la nature, comme l'homme moderne a la prétention de le faire.

Nous n'en voudrions donner ici que quelques brefs exemples : c'est seulement après avoir fait pendant un temps assez long l'expérience de l'apesanteur dans l'espace que l'homme a vraiment compris l'importance physiologique de la gravitation, Soustrait à son influence, le corps humain est sujet à de nombreux troubles : le nombre des globules rouges décroît, le sang s'accumule dans le thorax, les parois des cellules s'affaiblissent, les muscles (y compris le muscle cardiaque) perdent leur tonus, leur vigueur, tandis que les os éliminent le calcium qui les constitue et deviennent de plus en plus minces et fragiles.

Au cours des huit jours que Gémini V a passé sur orbite terrestre, les cosmonautes Cooper et Conrad ont éliminé 24% des minéraux qui constituaient leur squelette. Pratiquement le quart, rien qu'en huit jours ! Les choses se passent comme si l'espace imposait à ceux qui tentent d'y vivre l'état de désincarnés !

Lors de missions spatiales ultérieures, l'exercice physique que l'on recommanda aux astronautes de pratiquer, ainsi qu'un régime riche en calcium, ont permis de compenser en partie cette déperdition. Mais celle-ci n'en demeure pas moins préoccupante.

Imperceptiblement affaibli par un séjour de 23 jours dans l'espace, le cœur des trois cosmonautes soviétiques de Soyouz 11 qui, dans l'apesanteur, accusait pourtant un fonctionnement en apparence normal, cessa brusquement de battre lors de la décélération violente de 5 G qu'il lui fallut vaincre au moment du retour sur la Terre.

Un organisme encore peu affaibli par un court séjour dans l'apesanteur est capable de surmonter la pénible, mais brève, épreuve de la décélération, lors du retour sur Terre. Mais, plus longtemps dure le séjour dans l'espace, plus affaibli revient l'organisme, parce qu'il n'a pratiquement plus d'efforts à faire pour accomplir ses fonctions physiologiques normales, du fait de l'absence de pesanteur. De là provient d'ailleurs la sensation d'euphorie qu'éprouvent maints cosmonautes dans l'espace.

Pour vaincre cette difficulté, on a envisagé de construire des stations spatiales auxquelles serait imprimé un mouvement de rotation sur elles-mêmes pour créer, par la force centrifuge ainsi engendrée, une pesanteur artificielle. Mais si cette technique peut être appliquée aux stations spatiales, elle ne peut l'être aux vaisseaux cosmiques, qui sont appelés à sillonner l'espace pendant des durées d'autant plus prolongées que seront plus grandes les distances à parcourir.

Même si l'homme arrivait à résoudre ces difficultés, il est à craindre que la gravitation l'empêche néanmoins d'aller visiter toutes les planètes sensiblement plus importantes que la Terre. Sur Jupiter, par exemple, dont la masse est 318 fois celle de la Terre, la pesanteur à la surface est si intense qu'un astronaute, revêtu d'une combinaison spatiale comme celle qu'il porte actuellement, y pèserait près de 500 kilos.

Quoi qu'il en soit, si l'on peut sans effort l'imaginer se posant (mais dans quelle conditions !) sur une telle planète, on n'est pas encore en mesure de concevoir un appareil propulsif assez puissant pour lui permettre de la quitter.

Par ailleurs, il semble que Mercure, et peut-être Vénus, opposeront aux investigations humaines des températures positives qui feraient cuire les astronautes dans leurs combinaisons spatiales comme un poulet dans une cocotte. Tandis que, au contraire. les températures négatives qui règnent sur les planètes lointaines les réfrigéreraient comme un morceau de viande placé au congélateur. Seules les conditions qui semblent régner sur Mars permettraient peut-être à l'homme d'y faire une incursion.

Les limites physiques entre lesquelles la vie du corps humain peut se maintenir sont en effet très étroites. Cela ne signifie certes pas qu'il ne puisse exister dans l'univers, au-delà de notre système solaire, d'autres planètes où la Vie ait pu s'épanouir. Mais cela veut dire que, vu les distances qui nous en séparent - et par conséquent, le temps qu'il faudrait pour les parcourir - une vie humaine ne suffirait pas au voyage aller et retour, à supposer qu'il soit possible. Ce que les exigences de notre physiologie rendent vraisemblablement peu probable.

Est-ce à dire que l'esprit humain est à jamais rivé à la planète Terre, et à sa plus proche banlieue ? Ce n'est pas certain. Cela veut dire seulement que les limites des facultés physiques et intellectuelles de l'homme sont proches d'être atteintes. Mais ses facultés spirituelles ne sont pratiquement pas encore entamées.

Au cours de cette semaine de juillet 1969 où, pour la première fois dans l'Histoire humaine, deux terriens posèrent le pied sur la Lune, le numéro 1055 de PARIS-MATCH publia un article intitulé: "Lindbergh, le héros de l'Atlantique, nous parle du héros de l'espace" Cet article, signé de Lindbergh lui-même, est hautement significatif d'une mutation dans la recherche de voies nouvelles. Mais, parce qu'il est trop long pour être reproduit ici in extenso, nous en extrayons seulement quelques passages parmi les plus importants.

"Mes années au Rockefeller Institut m'ont entraîné dans un long cheminement de la pensée. Elles m'ont apporté la conviction que le cycle de la vie et de la mort est une loi fondamentale de l'évolution biologique, et que l'immortalité physique n'est pas souhaitable, quand bien même il serait possible de l'obtenir. Les mécanismes de la vie me semblèrent moins dignes d'intérêt que ses aspects mystiques. A ce point de mes réflexions, je m'attachais à l'étude des phénomènes supra-sensoriels, et je pris l'avion pour l'Inde, avec l'espoir de jeter un regard sur les pratiques du Yoga. (...)

"Voici qu'à nouveau j'essaye de lire dans le futur. Quel voyage pourra nous porter un jour au-delà du système solaire ? Quels engins pouvons-nous imaginer, si nous voulons qu'ils surpassent la portée des fusées, comme celles-ci ont déjà surpassé les limites imposées à l'avion ? La science prouve que les engins spatiaux ne pourront jamais atteindre la vitesse de la lumière. Et, même le rayon lumineux n'a le temps de franchir qu'une faible portion de l'univers pendant toute la durée d'une existence humaine. Dans le cosmos, les distances sont telles que nos explorations physiques seront limitées aux planètes gravitant autour du Soleil. (...)

"Nous sommes bloqués, parce que le temps nous fait défaut, comme autrefois l'air nous manquait pour faire voler plus haut les avions. Mars et Vénus marqueront les bornes de nos reconnaissances spatiales, à moins que nous ne parvenions à briser les lois de la physique.

"Pourtant, en définissant ces jalons extrêmes de nos voyages planétaires, est-ce que nous ne sommes pas en train de forcer notre chemin vers une autre ère, à la manière dont l'aviation a préparé la route de l'espace ? Et ce nouveau règne ne va-t-il pas surpasser l'ère de la science autant que celle-ci surpasse les temps de superstition ? En suivant les chemins de la connaissance, notre esprit s'éveille de plus en plus à des mystères qui dépassent l'entendement scientifique. Je crois que les grandes aventures du futur nous attendent dans ces directions à peine esquissées. Je pense à des voyages inconcevables pour le rationalisme du XXème siècle, à travers les galaxies lointaines, ou vers des régions extérieures, aux frontières de l'espace et du temps.

"Je pense que pour hâter l'avènement de cette époque, il ne faut pas utiliser notre science à construire des engins servant au transport mécanique de la vie physique, mais appliquer notre savoir à pénétrer l'essence propre de la Vie. Considérer l'infini et regarder l'évolution sans limite de toutes les propriétés qui ont engendré la conscience, le corps, l'esprit de l'homme. Je crois fermement qu'une telle recherche est pour l'humanité la condition même de sa survie.

"En effet, la science et la technique nous enseignent qu'après les millions d'années d'une évolution fructueuse, la vie humaine se dégrade dans son contenu génétique et dans son environnement, à un rythme dont la croissance exponentielle est alarmante. Il semble fondamentalement que nous soyons plutôt en train de rétrograder que d'avancer. Il nous suffit de regarder autour de nous pour vérifier le fait: les villes devenant des mégapoles, le viol de la Nature, la pollution de l'air, de l'eau, du sol; de voir le crime, le vice et le mécontentement s'étendre comme un cancer sur notre monde. Est-ce que cela annonce une fin ou un commencement ? La réponse dépend, évidemment, de notre lucidité, et de l'action que nous entreprendrons. (...)

"Si nous pouvions allier notre savoir à la sagesse de la Nature, si nous pouvions nourrir la civilisation par des racines enfoncées dans l'humus primitif, il semble que les possibilités de l'homme n'auraient pas de limites. Par l'essor de sa conscience et par sa faculté de concevoir son propre élèvement, il peut accéder au miracle : quel nom plus juste pourrions-nous trouver que celui de "Dieu" pour désigner ce miracle ? Dans ce pacte d'alliance, pressenti par l'intuition, mais toujours si faiblement perçu par la raison, la connaissance est apte à poursuivre plus loin sa découverte, sans avoir besoin que la vie physique l'accompagne.

"Apprendrons-nous alors que, malgré son rôle essentiel, la vie physique n'est qu'une étape au milieu de cette évolution cosmique à laquelle s'éveille à peine notre conscience en progrès continue ? Découvrirons-nous que c'est précisément sans vaisseaux de l'espace que nous pourrons atteindre les galaxies, et seulement sans le secours du cyclotron que nous pourrons connaître l'intérieur de l'atome ? Pour se risquer au-delà des prouesses accomplies par cet âge de la physique prodigieuse, les enseignements de nos sens doivent s'ASSOCIER AU SUPRA-SENSORIEL. Je soupçonne que chacun de ces moyens de la connaissance se révélera comme un aspect particulier de l'autre. Je crois que nous irons vers les grandes aventures du futur en appliquant à de pareils concepts notre aptitude à "sentir" en même temps que le pouvoir de la pensée."

Charles LINDBERGH

Ainsi, comme Ch. Lindbergh le suggère clairement dans cet article, pour accéder à un stade plus avancé de cette évolution (qu'il n'est pas au pouvoir de l'être humain d'interrompre), il va falloir que l'homme développe en lui ces facultés profondes qu'il a jusqu'à ce jour lamentablement laissé péricliter, en n'accordant unilatéralement tous ses soins qu'à ses seules facultés intellectuelles, grâce auxquelles la fantastique évolution technologique contemporaine prit l'essor que l'on sait. Avec les conséquences que l'on voit: pollutions de l'eau, de l'air, des mers, des sols, de l'alimentation humaine et animale, du psychisme des populations, etc., etc.

Les limites du développement purement intellectuel et matériel vont ainsi bientôt être atteintes. Mais pas pour autant les limites humaines, puisque le domaine de l'esprit est pratiquement encore presque vierge de toute recherche approfondie.

Citant, dans LE GRAND VIRAGE, une phrase prononcée par le célèbre biologiste Sir Julian Huxley lors d'un congrès international organisé à Chicago en 1959, à l'occasion de la célébration du centenaire de la publication du livre de Ch. Darwin DE L'ORIGINE DES ESPECES, nous avons déjà souligné l'importance que va devoir prendre la recherche fondamentale en ce domaine, afin que l'évolution progressive de l'humanité puisse se poursuivre et ne se termine pas par la pollution et le saccage généralisé et définitif de toute notre planète et, du même coup, par la fin du genre humain tout entier.

Sir Julian Huxley déclara en effet lui aussi : "Bien qu'il doive à la pensée son actuelle position dominante, l'homme en ignore encore presque tout. L'exploration de l'esprit commence à peine. Elle sera la principale tâche de l'ère qui s'ouvre devant nous, comme l'exploration du globe a été celle des siècles précédents. Cette exploration psychologique nous réserve sans doute autant de surprises qu'autrefois la découverte du monde, et il est certain qu'elle offrira à nos descendants de nouvelles et innombrables possibilités d'enrichissement et d'accomplissement.

Dans un livre intitulé PROBLEMES DE L'AME MODERNE (Buchet-Chastel), le psychologue suisse C.G. Jung écrivit de son côté :

"Je suis convaincu que l'exploration de l'âme humaine est la science de l'avenir. La psychologie est encore au début de son développement. Elle est en quelque sorte la plus jeune des sciences naturelles, mais celle dont nous avons le plus besoin. Il devient en effet toujours plus évident que ni la famine, ni les séismes, ni les microbes, ni le cancer ne constituent le plus grand péril pour l'homme, mais que c'est l'homme lui-même. Et pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de protections suffisantes contre les épidémies psychiques, infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes de la nature. Il faudrait donc que les connaissances psychologiques se propagent à tel point que les hommes puissent voir d'où vient la grande menace."

En conséquence d'une culture intensive et exclusive des seules facultés intellectuelles de l'être humain, et d'une omission quasi totale de toute culture de ses facultés psychiques et spirituelles, notre siècle est en effet devenu celui où l'homme a acquis plus de connaissances sur la matière que sur lui-même. Ce qui fit écrire à Jung, dans le même ouvrage: "Notre psychologie est encore aussi rudimentaire que la chirurgie au XIIIème siècle."

C'est presque la même réflexion que le Dr. Alexis Carrel porta dans son "Journal" en juillet 1927 : "La psychologie est à ses débuts, c'est la science la plus importante qui soit." Dans son célèbre ouvrage L'HOMME CET INCONNU, il consacra quelques pages à ces aspects méconnus de l'homme, que tant de savants se refusent d'aborder, souvent par crainte de devoir remettre complètement en question l'image qu'ils se sont péniblement forgée de la nature de l'homme. Alexis Carrel note ainsi, entre autre:

"L'existence de la clairvoyance et de la télépathie est une donnée immédiate de l'observation. Elle est, comme la plupart des phénomènes métapsychiques [Métapsychique et parapsychologie sont deux termes synonymes. Le premier étant plus ancien que le second.], contestée par la plupart des biologistes et des médecins. Cette attitude des savants ne peut être blâmée. Car ces phénomènes sont fugitifs. (…)

"Ils sont enfouis dans la masse immense des superstitions, des mensonges et des illusions de l'humanité. Bien qu'ils aient été signalés dans tous les pays et à toutes les époques, la science s'est détournée d'eux. Cependant, l'observation nous montre qu'ils constituent une activité normale, quoique rare, de l'être humain. (...)

"La métapsychique ne diffère pas de la psychologie et de la physiologie. Son aspect peu orthodoxe vient de ce qu'elle est mal connue. On a essayé, cependant, avec un modeste succès, d'appliquer à son étude des procédés scientifiques. La Society for Psychical Research fut créée à Londres en 1882, sous la présidence de Henry Sidwick, professeur de philosophie morale à l'Université de Cambridge. L'institut Métapsychique International, reconnu d'utilité publique en 1919 par le gouvernement français, a été organisé à Paris. sous les auspices du grand physiologiste Richet, découvreur de l'anaphylaxie, et aussi d'un savant médecin, Joseph Teissier, professeur de médecine à l'Université de Lyon."

Dans un ouvrage intitulé AUX FRONTIERES DE L'AU-DELA (Bernard Grasset), Jean Labadié raconte que, au terme d'une conversation qu'il eut avec le Dr. Carrel sur les phénomènes de télépathie et la connaissance "paranormale", il se hasarda à demander conseil au grand savant:

- Faut-il parler de ces choses?

- Bien sûr, puisque vous les avez éprouvées, répondit Carrel.

- Mais les savants patentés se cabrent !

- La belle affaire ! Etes-vous sûr que dans vingt ans l'on se préoccupera encore de leur opinion ? Tandis que de l'esprit et de l'âme...!

"J'avais compris. De l'esprit et de son existence, on parlera toujours, quelle que soit l'opposition irritée de ceux qui, savants ou non, considèrent la question comme une injure personnelle", conclut Jean Labadié.

Les raisons pour lesquelles, jusqu'à présent, les recherches parapsychologiques n'ont été abordées que par une très faible minorité d'hommes de science sont évidentes: la mentalité de la plupart des savants contemporains n'est pas adaptée à leur objet.

Bien que, depuis des temps immémoriaux, la sensibilité et l'expérience populaire considèrent comme naturelle et évidente l'existence de phénomènes universellement constatés et aussi courants que la voyance, la télépathie, les prémonitions, etc., l'étude réellement objective des facultés psychiques de l'homme s'est toujours heurtée à de fortes résistances, pour ne pas dire à l'ostracisme de la plupart des corps dits savants. C'est que, en effet, cette étude des facultés paranormales de l'être humain se prête mal aux structures mentales des chercheurs contemporains, et aux habitudes expérimentales qui en découlent. Cette étude ne peut être en effet que très difficilement soumise à une systématisation. Car une répétition sur commande des phénomènes observés, ainsi qu'on peut y procéder dans les sciences physiques, est le plus souvent complètement impossible.

Or, la mentalité des chercheurs contemporains est avant tout une mentalité systématique, gouvernée par des fonctions purement intellectuelles. A l'article "Système", le Larousse donne la définition suivante:

"Système : réunion de principes liés ensemble de manière à établir une doctrine."

Malheureusement, chacun sait combien toute "doctrine établie" et unanimement acceptée (à tort ou à raison) court le risque de se pétrifier dans des dogmes rigides, au mépris de toute observation du réel, que cette doctrine ne pourrait expliquer. Et le Larousse d'ajouter:

"Esprit systématique : esprit qui, dominé par certaines idées, veut en faire partout l'application."

Cette "domination de certaines idées", héritées des conceptions matérialistes du XIXème siècle, qui prévalent encore aujourd'hui chez beaucoup, fait des savants qui ont relégué dans le "domaine des fables" l'existence pourtant observable des facultés paranormales de l'être humain, des expérimentateurs le plus souvent inaptes à l'étude que certains d'entre eux eurent parfois l'ambition d'entreprendre, parce qu'il leur est impossible d'appréhender avec leur seule intellectualité, exclusivement tridimensionnelle, des domaines aux dimensions différentes.

C'est la propre incapacité de perception des matérialistes invétérés, même de bonne foi (sans parler, bien entendu, de ceux qui sont de mauvaise foi) qui les rend incapables de concevoir, et par conséquent d'admettre, ce qu'eux-mêmes sont dans l'impossibilité de saisir. De même qu'il est impossible à un aveugle de naissance de concevoir les couleurs, parce qu'il ne les a jamais vues ; ou à un Touareg de se représenter la neige, s'il n'en a jamais observé.

Le scientiste matérialiste est un homme qui, n'ayant développé que ses seules facultés intellectuelles, a borné ses connaissances au seul domaine matériel, à la perception exclusive duquel son intellect est adapté. Il n'est donc pas possible de tenir compte de ses opinions dans des domaines qui dépassent celui auquel il s'est lui-même limité.

Pourtant, paradoxalement, au cours des quinze dernières années, ce sont les études effectuées sur les structures profondes de la matière qui ont conduit nombre de physiciens à un renversement complet des conceptions matérialistes passées. C'est ainsi que le Prof. G.B.C. Stuckelberg, de la Commission à l'Energie Atomique Suisse, a pu écrire dans la revue "Industries Atomiques" (janvier 1958):

"Il existe d'autres univers que le nôtre, qui n'ont, pour des raisons topologiques. aucun point de contact, sauf celui que l'on peut établir par ces phénomènes de télépathie, que les psychologues commencent à admettre." Phrase à rapprocher de celle de Lindbergh que nous citions plus haut. ("Découvrirons nous que c'est (...) seulement sans le secours du cyclotron que nous pourrons connaître l'intérieur de l'atome ?")

Dans cette recherche, les chimistes et les physiciens sont généralement beaucoup plus en retard que les médecins et les psychologues qui ont l'homme pour objet de leurs études. Néanmoins, depuis plus d'un siècle, l'exploration de l'esprit humain, de l'âme humaine et de leurs facultés ne cesse de susciter l'intérêt de chercheurs toujours plus nombreux dans tous les pays du monde, même de l'autre côté du "rideau de fer".

C'est ainsi que furent fondés dans plusieurs pays des Instituts de Parapsychologie. Certains des chercheurs qui y travaillent se sont fait une solide notoriété dans le monde savant contemporain, à cause du sérieux de leur expérimentation de leur probité intellectuelle et de la rigueur des résultats qu'ils ont constatés et signalés.

En France, trois grands noms de parapsychologues, à la direction de l'Institut Métapsychique International, ont marqué les étapes évolutives de l'étude des phénomènes paranormaux: G. Geley, E. Osty et R. Warcollier. A l'heure actuelle, l'Institut. présidé par le Dr. Marcel Martiny, professeur à l'Ecole d'Anthropologie, compte parmi ses membres des médecins, des physiciens, des biologistes, des philosophes et d'autres chercheurs de différentes disciplines. Il se compose de plusieurs commissions chargées d'étudier, de manière scientifique, les phénomènes médiumniques, les guérisons paramédicales, la paradynamique, la télépathie, les prémonitions, etc.

Des études semblables sont poursuivies à l'étranger dans des Instituts analogues, ou même dans des Universités. Parmi les plus connus, citons le Prof. J.-B. Rhine, de l'Université américaine de Duke; le Prof. Tenhäeff, fondateur de l'Institut de Parapsychologie d'Utrecht; en Allemagne, à Fribourg en Brisgau, le Prof. Bender; en Angleterre, à l'Université d'Oxford, le Prof. Soal; en U.R.S.S., les Dr. Gulyaev et Vassiliev, de l'Institut de Physiologie de Léningrad, etc.

Déjà avant et entre les deux dernières guerres mondiales, nombre de savants authentiques avaient effectués des expériences probantes et rigoureusement contrôlées. Mais le temps ne semblait pas venu de tirer pour un plus vaste public les conclusions qu'imposait leur expérimentation. Parmi ces chercheurs célèbres, ne citons que quelques grands noms : le colonel de Rochas, l'astronome Camille Flammarion, le Prof. Ch. Richet, etc.

A notre époque, même la grande Presse s'est finalement mise à publier des articles, plus ou moins sensationnels il est vrai, sur les phénomènes de télépathie, d'extériorisation de la sensibilité, de télékinésie, de voyance, sur des cas extraordinaires de stigmatisation, bref sur des faits généralement désignés sous le terme de paranormaux.

Ainsi, le mensuel "Le Monde et La Vie",. de mars 1963, publia un article signé d'Aimé Michel, intitulé: "L'âme peut-elle quitter le corps?". Dans cet article, l'auteur décrit plusieurs cas récents de bi-location par lesquels on dut constater la possibilité pour certaines personnes de sortir de leur corps et, en état de transe, de se rendre à de grandes distances pour y observer certains faits, avant de réintégrer leur corps et de raconter ce qu'elles avaient observé. Ce qui est exactement ce que fit la voyante qui raconta l'histoire de MALLONA. A ceci près que, non contente de se mouvoir dans l'espace, elle le fit simultanément dans le temps. Ce qui n'est d'ailleurs pas un fait unique.

Des périodiques de vulgarisation scientifique comme SCIENCE ET VIE abordèrent à leur tour ces domaines - ce qui était absolument impensable il y a seulement 30 ans. Une revue d'avant-garde comme PLANETE rendit compte également de plusieurs expériences récentes, dans plusieurs numéros.

Bref, l'idée que l'être humain porte en lui bien plus de facultés et de sens que ceux qui sont officiellement reconnus de nos jours, cette idée fait son chemin. Et elle se trouve solidement confirmée par des faits nouveaux (et cependant vieux comme le monde !) qu'étudient avec impartialité un nombre toujours plus élevé d'hommes formés dans les disciplines les plus diverses.

Indifférente à l'ostracisme qu'une certaine "science officielle" jette sur les faits étudiés dans les Instituts de Parapsychologie - faits qui imposeraient à de nombreux savants de sortir du conformisme matérialiste dans lequel ils sont embourbés, s'ils acceptaient de s'en préoccuper - la police de différents pays utilise déjà avec d'excellents résultats certains "métagnomes" particulièrement brillants, recourant pour leur recrutement aux Instituts de Parapsychologie. Ainsi, par exemple, le célèbre Gérard Croisset [Dont une expérience fut relatée à la télévision dans l'émission intitulée "Les Dossiers de l'Etrange"] qui, ayant maintes fois collaboré avec la police hollandaise, s'est finalement spécialisé dans la recherche des enfants disparus.

Il est bien évident que, lorsque l'on a recours aux facultés dites paranormales de l'être humain, on a toujours intérêt à s'entourer de toutes les garanties de sérieux et d'honnêteté nécessaires, afin d'éviter de s'exposer à de graves déboires. Car les charlatans et les sans-scrupules font dans ces domaines des carrières particulièrement fructueuses. Et c'est pourquoi ils y sont fort nombreux. Mais le charlatanisme, comme le sectarisme, sont les choses les plus répandues du monde. On les trouve dans toutes les sociétés humaines, dans toutes les classes sociales, dans toutes les professions, et même dans les facultés. Souvent même chez ceux dont la respectabilité s'affiche avec le plus d'éclat [Voir à ce propos le livre du Dr d'Autrec intitulé LES CHARLATANS DE LA MEDECINE (La Table Ronde)].

Bien entendu, le fait que, dans de nombreux pays, d'authentiques hommes de science s'appliquent à étudier des phénomènes parapsychologiques plus ou moins semblables à celui grâce auquel MALLONA fut écrit, ne peut être considéré comme une preuve de la réalité des faits décrits par la voyante. Ce fait montre seulement que le phénomène permettant de reconstituer par voyance un événement passé, à l'aide d'un support constitué par un objet quelconque en provenance de ce passé, n'est pas un cas unique. Il en existe bien d'autres dans les annales de la parapsychologie.

Nous avons personnellement assisté à de très nombreuses expériences de ce genre effectuées à Paris, entre autre dans le Cercle de Mademoiselle Hélène Bouvier. Celle-ci a écrit sur sa vie et ses expériences un ouvrage intitulé UNE VOYANTE TEMOIGNE (Fayard). Parce que nous en avons personnellement connu l'auteur, dont l'intégrité et les capacités ne sauraient être mises en doute, ayant trop souvent été mises à l'épreuve - y compris au sein de l'Institut Métapsychique International - nous nous permettons d'en recommander la lecture à toute personne intéressée par les aspects concrets et pratiques de la voyance et de la parapsychologie.

Ce petit livre est d'ailleurs préfacé par Gabriel Marcel, de l'Institut, et cautionné par une série d'attestations de personnalités parmi lesquelles des professeurs, un commissaire général à la Marine, des médecins, des avocats, etc.

A toute personne désireuse d'approfondir l'étude des phénomènes parapsychologiques, nous pouvons également recommander le livre récent, bourré d'observations, du Prof. Robert Tocquet, professeur à l'Ecole d'Anthropologie, intitulé LES POUVOIRS SECRETS DE L'HOMME.

Il faut à présent également signaler deux des articles parus en 1963 dans le numéro 8 de la revue PLANETE, articles que nous reproduisons ci-après parce qu'ils apportent non pas, répétons-le, une preuve de l'authenticité de l'histoire de MALLONA telle qu'elle est racontée dans le présent ouvrage - ce qui ne sera jamais scientifiquement possible - mais parce que les observations scientifiques que rapportent ces deux articles donnent pour la première fois la preuve que la Vie a certainement existé sur d'autres planètes que la Terre et, singulièrement, sur les débris d'un corps cosmique disparu, débris qui tombèrent et qui tombent encore, sur notre sol, y apportant le témoignage de cette vie, comme l'un de ces débris aurait apporté, il y a bien longtemps, l'objet dont s'est servi la voyante pour reconstituer l'histoire de la planète disparue.

On verra que les déclarations de Charles-Noël Martin et du Prof. Nagy, les deux savants qui ont rédigé les articles en question (qui n'ont probablement jamais entendu parler de MALLONA), rejoignent les précisions de caractère astronomique apportées par M. Kahir, dans la préface de cet ouvrage, et que l'éventualité de l'existence passée de MALLONA s'en trouve accrue d'autant.

Presque inévitablement, le lecteur se posera sans doute encore la question : Quand cette fantastique explosion d'une planète de notre système solaire a-t-elle donc pu se produire ? Dans un article paru dans la publication LA VIE CLAIRE, en mars 1968, le Prof. R. Lautié, docteur ès-sciences, fait observer à ce propos:

"On n'a jamais trouvé de météorites fossiles. Par exemple, dans nos mines de charbon, si bien exploitées depuis deux siècles, et qui datent du carbonifère, on n'en rencontre aucune. Pour la Terre, elles n'existaient pas avant cette période, donc avant deux cent quarante millions d'années. Des êtres vivants, tels les reptiles du permien, n'ont pas pu assister à ces premiers bombardements, qui ont prouvé un cataclysme lointain survenu dans le système solaire, et qui eut une toute autre ampleur que les modestes et lentes dislocations ou dérives de nos continents. ~(..)

"Les débris éparpillés par l'explosion n'arrivèrent pas sur notre globe avant le crétacé du secondaire. Il semble aujourd'hui qu'ils commencèrent à le bombarder à partir de l'Oligocène, voilà tout au plus quarante millions d'années. Par contre, les hommes préhistoriques n'étaient pas au rendez-vous."

Arrêtons là cette citation d'un article qui mériterait cependant d'être cité en entier. Avant de terminer cette introduction déjà trop longue, nous voudrions signaler une dernière coïncidence en rapport avec le sujet qui nous occupe.

Lorsque, en décembre 1959, le film d'épouvante intitulé LE DERNIER RIVAGE fut projeté le même jour et pour la première fois, simultanément dans 17 capitales du monde, afin de tenter de mettre en garde les hommes de toute la Terre face à l'éventualité d'une destruction généralisée de notre planète à la suite de l'éclatement brutal d'un conflit nucléaire entre les grandes puissances, un journal parisien, L'AURORE, publia, en date du 18 décembre 1959, sous la signature d'André Léridan, un commentaire du film dont nous extrayons le dernier paragraphe:

"De bons esprits pensent enfin que l'histoire de la Terre est faite d'éternels retours, d'un perpétuel recommencement. Mais cette philosophie, n'est-ce pas, n'a que la valeur que lui consentent les philosophes !

"A moins que, ... elle ne trouve aussi sa justification dans une légende empruntée à la tradition orientale et qui parle d'une planète dont l'orbite se situait entre Mars et Jupiter. Ses habitants, fous d'orgueil, finirent par faire sauter leur "Terre" comme éclate un fruit trop mûr. Légende... Oui, mais des astronomes ont découvert entre Mars et Jupiter une immense ceinture d'astéroïdes, d'éclats cosmiques, qui pourraient bien être les restes dérisoires d'une planète que la sottise de ses habitants fit un jour exploser."

***

Beaucoup plus près de nous, en décembre 1971, le mensuel de vulgarisation scientifique SCIENCE ET VIE publia un article intitulé "La machine à faire des planètes raconte l'histoire du système solaire". Voici comment Lancelot Herrismann explique le fonctionnement de cette machine :

""Dieu ne joue pas aux dés !" déclara un jour Einstein. Parfait: s'il ne s'adonne pas aux jeux de hasard, il fait donc des calculs, et il a fabriqué l'univers comme un mathématicien. Quels étaient ses paramètres ?

"En ce bas monde, dans le domaine des mathématiques, l'entité la plus proche de la divinité étant un ordinateur, c'est aux ordinateurs que physiciens, cosmologistes, astronomes demandèrent ces temps-ci : "Redites-nous donc l'histoire du monde ?"

"Il y a quelques mois, la simulation en ordinateur a été effectuée avec un grand succès, pour voir comment se forment les bras spiralés des galaxies. En quelques heures, on a vu résumer le film des schémas progressifs étalés sur des millions d'années : la galaxie se forme, il lui pousse des bras, elle se fond, se referme et se reforme autrement.

"Ce genre d'impertinence vient d'être commis à nouveau pour savoir comment les planètes se sont formées. Démiurge pour l'occasion : Stephen H. Dole, assisté par les appareils de la Rand Corporation, à Santa Monica (Californie). Les résultats sont tout aussi étonnants que la première fois.

"Dans le bol cosmique, jetez des gaz et des poussières. Les gaz interstellaires sont des atomes, ionisés ou non, d'hydrogène et d'hélium (ils constituent 98 à 99% de l'univers observable) ; les poussières proviennent d'explosions de super-novae et nuages cosmiques. C'est comme le lait et la farine de la béchamel, pour continuer à manquer de révérence.

"Seulement voilà, cette béchamel se bat toute seule. Gaz et poussières ont leurs mouvements propres; il y a des collisions élastiques, où les poussières rebondissent, ou inélastiques, où elles se groupent.

"Il se forme des grumeaux. Plus le grumeau grossit, plus sa masse augmente et son attraction gravitationnelle devient forte, attirant d'autres gaz et poussières. Ce grumeau est une proto-étoile qui s'est formée par accrétion (à ne pas confondre avec agrégation). En cours de formation, sa gravité augmente, surtout au centre. Sous la pression interne, le cycle thermonucléaire s'amorce, l'étoile commence à rayonner.

"(...) Ce qui est bizarre, c'est qu'il y a presque toujours de 9 à 10 planètes, "comme pour nous". Dans les exceptions, il y en a seulement 7, ou bien jusqu'à 12. Les planètes les plus proches du Soleil ont une forte densité et sont petites, les intermédiaires, énormes et gazeuses. Plus loin, il y a deux à trois planètes, gazeuses aussi, mais de forte densité.

"Tout cela, c'est à peu près exactement comme notre système solaire; les relations entre les distances moyennes sont analogues à la fameuse relation empirique, de caractère arithmétique, dite de Titius-Bode."

Et l'article de L. Herrismann se termine avec le paragraphe suivant:

"Ce qui intrigue Stephen H. Dole, c'est qu'il manquerait une planète dans notre système, correspondant à la planète 28 de la série de Bode. Dans les modèles obtenus à l'aide des ordinateurs, sa place est toujours occupée par une planète géante moyenne, analogue à Jupiter et à Saturne, mais nettement plus petite. Où est donc passée la planète 28 ? A-t-elle été dissociée par l'action gravitique de Jupiter ? Ou bien fracassée dès le "départ" dans un choc ? Ou encore ne se serait-elle jamais formée et ses morceaux errent-ils désormais désolés, sans espoir de réunion ? La "machine" à faire l'univers le dira sans doute bientôt.

"Dole, qui s'amuse autant avec sa machine qu'un lycéen avec un billard électrique, a joué à augmenter la densité du gaz initial. Qu'a-t-il obtenu ? Une agrégation géante et unique, ou multiple, qui semble bien être l'équivalent de nos étoiles multiples, avec un cortège de petites planètes denses, du même ordre de masse que la Terre ou Mars, mais plus de petites étoiles. Non, " Dieu ne joue pas aux dés "..."

Les "hasards" se succédant parfois de façon extraordinairement singulière - les journalistes ne parlent-ils pas de "la loi des séries" en constatant maintes étonnantes successions d'accident du même type en peu de jours? - les Editions Robert Laffont ont publié en 1971 un ouvrage de B.R. Bruss intitulé "ET LA PLANETE SAUTA...". Or, ce livre aborde exactement le même thème que MALLONA !

***

Enfin, le lecteur de MALLONA voudra bien se rappeler que la jeune voyante qui, au début de ce siècle, décrivit les scènes qui constituent le sujet de ce livre, de même que Léopold Engel qui recueillit ses paroles, n'étaient ni l'un ni l'autre dés écrivains professionnels. Ils ont entrepris la rédaction dé cet ouvrage parce qu'ils considérèrent qu'ils avaient le devoir de transmettre son message d'une exceptionnelle gravité, bien qu'ils n'eussent reçu aucune préparation littéraire pour ce faire.

De là vient la naïveté de l'écriture en général, naïveté qui reflète la candeur de l'âme de la voyante, sans que l'on puisse en tirer argument pour douter de la réalité de son don. Il est au contraire bien connu qu'une certaine candeur est toujours indispensable à la réception de messages spirituels, comme le montre le fait que ce furent souvent des enfants ou, en tous cas, toujours des "simples", qui bénéficièrent de visions destinées à communiquer aux hommes quelque important message. Tous ceux qui ont étudié les phénomènes parapsychiques savent en effet quel rôle important joue la personnalité et la mentalité du médium dans la formulation et la transmission des messages qu'il reçoit.

N'étant pas l'auteur de ce livre, nous n'avons rien voulu changer à son caractère naïf, voire invraisemblable.

En terminant, beaucoup seront tenté de se demander :

- Est-il possible qu'une telle histoire soit vraie ?

Qui pourra jamais donner une réponse - positive ou négative - à cette question ? L'important, cependant, n'est pas qu'elle soit vraie ou fictive, mais qu'elle nous parvienne à une époque où nous avons, nous aussi, appris à déchaîner la formidable énergie qui anime l'univers. Car cet énergie nous met en mesure de nous détruire nous-mêmes complètement, en même temps que notre planète, si notre évolution spirituelle et morale ne rattrape pas bientôt l'immense retard qu'elle a pris par rapport à notre évolution intellectuelle et technique.

C'est en ce sens que la publication de MALLONA est importante - et c'est ce qui nous a décidé à l'entreprendre - même si elle n'est considérée que comme un conte ou une légende. Comme, par exemple, la légende de l'Atlantide ou celle de Troie, dont les ruines furent découvertes par Schliemann en 1869, après que le monde savant se fut copieusement gaussé de son intention déclarée de les découvrir. Ou encore tant d'autres "légendes" bibliques que l'archéologie contemporaine est cependant venu sortir du domaine de l'affabulation pour leur conférer une incontestable authenticité [Voir en particulier à ce propos LA BIBLE ARRACHEE AUX SABLES par Werner Keller (Le Livre Contemporain).]

A ceux qui ne pourront voir dans MALLONA qu'un ouvrage de pure fiction, nous nous amuserons cependant à faire observer avec un sourire complice que, depuis Jules Verne, on a maintes fois constaté que les auteurs de science-fiction avaient un singulier sens prévisionnel et que, souvent, leur imagination apparemment fantasque et débridée avait émis, ou capté (qui saura jamais ?) des idées qui se réalisèrent concrètement par la suite.

Ainsi, entre autres exemples possibles, le livre intitulé DE LA TERRE A LA LUNE, dans lequel Jules Verne fait partir son obus à destination de la Lune de Tempa, c'est-à-dire une localité qui se trouve en Floride, à la même latitude que l'actuel Cap Kennedy. Trois hommes étaient également dans l'engin décrit par Jules Verne, engin qui fit également le tour de la Lune, avant de venir se poser dans la "Mer de la Tranquillité", comme le fit Apollo XI. Enfin, au retour, l'amerrissage final aurait, lui aussi, eut lieu dans le Pacifique !!!

Certains chapitres de MALLONA rappelleront sans doute au lecteur le VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE de ce même écrivain, chez qui il est si difficile de discerner l'imagination de la prémonition. Même pour ceux qui n'y verront qu'une œuvre d'imagination pure, MALLONA ne devrait donc pas rester complètement dépourvu de sens profond et de signification, comme le sont souvent les contes du folklore, qui traversent les siècles précisément pour cette raison. En effet, dans tous les peuples de la Terre, on trouve de vieilles connaissances mythiques et mythologiques, un trésor de contes et de légendes fantastiques dont on sait avec certitude qu'ils ne peuvent exprimer une réalité objective, mais seulement des symboles derrière lesquels sont enfouies des vérités éternelles, parfois matérielles et concrètes (astronomiques, par exemple), et d'autres fois transcendantales. Tant il est vrai, comme l'écrivait Kipling, que "l'imagination est une seconde mémoire"...

Quant aux lecteurs plus avertis des structures profondes de l'homme et de l'univers, ou intuitivement plus ouverts que les précédents, nous livrons à leur méditation le message profond de MALLONA, et l'avertissement solennel que, à la suite de plusieurs messages récents (ceux de Fatima et de Garabandal, entre autres), et de bien d'autres mises en garde scientifiques, philosophiques ou spirituelles, il apporte au monde de plus en plus profondément perturbé d'aujourd'hui.

Jean CHOISEL

Oui, la vie existe ailleurs !