le grand plongeon

 

 

T

out acte terrestre peut être considéré uniquement comme étant l'expression extérieure d'un processus intérieur.

J’allais l’apprendre à mes dépens. Car ce que j’ai fait à mon corps, je l’avais donc décidé avant.

Lorsque je rencontrai Arsène, je m’étais demandée si c’était un génie du mal… Je ne savais pas encore que c’était un bon génie. Il me connaissait bien, Arsène…

Je le rencontrai sur la place, devant la cathédrale, et il me dit :

- Tu vois cette statue ?

- Eh bien, oui.

- Elle représente une femme qui existe réellement.

- Ah !

- Regarde-la ! Tu ne peux pas rester indifférente à elle !

Je regardais la statue, que je ne connaissais que trop ; elle représentait la déesse Aphrodite, dans le plus simple appareil…

- Mais elle est là depuis un siècle ! C’est écrit sur mon guide.

- Justement ! Cela n’a que trop duré ! Sais-Tu pourquoi elle est toujours là, à provoquer les authentiques vertueux ?

- Non.

- Rien n’arrive à l’extérieur s’il ne s’est pas déjà passé quelque chose à l’intérieur un processus intérieur… Médite là-dessus…

- C’est quoi un « processus intérieur » ?

- Par « processus intérieur », Tu dois comprendre vouloir-d'intuition spirituel.

- Et qu’est-ce que je devrais vouloir ?

- Que cette statue disparaisse ! Les formes exhibées de son corps sont une provocation à la Moralité publique !

- Mais, moi, cela m’est égal qu’elle soit là ! Je ne la regarde tout simplement pas !

- C’est ce que Tu dis ! Cela T’est égal intellectuellement. Mais, intérieurement, Tu voudrais qu’elle ne soit plus là…

Comme je restais là sans rien répondre, il ajouta :

- Tout vouloir d'intuition est un acte spirituel. Donc, Tu as déjà commencé à agir… Vouloir, c’est déjà agir ! Sache ce que Tu veux !

Oui, que voulais-je ? Je sais maintenant que chaque vouloir d’intuition est d'une grande importance pour l’existence d'un être humain, puisqu'il déclenche, à chaque vie, son ascension ou sa descente.

À la fin de ma vie, il me serait donc possible, en passant de l’autre côté, de savoir si je me tiendrais plus haut ou plus bas qu’en arrivant… Oui, j’allais le savoir…

En outre, je me rendais compte que vouloir d’intuition et vouloir de la pensée sont deux et non un. Car, intellectuellement, cette statue ne me dérangeait nullement ; comme tout le monde, j’étais habitué à, sans la regarder, la voir là, mais, intérieurement, j’aurais bien été contente de la voir par terre, car elle me rappelait ma faute et mon état, que j’essayais maintenant de fuir

Arsène m’expliqua que le vouloir d'intuition ou vouloir spirituel concerne le noyau de l'être humain véritable.

Par contre, le vouloir de la pensée ne concerne qu'un cercle extérieur plus faible, soit, en fait, le niveau astral.

Arsène m’avait rendu attentif à bien distinguer les deux en moi.

Les deux, vouloir d’intuition et vouloir de pensée, sont toujours agissants, même s’ils ne deviennent pas toujours, pour autant, terrestrement visibles.

Pourtant, il n’était pas nécessaire d’accomplir un acte terrestre gros-matériel pour se faire un karma. Le vouloir ou la pensée suffisait.

Lorsque je recroisai Arsène, le lendemain, au même endroit, c’est-à-dire toujours devant la statue, il me dit :

- C’est l’intention qui compte !

Je lui répondis :

- Je n’ai aucune intention ! dis-je. Pourquoi me dis-Tu cela ?

- ça, ça reste à prouver ! me rétorqua-t-il. Car il n'y a aucune activité terrestre gros-matérielle qui puisse avoir lieu sans avoir, auparavant, donné lieu à un vouloir de pensée ou à un vouloir d'intuition. Que vas-Tu faire ?

- Rien ! Je ne veux rien faire !

- Personne ne peut rien vouloir ! Il n’est pas possible d’agir sur Terre, s’il n’y a pas un vouloir à la base. Le vouloir précède l’action. Il faut donc vouloir pour agir ! L’agir dépend du vouloir, tandis que le vouloir ne dépend pas de l’agir. Tu peux en être consciente ou pas, mais c’est ainsi !

- …

- Sache aussi que ce qui est vraiment déterminant pour Ton existence globale d'esprit humain, pour Ton ascension ou Ta dégringolade, cela est, de la manière la plus forte, ancré dans Ton vouloir d'intuition. Tu ne fais pas suffisamment attention à Ton vouloir d’intuition. En réalité, Tu ne sais pas ce que Tu veux ! Pourtant, ce vouloir d’intuition est absolument déclencheur et se répercute tout le temps.

- En quoi cela me concerne-t-il ?

- Je connais la suite, parce que je connais Ton vouloir, ainsi que l’Activité des Lois…

- Comment le connaîtrais-Tu ?

- Chaque être humain reçoit, intégralement, les fruits de ce qu’il a lui-même voulu. Et, bien souvent, d’incohérente manière, il dit alors : « Je n’ai pas voulu cela ! »

- Je ne m’intéresse ni à cette statue ni à la femme qui lui a servi de modèle ! dis-je avec humeur.

- Pourtant, c’est cela « vivre d'expérience », c’est recevoir ce que l’on a voulu, la monnaie de sa pièce.

- Je n’ai rien voulu et je ne veux rien ! Juste que Tu me laisses tranquille !

- Mais ne comprends-Tu pas que je suis un génie ?

Je le regardai, incrédule. Alors, il ajouta :

- Et même Ton bon génie !

Alors là, c’était trop ! Je me révoltai contre ce génie qui prétendait voir dans ma conscience et savoir mieux que moi. Je le quittai subitement et me dirigeai en bas, vers le port

En chemin, je ressassais mes mauvaises pensées ; je sais maintenant que je fus victime d’elles.

Oui, je m’étais laissé séduire par le rénovateur de cette statue… Certes, la statue avait un siècle, mais elle venait d’être restaurée par lui, et c’est en passant devant elle et devant lui que je l’avais connu. Pourquoi n’avais-je pas passé mon chemin en faisant un large écart ? J’avais vu comment il caressait la statue, exactement comme l’on caresse une femme de chair et d’os, et cela m’avait troublée

La suite ? Des plus banales… Voyant mon regard, il avait sauté à bas de son échafaudage, puis nous étions allés boire un verre dans un café bordant la place. Ce café constituait le rez-de-chaussée de l’hôtel « Au Lion d’Or ». Oui, au lit on dort, sauf que nous, en plein jour, on n’avait pas dormi…

Non, je ne supporterai pas ce déshonneur !

Je passai par la crèche et pris avec moi mon premier enfant, Augustin, qui était âgé de seulement deux ans. Son père m’avait quitté avant même sa naissance et, bien que toujours mariée avec lui, je ne savais même pas où il était…

Chemin faisant, tout en tournant et retournant mes noires pensées, j’étais arrivée en bas sur le quai du port.

 Je vois encore la couleur de la mer, je vois et j’entends les goélands et les mouettes, les barques à lisière bleue se balancer sur les vagues frisées d’écume…

Il y avait là une grande digue, descendant verticalement dans l’eau, mais je craignais qu’il n’y ait pas assez d’eau… Je me dirigeai vers le grand pont qui enjambait le bras de mer et marchai jusqu’au milieu du pont, tandis que, indifférente, une intense circulation automobile se déroulait dans les deux sens.

Là au moins, j’étais sûre du résultat… Je regardai, encore une fois, rapidement autour de moi, le Soleil, le bras de mer et vis encore un goéland se poser sur la rambarde, tout près de moi. Mais, dans l’état où j’étais, rien ne pouvait plus me retenir…

J’étais sur le côté gauche du pont, et j’enjambais le parapet…, l’innocent Augustin, l’enfant sans père, toujours dans les bras. Là, sur le petit bord, de l’autre côté du garde-fou – mais qui ne suffisait pas à garder la folle que j’étais – je jetai Augustin en premier et le suivis aussitôt.

J’étais une mère qui, par noyade, s’ôtait la vie – du moins, c’est ce que je croyais ! - et entraînait aussi son petit garçon, âgé de deux ans, avec elle dans la mort terrestre.

La suite n’allait pas tarder à me convaincre de mon erreur. Loin de sombrer dans le néant, comme je me l’étais imaginé, après un moment d’inconscience que, rétrospectivement, j’avais supposé bref, je me réveillai dans l'Au-delà…

La différence, lorsque l’on est sur Terre, c’est que lorsque l’on fait un cauchemar et que l’on se réveille, on n’est plus dans le cauchemar. Mais, là, c’était exactement l’inverse : je me réveillais dans le cauchemar, sans aucun moyen d’en sortir ! Je me retrouvais alors encore dans l’eau, mais au lieu que ce soit l’eau bleue dans laquelle j’avais sauté, c’était une eau noire, fangeuse, et, bien que j’eus déjà coulé dans l’eau du ria, j’étais encore sur le point de sombrer !

Alors que là où j’avais commis mon acte j’étais seule, là où j’étais maintenant je n’étais plus seule. Autour de moi, d’autres désincarnées de même genre que moi, c’est-à-dire – je le compris rapidement – d’autres suicidées par noyade, se retrouvaient là avec moi, souffrant de la même chose, en un constant tourment.

Mon enfant, le petit Augustin, bien que, sur Terre, je l'eus jeté avant moi dans les flots, je l’avais alors contre moi, mais, cette fois, ce n’était plus moi qui le tenais, c’est lui qui se cramponnait, en proie à l'angoisse de la mort, à mon cou.

Pis que cela, je constatai bientôt qu’un deuxième enfant, cette fois un minuscule bébé, que je croyais pourtant ne pas connaître, voulait également s’accrocher à moi. J’étais étonnée tellement il était petit ; on aurait dit qu’elle – parce qu’en plus cela semblait être une fille… - n’était pas encore née !

D’un seul coup, je compris : Non seulement j’avais entraîné Augustin dans la mort, mais, en plus, j’étais aussi responsable de la mort de Noémie

Noémie ! Elle n’avait pas eu le temps de porter ce prénom, puisque, du fait de ma noyade, elle était morte avant sa naissance… C’était la fille du rénovateur de la Vénus. Lui, il continuait à prendre du bon temps sur la Terre, à séduire d’autres malheureuses et faibles femmes comme moi, tandis que moi je me débattais dans cette fange, dans laquelle je n’arrivais même pas à me noyer définitivement !

Ces épouvantables instants, je dus les vivre d'expérience fort longtemps. J’étais continuellement sur le point de me noyer, mais cela ne se produisait pas… jamais ne se produisait la fin libératrice qui m’aurait affranchie de cette atroce sensation d’étouffement liée à la noyade. Cela ne semblait jamais devoir trouver de fin, toujours je conservais ma pleine conscience. Combien de temps cet insupportable calvaire dura-t-il ? Des mois, des années ? Non, plus que cela ! des dizaines d'années au moins, et peut-être même encore plus de temps, s’écoulèrent jusqu'à ce que, enfin, dans mon âme, un changement s’opère…

Ce changement, c’était quoi ? Un authentique cri d'appel au Secours ! Au Secours ! Un cri de pure humilité.

C’est quoi l’HUMILITÉ ? Le savez-vous ? Moi, je le sais, maintenant. L’Humilité, c’est quand on a tout lâché, c’est lorsque la présomption et la vanité sont complètement écrasées, c’est lorsque l’ego – et donc l’égoïsme – est réduit à zéro. C’est quand on a reconnu que l’on est soi-même un zéro et que l’on ne peut plus soi-même rien pour soi.

Pourquoi cela avait-il mis si longtemps à se produire ? Cela ne m'était pas arrivé facilement, et donc pas plus tôt, parce qu’autour de moi tout n'était que du même genre que moi et qu’il n'y avait aucune Lumière. Je n'entendais que d'horribles malédictions et des jurons, de grossières paroles, je ne voyais partout qu'absence d'égards dépourvue de toute sensibilité.

Alors, avec le temps, s'éveilla enfin, tout d'abord, en moi, l'impulsion, vis-à-vis de ces horreurs, de protéger au moins mon enfant, afin qu’il n’en soit plus accablé, voire de le conduire hors de cet horrible environnement, hors du danger et du tourment perpétuels. Angoissée, je le tenais donc, alors que j’étais moi-même constamment contrainte de sombrer, au-dessus de la surface répugnante et visqueuse, tandis que maintes autres formes de mon entourage, s'agrippant à moi, cherchaient à m'entraîner avec elles dans la profondeur.

Ces eaux, lourdes comme le plomb, étaient – je le sus plus tard – constituées par les pensées, fin-matériellement devenues vivantes, mais non encore précisément définies, de suicidés par noyade comme moi, ainsi, du reste, que de celles de tous ceux qui sont encore sur Terre et s'adonnent à de semblables pensées. De telles formes-pensées sont en relation les unes avec les autres et s'approvisionnent mutuellement, s'attirant, en un constant renforcement, continuellement l’une l’autre, ce par quoi le tourment se renouvelle sans trouver de fin.

Si des ondes de pensées fraîches, gaies, pleines de joie de vivre, affluaient de la Terre, au lieu que, de là, arrive continuellement un apport de formes-pensées de même genre, alors l'eau se dessècherait. Malheureusement, comme j’ai pu l’expérimenter à mes dépens, les eaux noires et fangeuses de tous les suicidés et déprimés de la Terre arrivent là, les alimentant constamment.

Or, le souci pour Augustin et Noémie - que mon instinct naturel maternel, avec le temps, avait fait croître jusqu'à ressentir un amour soucieux et angoissé pour eux deux - avait reçu suffisamment de force pour former la première marche de salut de l'escalier se construisant pour moi, lequel me conduisait hors de ce tourment, que moi seule m’étais moi-même créé par la fin, délibérément voulue et prématurée, de mon existence terrestre.

Tandis que je voulais, désormais, préserver du tourment les deux enfants – le déjà né et la pas encore née - que j’avais pourtant, tout d'abord, moi-même entraînés avec moi, je nourrissais en moi quelque chose de plus noble, qui, pour finir, s’avérait capable de m'en extraire pour m'élever dans un autre entourage, certes le plus proche de celui où je me trouvais jusqu’alors, mais, quand même, pas aussi sombre que le précédent.

Ce n’est que bien plus tard que je sus que les deux enfants dans mes bras n'étaient pas, en réalité, les âmes vivantes des deux enfants que j’avais, en les assassinant, entraînés avec moi dans les flots. Selon les sages Lois du Créateur, une telle injustice ne pourrait pas se produire.

Dans les deux cas présents, l'âme vivante de chacun de mes deux enfants s'ébattait joyeusement dans des contrées ensoleillées, tandis que les enfants dans mes bras de noyée en lutte contre le noir élément liquide (c’était comme si j’avais baigné dans du mazout !) n'étaient que des démons, de vivantes figures nées de l'intuition de la meurtrière que j’étais et aussi, du reste, … de celle de mes enfants ! C’était en l'occurrence, pour Augustin, une figure de culpabilité, donc née sous la pression de la conscience de ma culpabilité à son égard, étant donné que, lors de mon suicide, je savais pertinemment que je lui prenais sa vie à lui aussi. Dans le cas de Noémie, c’était une figure du désespoir éprouvé à l’égard de ma situation, mêlée à une figure de la haine éprouvée à l’égard de son père, qui m’avait placée dans cette situation insoluble…

Dans les deux cas, toutefois, je m’étais imaginée que c'était l'enfant vivant lui-même qui s’accrochait à moi, en particulier pour Augustin que je connaissais terrestrement, parce que la figure qui le représentait, oui, était parfaitement ressemblante à l'enfant qu’il était, parce qu’il bougeait et criait de la même manière que lui sur Terre, etc., et qu’il était donc impossible de faire la différence !

De plus, la pesanteur et la densité des deux petits corps d'enfants accrochés à mon cou étaient du même genre que mon propre corps fin-matériel, c’est-à-dire celui, maintenant sorti du corps terrestre, que je portais dans l’Au-delà, et ils constituaient, de ce fait, une charge totale.

Le désagrément causé à mon corps de l’Au-delà était le même que celui que cause, sur Terre, l’agrippement d'un corps d'enfant gros-matériel accroché à votre cou. Ce qui fait que, en plus de ressentir les affres de la noyade, je devais, encore en plus, éprouver la torture de l'étouffement. J’étais, à ce moment-là, contrainte, dans les eaux fangeuses de cette triste partie de l'Au-delà où je me trouvais, de traîner avec moi, tout alentour, ces deux corps d'enfant, et ne pus en être libre que lorsque, chez moi, l'amour maternel se fut enfin éveillé et que, même si c’étaient des fantômes – ce qu’alors j’ignorais ! -, je cherchasse péniblement, et au prix de ma propre commodité, en soignant fidèlement ces deux corps d'enfants, à leur offrir à tous deux tous les soulagements et soins nécessaires. Mais, avant d’en arriver là, quels tourments n’ai-je pas endurés !

À côté de cela, la « justice » administrée par les juges terrestres semble comparativement bien douce, surtout que, lors de ma réincarnation à la fin de ce même siècle au début duquel j’avais accompli mon acte horrible, j’ai découvert que ce qui, à mon époque antérieure, était, à juste titre, encore sévèrement puni par les juges terrestres humains – je veux parler de l’infanticide sur un enfant encore à naître[1] -, était, à cette nouvelle époque, tout simplement devenu légal, donc était considéré comme normal, voire même encouragé, puisque, en ce domaine, l’intervention était couramment pratiquée dans les hôpitaux publics et que la munificence de la société allait même jusqu’à faire rembourser, aux frais des contribuables, l’assassinat de l’innocent, incapable de se défendre, par la sécurité sociale ! C’était vraiment une autre époque !

Si je n’avais pas vécu au début de ce siècle mais seulement à la fin, je n’aurais, dans la même situation, pas agi de la même manière, car ce qui m’avait poussé au passage à l’acte c’était, après l’abandon de mon mari, la hantise de la réprobation sociale à l’égard de ma maternité hors mariage et, encore plus, la crainte du juge, au cas où j’aurais voulu me débarrasser de cet enfant non terrestrement désiré, et qu’il me semblait, en tant que femme seule déjà chargée d’un enfant, impossible de devoir assumer encore en plus…

À celles qui sont encore volontaires pour l’entendre, je dis ceci : Sachez qu’en de tels cas la bénédiction de la société ne vous protège de rien, car l’« addition » qui ne vous est pas présentée sur Terre, vous devrez, capital et lourds intérêts, la payer de l’autre côté et qu’en de tels cas la note est monstrueusement « salée » !

En outre, dans un cas comme dans l’autre, l’opinion humaine n’a, en réalité, que bien peu d’importance…

Souvent, sur Terre, il arrive en effet, inversement, qu’un juge se trouve devant quelqu'un qui a lourdement été condamné par lui-même, alors qu'il est, en réalité, bien plus chargé que le ou la « coupable » ne l'est.

Combien rapidement passent les quelques années de la vie terrestre et, alors, juges et jugés se tiennent devant leur juge à eux, pour lequel d'autres lois comptent ! Et alors ? Que vous imaginez-vous qu’il va vous arriver ?

Dans le Monde terrestre gros-matériel, un être humain peut, hélas, dans la plupart des cas, facilement abuser les lois et les êtres humains. Dans le Monde fin-matériel, par contre, c'est totalement exclu. Dans ce Monde-là, où « tout le monde » doit aller un jour, tous les êtres humains doivent, grâce au Ciel, et que ça plaise ou non, réellement récolter ce qu'ils ont semé.

Je vous le dis : Tout est juste ! La Justice Divine ne ressemble en rien à la justice – ou plutôt à l’injustice - humaine. C'est pourquoi ne désespérez pas, lorsque vous constatez, ici sur Terre, qu'il arrive - mais, croyez-le bien, de façon seulement passagère ! - que l'injustice garde momentanément le dessus. « Les Meules de Dieu tournent lentement mais sûrement ! », dit, fort justement, le Proverbe...

Non ! pas une seule mauvaise pensée ne demeure, sans être rigoureusement et équitablement expiée, même si elle n’a pas donné lieu à un acte accompli dans la matière grossière. Mais, lorsque l’acte est commis, c’est, naturellement, encore bien pire, ainsi que j’ai dû le vérifier sur moi-même, au prix d’une si grande souffrance.

Pour ma part, lorsque je repense à d’ je viens, je me dis que je reviens de loin et je trouve miraculeux d’avoir réussi à en sortir et je sais que j’ai été aidée[2] par d’autres âmes féminines qui, avant moi, étaient déjà passées par là. Alors, je le sais, pour une âme repentante, tant qu’il y a de la vie il y a de l’Espoir ! Et, surtout, n’oubliez jamais : Si vous n’avez pas l’Humilité, il vous manque tout et vous perdez tout ! Elle seule vous ouvre la porte de la Rédemption !

 

Salvatrice Joliot

 



[1] Sur ce sujet de l'avortement, voir sur ce Site le récit « Une histoire qui avait pourtant bien commencé... ».